vendredi 2 septembre 2022

Ségolène Royal fait polémique en remettant en cause les crimes de guerre en Ukraine

 


Une remise en cause inattendue de ce côté-là de l'échiquier politique. L'ex-ministre socialiste Ségolène Royale, invitée de BFMTV jeudi soir, a dénoncé haut et clair la «propagande de guerre par la peur» menée par Kiev. «Ne serait-ce que le premier événement, la maternité bombardée», explicite l'ancienne candidate à la présidentielle.

Le 9 mars à Marioupol, des frappes sur une maternité à Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, avaient suscité l'émotion internationale. Sur l'un des clichés des photographes de l'agence américaine Associated Press, on voyait une femme enceinte grièvement blessée, gisant sur un brancard. Ni elle ni son bébé n'ont survécu. Ségolène Royale y voit pour sa part une instrumentalisation de l'opinion publique. «Le nom des victimes est resté inconnu, alors qu'à l'heure des téléphones portables, on les aurait eus», fait-elle valoir.

Et la socialiste de déplorer la communication du chef d'État ukrainien sur l'événement : «M. Zelensky a fait le tour des parlements européens» alors qu'«il a été incapable de donner le nom de cette femme». «Et c'est là que le processus de paix s'est interrompu», accuse-t-elle. L'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 condamne également les réactions au massacre de Boutcha, théâtre du plus vaste massacre de civils encore documenté depuis le début du conflit. «Les récits de viols d'enfants pendant sept heures sous les yeux des parents. C'est monstrueux de propager des choses comme ça juste pour interrompre les processus de paix», pointe-t-elle sur le plateau de BFMTV.

Considère-t-elle ces événements comme des fake news (fausses informations) ? «Je pense qu'il y a une propagande de guerre», rétorque Ségolène Royal. «Quand Zelensky dit : nos soldats sont torturés, ça remobilise des troupes, ça empêche les processus de paix, et je pense qu'il y a eu suffisamment de victimes pour interdire et empêcher, sous l'égide des Nations unies et des associations de journalistes, de véhiculer des horreurs (...) qui font la propagande de Zelensky».

«Philippot de gauche»

La séquence de Ségolène Royal sur BFMTV a fait vivement réagir sur les réseaux sociaux, notamment dans son propre camp politique. «Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande !», a réagi sur Twitter Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

«Naufrage. Total», a commenté de son côté l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, qualifiant l'ex-ambassadrice des Pôles de «Philippot “de gauche”». «Je ne savais pas qu'on pouvait se vautrer aussi profondément dans l'immonde», a abondé l'eurodéputée Nathalie Loiseau. «Son négationnisme est révoltant».

De multiples rapports

Ce que Ségolène Royal qualifie de «propagande» a fait pourtant l'objet, depuis plusieurs mois, d'enquêtes minutieuses de la part d'ONG et instances internationales. Dès début mars, la Cour pénale internationale ouvrait, avec une rapidité inédite dans un conflit encore en cours, une enquête pour documenter les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis en Ukraine. Depuis lors, les rapports pleuvent.

À commencer par Boutcha. Dès le départ de forces occupantes russes en avril, une délégation d'enquêteurs des droits humains de l'ONU était dépêchée dans la ville du nord-ouest de Kiev, pour expertiser les cadavres retrouvés dans les fosses communes et jonchant les trottoirs. Au bout de quelques jours, les Nations unies confirmaient l'«exécution sommaire» d'au moins 50 civils.

De son côté, Human Rights Watch (HRW) dépêchait ses propres chercheurs sur place, du 4 au 11 avril. L'ONG parvenait à documenter avec précision 16 homicides de civils commis par des soldats russes, dont neuf exécutions et sept meurtres commis «de manière indiscriminée». Son rapport d'enquête concluait à une «litanie de crimes de guerre apparents» commis par les Russes «entre le 4 et le 31 mars 2022». Des gendarmes français du GIGN ont aussi été envoyés sur place, pour expertiser les corps.

Le 16 mars à Marioupol, au sud du pays, le bombardement d'un théâtre où s'étaient réfugiés des centaines de civils et siglé du mot «enfant» en grandes lettres, a été «clairement» identifié comme crime de guerre par Amnesty International. L'organisation n'hésite pas, toutefois, à remettre en cause la partie ukrainienne, son dernier rapport accusant Kiev d'installer des infrastructures militaires dans des zones habitées, en violation du droit international humanitaire. Un rapport qui avait déclenché l'ire du président Zelensky, sans ébranler Amnesty.

À Kharkiv, dans le Donbass, HRW affirme que l'armée russe a utilisé des armes à sous-munitions, dont l'emploi est condamné par le droit international humanitaire pour leurs frappes aux multiples victimes collatérales. Selon un nouveau rapport le 22 juillet, les forces russes auraient également torturé, détenu illégalement et fait disparaître de force des civils dans les zones occupées de Kherson et de Zaporijjia. Au total, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme recensait début août 12.867 victimes civiles depuis le début de la guerre en Ukraine.

Par le passé, l'ancienne candidate socialiste avait déjà témoigné de sa réserve concernant l'engagement de l'Occident dans le conflit en Ukraine. Le 23 février, veille de l'invasion russe, elle défendait sur le plateau de LCI la solution d'une «médiation», s'alignant sur les positions de Jean-Luc Mélenchon, alors candidat LFI à la présidentielle.

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Baisse du niveau: MM. Macron et Ndiaye dans le déni



Ne voulant manquer l’embarquement pour pareille révolution, revenons donc sur le discours d’Emmanuel Macron aux recteurs, lors de leur réunion en Sorbonne du 25 août, et sur la conférence de presse de Pap Ndiaye, approfondissant le propos dès le lendemain, en présentant les trois priorités de son ministère (« excellence », « égalité des chances » et « bien-être des élèves »), ainsi que diverses mesures dont l’augmentation de l’allocation de rentrée, mesure qui pousse les élèves à l’excellence s’il en est.

Pourquoi il est « très intelligent de prendre des contractuels », mais pas trop quand même 

En moins d’une heure de parole chacun, et à quelques mois du changement de locataire de la rue de Grenelle, il est frappant de constater que les discours des deux hommes d’État ne convergent pas. Le président, en fervent libéral, soutient qu’il est « très intelligent de prendre des contractuels », et que les difficultés de recrutement de cette rentrée ne sont « ni nouvelles » ni « supérieures » à celles des rentrées précédentes, quand son ministre admettait un recul considérable du nombre de candidats aux concours de l’enseignement dès son audition à l’Assemblée nationale, le 2 août. Certains concours, faute de candidats et donc de marge de sélection, se voient transformés en examens, comme le Capes de mathématiques, dont la barre d’admission était de 8/20 en 2019, de quoi faire rêver les bacheliers…

La récente conférence de presse du ministre était donc le moment opportun pour admettre l’ampleur des problématiques de recrutement, qui appellent un « choc d’attractivité », formule lourde de sens dans la bouche d’un fonctionnaire dont le style technocratique est habituellement celui de la retenue. En effet, la proportion de contractuels annoncée (presque 10% dans le secondaire) est considérable si l’on note par exemple que les collégiens suivent des cours répartis en dix matières au moins : cela revient à dire qu’au moins un enseignant pour chaque classe n’aura pas suivi de formation préalable, n’aura pas forcément de diplôme universitaire dans la matière enseignée et aura potentiellement échoué à un concours de recrutement dont la difficulté est pourtant toute relative. Et si le ministre propose un « concours exceptionnel » de titularisation des vacataires, c’est bien la faiblesse du niveau des candidats qui semble devoir faire exception.

La conférence était aussi l’occasion pour le ministre de récuser la formule des « job datings », ce dont on ne peut que se réjouir, le « job » étant pour l’Académie française un « petit emploi occasionnel, de faible rémunération », ce qui en dit long sur la considération des rectorats ayant repris la formule pour les enseignants dont ils sont chargés. À cet égard, notons l’insistance du président à l’égard des recteurs, quand il les invitait à accorder un « droit à l’erreur » aux directeurs et professeurs, appelant de ses vœux l’instauration d’un « processus de confiance » entre les rectorats et les enseignants. L’« innovation pédagogique » étant confiée à ces derniers, ainsi qu’aux directeurs, l’on peut se demander s’il n’y a pas là les prémices d’une remise en cause d’un système par lequel les enseignants se voient subordonnées à un corps administratif de bureaucrates n’ayant pour la plupart jamais enseigné ni au premier ni au second degré, comme c’est le cas de Jean-Michel Blanquer, dont la carrière dans l’enseignement se limite à quelques années d’enseignement dans le supérieur, et de Pap Ndiaye, dans une moindre mesure. Imaginerait-on un général d’armée n’ayant jamais porté l’uniforme ?

Une « hausse historique » du budget de l’éducation, qui profitera surtout… au ministère du Travail !

À en croire Emmanuel Macron, la hausse des salaires est un sujet déjà abordé « plein de fois », et dont l’efficacité serait toute relative. Notons tout de même que c’est de la bouche du ministre de l’Éducation de son premier quinquennat qu’avait retenti la promesse d’une « revalorisation historique », laquelle devait être l’occasion d’attribuer une enveloppe de 700 millions d’euros, puis seulement 500, aux salaires des professeurs, auquel il avait finalement fallu ajouter les autres personnels du ministère, fractionnant encore un peu plus la répartition du montant dont l’annonce a fait plus grand bruit que la répartition. Si l’enveloppe avait été répartie également sur l’année 2021, la « revalorisation historique » se serait élevée à environ 10€ par mois et par tête. Autrement dit, pas de quoi fêter l’événement « historique » en sabrant le champagne aux frais du ministère avant quelques trimestres de scrupuleuses économies. 

Quant aux récentes annonces relayées par Gabriel Attal, il est consternant de noter que la hausse des crédits « de l’Éducation, du Travail et des Solidarités » (prévue à 11,4 milliards d’euros pour 2023), habilement présentés comme un ensemble dont l’éducation serait le pilier, concerne avant tout… le travail et l’emploi (6,7 milliards). L’enseignement se voit donc allouer 3,6 milliards, contre trois milliards pour la Défense. L’on comprend néanmoins le rapprochement entre école et travail, d’autant plus qu’Emmanuel Macron ne cesse de donner les chiffres du nombre d’alternants comme preuve quantifiable et donc incontestable de la réussite du précédent ministre. Un simple coup d’œil au sommaire de la synthèse publiée par la Cour des Comptes en juin aurait pourtant suffi à revenir à la réalité. Résumons : la « hausse inédite des effectifs [est] en décalage avec l’objectif traditionnel d’insertion professionnelle des jeunes les moins qualifiés », d’où les « limites persistantes d’accès à l’apprentissage pour certaines catégories de jeunes », le tout couronné par un « déséquilibre financier de France compétences préoccupant ». C.Q.F.D.

Refonder, réinstaller, révolutionner… mais pas restaurer !

Arrêtons-nous sur un autre élément de discours de notre cher président. Celui-ci dit vouloir « refonder l’école », dans son discours aux recteurs (c’est-à-dire lui trouver de nouvelles fondations) et – en même temps dirait-on – « la réinstaller sur ses fondations ». Les deux expressions étant employées immédiatement à la suite dans le discours, l’auditeur y entend presque des synonymes. Au-delà d’une vocation ratée pour les métiers du bâtiment (il est également question de « bâtir de l’intelligence collective », comme il était précédemment question de « bâtir l’école de la confiance » sur le site du ministère), l’on perçoit chez Emmanuel Macron un certain malaise autour du socle qu’il sera question de remplacer ou non. De manière tout à fait regrettable, les recteurs n’ont pas eu la bonne idée de l’interrompre par un « D’où parles-tu, camarade ? » – la Sorbonne était pourtant le lieu idoine… – et nous ne saurons donc jamais ce qu’il aurait répondu. Le conseil national de la refondation, partant des mêmes fondations douteuses, semble voué au même avenir obscur.

Au-delà des recteurs, le président répond tout de même aux nostalgiques des jours heureux de l’instruction publique, en des termes non moins inquiétants : « je connais la force du collège unique ». Sa force, c’est 13% d’échec au brevet des collèges, pourtant censés donner à chacun le bagage rudimentaire sans lequel la langue n’est pas maîtrisée dans son usage le plus courant, de même que les dates élémentaires de l’histoire de France, les pourcentages, une compréhension élémentaire du corps, de la physique, des raisons pour lesquelles il ne faut pas mettre les doigts dans la prise, etc. En outre, ce chiffre, déjà suffisamment alarmant quand il est pris isolément, ne tient pas compte de ceux qui ont suffisamment redoublé pour ne jamais atteindre la troisième avant la sortie du cursus scolaire. En France, en 2022, il est donc plus simple (en probabilités) de réussir le baccalauréat que le brevet des collèges (91% de réussite contre 87…). Enfin, pour citer les deux représentants de l’État, « un collégien sur quatre ne possède pas le niveau attendu à l’entrée en sixième » (Macron), et « un collégien sur quatre n’a pas le niveau attendu en fin de troisième » (Ndiaye le lendemain). Reste à savoir lequel des deux a mal lu sa fiche, ou s’ils se sont concertés pour nous donner, à eux deux, de quoi confirmer l’hypothèse selon laquelle le collège unique ne servirait à rien d’autre qu’à faire végéter les élèves pendant quatre années au cours desquelles leur niveau demeurerait inchangé.

Concernant d’autres fiascos comme le baccalauréat en contrôle continu, pas de restauration non plus, et tout projet académique semble ainsi devoir être tourné vers l’« innovation », quand il ne s’agit pas de « révolution ». La question d’un travail sérieux sur ce qui a fait la réussite de l’école d’hier n’est même pas envisagée, tant Emmanuel Macron est engagé dans la course à l’innovation. L’école serait-elle la start-up du futur ?

L’étrange visage de l’excellence

Il est donc tout à fait prévisible que le même malaise subsiste autour de la portion congrue à conserver quand il s’agit d’un autre terme lui aussi associé depuis toujours à l’enseignement : l’excellence. Dans l’une de ses conférences de presse de rentrée, Jean-Michel Blanquer présentait « l’élévation du niveau général » comme une de ses priorités, pour accomplir à la place… l’élévation générale du niveau (scolaire, mais pas intellectuel), en distribuant le baccalauréat comme un bon point au contingent d’élèves restés dans le cursus scolaire jusqu’à la terminale. Quand Pap Ndiaye affirme, dans la même lignée, que « Nous allons poursuivre la transformation de la voie professionnelle pour en faire plus encore une filière d’excellence dans toutes ses dimensions », l’on peut se demander où atterrira le satellite Ndiaye dans sa recherche des autres dimensions, mais surtout comment il est possible d’être plus excellent, sauf à faire de l’excellence un concept dont on a rendu la valeur toute relative.

Et il semble que ce soit bien cette deuxième définition qui doive être retenue à l’aune du discours d’Emmanuel Macron : à l’en croire, « les lycées professionnels comptent deux tiers des décrocheurs », et 47% des titulaires d’un « bac pro » n’ont pas d’emploi deux ans après l’obtention de leur diplôme. La suite du discours étaie encore davantage cette définition à géométrie variable : quand l’excellence relative des élèves de lycée professionnel est excusée par leur milieu social (le président insiste sur la faible proportion d’enfants de cadres y étant scolarisés), les établissements devront, eux, fermer entre les formations « celles qui n’insèrent pas ». Est-ce à dire que la formation est responsable de l’échec d’élèves qui auraient sans doute été excellents, eussent-ils été des enfants de cadres ? De même, l’on ne revient pas sur les injustices dans la notation du baccalauréat, mais il s’agit néanmoins d’« amener une culture de l’évaluation »….

En guise de conclusion à cette longue liste de toutes les sorties de route qui auront surpris les auditeurs du président et de son ministre, à l’occasion de ce virage vers le brouillard de la « révolution copernicienne » à venir, dévoilons la saillie la plus étonnante d’un Emmanuel Macron décidément très en forme : « performance – je n’aime pas ce terme ! ». À méditer.

Par Claude Thiriat le 2 septembre 2022

Causeur

Manifestation de soutien à l’imam Iquioussen et contre l’islamophobie d'État demain à Paris , Sud Radio le 2 septembre 2022

 

jeudi 1 septembre 2022

Affaire Iquioussen : une manifestation de soutien à l’imam et contre « l’islamophobie d’Etat » organisée à Paris



L’imam Hassan Iquioussen, qui semble avoir pris la fuite vers la Belgique afin d’échapper à une expulsion forcée, peut compter sur quelques (rares) soutiens en France. Si une partie de la gauche s’est opposée à une telle expulsion, au nom de sa vision de l’État de droit, c’est aussi le cas d’une partie des musulmans de France. En témoigne l’organisation d’une manifestation de soutien à Hassan Iquioussen, malgré le lourd passif du prédicateur.

La manifestation est organisée par l’association « Perspectives musulmanes », qui appelle d’une part à s’opposer à l’expulsion du prédicateur, et d’autre part à manifester contre « l’islamophobie d’Etat ». Le rendez-vous est donné pour le samedi 3 septembre à 15h, place de la République à Paris.

Tous les musulmans sont visés

Le 30 juillet dernier, Perspectives musulmanes avait déjà réagi à l’annonce de l’expulsion de l’imam. Dans un communiqué, l’association dénonçait « une mesure d’exception, (…) visant à démanteler le tissu associatif musulman, et son expression cultuelle ou politique ».  Le 30 août suivant, dans la foulée de la décision du Conseil d’Etat, l’association affirmait également qu’à « travers H. Iquioussen, ce sont toutes les personnes musulmanes qui sont visées ».

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La FRANCE est-elle INSIGNIFIANTE à l'international ? VA + Avec François Asselineau (UPR) le 27 août 2022

 

Après Cannes, Venise : le cirque Zelensky, bientôt près de chez vous



Au beau milieu de la Mostra de Venise, entre un Lion d'or d'honneur pour l'immortelle  et la projection du film d'ouverture du festival, soudain, il est apparu. C'était bien, face au public en smoking et robe longue, la même silhouette massive, le même accoutrement militaire que d'habitude ; et, sous ces yeux cernés par les veilles et l'angoisse, cette barbe de prophète armé. C'était lui, en personne, par le miracle de la télévision : Volodymyr Zelensky. Un frisson de plaisir bourgeois, qui n'était autre que celui du courage par procuration, parcourut voluptueusement l'assistance. Ainsi, à Venise aussi, on pouvait "le" voir.

Il parla de la guerre, bien sûr. Qu'il en parlait bien, avec cet air grave et cette tristesse retenue qui étaient désormais son masque habituel ! Il rappela que la guerre ne durait pas 120 minutes, mais qu'elle durait depuis 189 jours. Que c'était bien trouvé ! Suivirent, morbide générique, une liste d'enfants et d'adolescents ukrainiens tués par les bombes. Ça marche toujours bien, les massacres d'innocents. Et ce parallèle avec le générique de fin d'un film : tout en subtilité !

A Venise, on n'en revenait pas. Ainsi donc, on avait réussi à avoir son petit quart d'heure de Zelensky... Le silence qui suivit cette expérience collective, quand l'image du libérateur en 4x3 s'éteignit, c'était encore du Zelensky. Pourtant, au palais des festivals, on ne pouvait pas fournir de canons Caesar, ni de missiles américains. Tout au plus saint Volodymyr de Kiyv, libérateur et voïvode, aurait-il pu envoyer quelques-uns de ses comparses faire la quête, l'air triste et habillés, eux aussi, par le rayon chasse de Decathlon, pour faire plus martial.

Vous souvenez-vous, dans Le tour de Gaule d'Astérix, de ce metteur en scène d'avant-garde, squelettique et enflammé, qui disait, sur la scène d'Avignon, à un public en pâmoison  « Vous êtes laids ! », à quoi les matrones ravies réagissaient en se disant l'une à l'autre : « C'est insupportable de vérité ! » C'est ce  de gifle morale que venait chercher le public repu et trié sur le volet de la Mostra. Inviter quelqu'un pour qu'il vous reprocher de vous amuser : fallait y penser.

On dit que l' est en train de perdre à Kherson. Les États-Unis finiront-ils par lâcher leur marionnette ? Alors Zelensky n'aura plus qu'à retourner au spectacle vivant. Seulement voilà : quand on a été président du plus gentil de tous les pays gentils, et qu'on a tenu tête, sans même prendre le temps de mettre une cravate, au plus méchant de tous les pays méchants, il y a des choses qu'on ne peut plus faire. Avant sa canonisation, saint Volodymyr le Russovore s'était par exemple fait connaître en jouant du piano debout sans les mains, ou en dansant en talons aiguilles. Ensuite, il avait, on le sait, incarné le président de la République dans une série à succès.

Lorsqu'il reviendra à la vie civile, il réjouira petits et grands en incarnant, à la salle Jacques-Villeret d'un quelconque chef-lieu de canton, ou à la quinzaine des fromages à pâte de l'hypermarché du coin, le rôle austère et tendu qui l'a rendu célèbre : mélange improbable et factice de Buster Keaton et de John Wayne. On se souviendra alors avec émotion de l'époque où, dans les grandes soirées mondaines, comme à Cannes ou à Venise, si t'avais pas eu ton mot de Zelensky, t'avais raté ta vie. « Vous vous souvenez, dirons-nous, c'était l'époque où on avait du gaz et de la lumière ».

Par Arnaud Florac le 1er septembre 2022

Boulevard Voltaire

Quand Gérald Darmanin acte le démantèlement de la Police nationale


Tribune libre d’
Aurélia Beigneux
Député français RN au Parlement européenMembre de la Commission environnement du 31 août 2022
 
C’est un nouveau fardeau pour des agents de police déjà à bout : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, souhaite créer des Directions départementales de la police nationale. Le but théorique est d’unifier tous les services de police d’un même département, de la police judiciaire au renseignement, en passant par la police aux frontières, sous une seule autorité. Le gouvernement justifie ce changement, déjà testé dans des départements comme le Pas-de-Calais, par une volonté de mieux piloter l’action de terrain et de simplifier l’action de la police.
Ces arguments tout à fait officiels cachent une réalité malsaine, car encore une fois, cette réforme s’annonce sans l’accord des premiers concernés : les policiers. Il est vrai que Gérald Darmanin préfère écouter les délinquants plutôt que ses propres administrés. Dans ce cas de figure, ces derniers redoutent que les nombreuses spécificités de la police soient diluées dans une direction unique aux ordres de Paris. Plus grave encore, ils redoutent que la police judiciaire soit désormais constamment épiée par le cabinet du ministre, ce qui pose la question de son indépendance, notamment et surtout dans les affaires qui concernent les élites politiques. Enfin et plus grave, ce projet montre que le ministère de l’Intérieur ne fait plus confiance à ses propres agents de la paix, préférant dissoudre la diversité des services plutôt que de laisser les cadres locaux expérimentés aux manettes.
Les agents de police le savent, cette réforme avait déjà été testée il y a quelques années. Son résultat était un échec complet. Elle avait provoqué la gronde des cadres de la police qui dénonçaient une construction administrative complètement déconnectée de la réalité. 
Pourquoi alors le gouvernement actuel veut-il l’imposer de force, si ce n’est par volonté de provoquer une fois de plus nos forces de l’ordre ?
Le pays brûle depuis 20 ans. Chaque jour, des Français sont victimes d’une incivilité devenue meurtrière, d’une délinquance devenue occupation du territoire et d’un laxisme devenu impunité totale. Plutôt que de lancer un grand programme de reconquête de notre territoire, comme le souhaite Marine Le Pen depuis le début de son engagement, Gérald Darmanin concentre son énergie sur des mesures administratives faisant uniquement les affaires de ses amis du gouvernement.
Dans un climat de guerre civile, cette déconnexion doit cesser. Les sondages montrent que le Rassemblement National est le mouvement le plus crédible sur les questions de sécurité, au-delà même de nos électeurs. Il est plus que temps que les urnes nous donnent les commandes de la situation !

 

"La France a flirté avec des prêcheurs de haine comme Hassan Iquioussen !" - Jean-Frédéric Poisson (Via), Ligne Droite (Radio Cortoisie) le 1er septembre 2022

"Vous avez aimé le passe vaccinal? Vous allez vibrer pour le passe carbone !" - Nicolas Vidal, Ligne Droite (Radio Cortoisie) le 1er septembre 2022