lundi 17 octobre 2022

Ukraine : une guerre si parfaite

 


Par Bruno Mégret le 14 octobre 2022♦ Imaginons un instant que la guerre en Ukraine ne soit pas exactement ce qu’en disent les médias et que ce soit en réalité des stratèges américains qui aient conçu ce scénario ukrainien pour mettre Poutine échec et mat. Si tel était le cas, les auteurs de ce plan mériteraient d’entrer dans les livres d’histoire pour l’intelligence et l’efficacité de leur savoir-faire. Car ils ont réussi à faire de ce conflit entre les États-Unis et la Russie ce que j’appellerais, au risque de choquer certains, une guerre parfaite.

Une guerre sans risque

Cette guerre ne présente pour les Américains aucun risque de quelque nature que ce soit. L’action se déroule sur un autre continent, très loin de leur territoire et, comme l’avait annoncé le président Biden, il n’y a aucun soldat américain sur le terrain à côté des Ukrainiens. Il n’y aura donc, quoi qu’il arrive, aucun blessé ni aucun mort dans le camp américain.

Une guerre gagnée même sans victoire sur le terrain

Le combat est en réalité mené par les Ukrainiens, massivement soutenus si ce n’est dirigés par les États-Unis. Mais les but de guerre ukrainiens et américains ne sont pas les mêmes. Les uns se battent pour sauvegarder leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire. Les autres ne se préoccupent que secondairement de la liberté des Ukrainiens, car leur but de guerre vise avant tout à jeter l’opprobre sur la Russie pour l’isoler durablement du monde occidental et la couper définitivement de l’Union européenne. Peut-être même veulent-ils provoquer la chute de Poutine, obtenir la mise en place à Moscou d’un régime qui leur soit plus favorable, voire démanteler la Fédération de Russie. Aussi fallait-il que les Russes prennent l’initiative d’attaquer l’Ukraine pour que les Américains et leurs alliés puissent lancer l’anathème sur l’adversaire russe et dénoncer son président comme l’incarnation du « mal absolu ». C’est maintenant chose faite et les Américains ont d’ores et déjà atteint leur objectif premier quelle que soit l’issue militaire du conflit. La guerre est gagnée même si les troupes ukrainiennes ne la gagnent pas sur le terrain.

Une guerre par procuration

Les Ukrainiens se retrouvent dès lors dans la situation de devoir mener la guerre contre les Russes. Une guerre dont on peut dire que ce sont les Américains qui ont tout fait pour la déclencher sous la forme d’une agression caractérisée des Russes. Tout se passe donc comme si les Ukrainiens se battaient par procuration pour le compte des États-Unis. Car avant l’ouverture des hostilités, la souveraineté et la liberté des Ukrainiens auraient pu être assurées pacifiquement par un accord diplomatique dont les bases avaient été jetées à Minsk avec l’aide des Français et des Allemands. Un accord qui prévoyait de donner aux provinces russophones de l’Ukraine un statut constitutionnel d’autonomie et qui aurait pu être complété du côté ukrainien par une déclaration de neutralité comparable à celle qu’avaient adoptée en leur temps l’Autriche ou la Suède.

Malheureusement, cette perspective de paix, que les Ukrainiens auraient pu accepter si les États-Unis les y avaient poussés et à laquelle les Russes auraient dès lors pu donner leur accord, aurait privé les stratèges américains de leur guerre par procuration. Aussi les États-Unis n’ont-ils pas incité le gouvernement ukrainien à appliquer cet accord. De même qu’ils ont fermé la porte à toute négociation avec les Russes, n’hésitant pas à provoquer ceux-ci en laissant ouverte la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à  l’Otan comme à l’Union européenne. Ce faisant, les Américains ont poussé Poutine dans une impasse dont il a cru pouvoir sortir par l’agression militaire de l’Ukraine.

Zelensky, le président ukrainien qui est aujourd’hui présenté comme un héros, porte à cet égard une lourde responsabilité. Car, en s’alignant sur les Américains il a exposé ses compatriotes à l’agression russe. Une politique qui n’avait d’ailleurs aucune rationalité puisqu’elle a consisté finalement à déclencher l’invasion russe pour avoir cherché à entrer dans l’Otan afin de se prémunir d’une telle agression.

En choisissant de suivre les injonctions américaines, plutôt que de rechercher une solution reposant sur la négociation et la neutralité de son pays, Zelensky a donc délibérément entraîné son peuple dans une guerre contre la Russie au bénéfice des États-Unis. Une guerre dont le bilan en destructions, en blessés et en morts sera lourd.

Une guerre financièrement et économiquement profitable

Aux États-Unis, elle coûtera quelques dizaines voire quelques centaines de milliards de dollars en armements, en équipements, en renseignements et en formation. Une somme, certes importante, mais qui sera plus que largement compensée par les bénéfices que tireront les Américains et leurs entreprises de la reconstruction de l’Ukraine et des conséquences économiques du conflit.

Car cette guerre offre aux États-Unis l’occasion de renforcer leurs positions commerciales. Les sanctions économiques qu’ils ont demandé à leurs alliés d’appliquer à la Russie pénalisent en effet de nombreux pays européens mais nullement les États-Unis. Ainsi en est-il par exemple du boycott du gaz russe qui va leur redonner une certaine maîtrise de ce marché stratégique. Cette mesure, catastrophique pour les États européens, oblige en effet beaucoup d’entre eux à acheter le gaz de schiste que les Américains possèdent en abondance ou à se fournir au Moyen-Orient auprès de pays qu’ils contrôlent pour la plupart.

Ajoutons que la crise économique qui résulte de cette crise énergétique va fragiliser les entreprises du vieux continent sur les marchés internationaux, favorisant de ce fait leurs concurrents américains.

Une guerre qui rend plus fort

Cette guerre permet aussi aux États-Unis de renforcer l’Otan qui demeure l’instrument principal par lequel les Américains assurent  leur tutelle sur l’Europe. Ainsi deux nouveaux pays, la Finlande et la Suède, ont rejoint le volet militaire de l’Alliance atlantique, une organisation qui perdait peu à peu de sa légitimité et qui, avec cette guerre, a retrouvé de  la crédibilité auprès des dirigeants européens, renforçant ainsi la suprématie américaine sur le vieux continent et notamment à Bruxelles.

Avec cette guerre, les Américains ont aussi pu tester leur capacité à contrôler leurs alliés européens, que ce soit au niveau de leur opinion publique ou de leur classe politique et médiatique. Ainsi, les stratèges d’outre-atlantique ont-ils pu constater avec satisfaction à quel point leurs mots d’ordre et leurs opérations de désinformation sont adoptés par leurs alliés sans la moindre réserve. Une sujétion qui leur a permis d’obtenir de leurs vassaux qu’ils prennent des mesures aussi contraires à leurs intérêts vitaux que le boycott du gaz russe. Et cela avec les encouragements militants de la Commission européenne et de sa présidente Ursula Von der Leyen, dont on ne sait si ses positions relèvent de l’aveuglement idéologique ou de la simple bêtise. Ils ont pu observer de même le succès de la manipulation visant à faire croire que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique ont été sabotés par les Russes alors que cette action s’inscrit parfaitement dans le projet américain de désarrimer dans la durée la Russie de l’Europe.

Une guerre parfaite donc menée par les Américains contre les Russes. Une guerre sans risque, une guerre par procuration, une guerre financièrement et économiquement profitable, une guerre qui rend plus fort, une guerre déjà gagnée même si les troupes ne gagnent pas sur le terrain.

Mais, bien sûr, rien de tout cela ne correspond à la réalité ! Du moins si l’on en croit les discours assurés de nos politiques et les messages du président Zelensky, calibrés comme les textes d’une agence de communication anglo-saxonne.

Polémia


Philippe de Villiers (Reconquête !) : "On est au bord de l'apocalypse !", les Incorrectibles, le 16 octobre 2022

Jordan Bardella : "Le 49.3 est d'une hypocrisie totale !", sur Sud Radio le 17 octobre 2022

dimanche 16 octobre 2022

Les colères de Collard - Yael Braun Pivet, madame martinet !, Gilbert Collard (Reconquête !) sur TV Libertés le 16 octobre 2022

 

Grèce : 92 réfugiés retrouvés nus à la frontière avec la Turquie



Quatre-vingt-douze réfugiés ont été retrouvés nus après avoir été forcés, selon Athènes, de traverser le fleuve Evros séparant la Turquie de la Grèce, "une image inhumaine", selon le ministre grec de la Protection civile dimanche. L'agence européenne de surveillance aux frontières Frontex a confirmé à l'AFP "le sauvetage des 92 migrants vendredi" avec le concours des autorités grecques, selon une porte-parole, Paulina Bakula. "Les agents (de Frontex) ont rapporté que les migrants avaient été retrouvés nus et certains d'entre eux avaient des blessures visibles", a-t-elle ajouté depuis Varsovie, siège de l'organisation, alors qu'Athènes assure qu'Ankara a forcé ces personnes à se dévêtir avant de les expulser du côté grec de la frontière.

Une "honte à la civilisation"

Le ministre grec de la Protection civile, Takis Theodorikakos, a accusé la Turquie "d'instrumentaliser l'immigration illégale" mais Ankara a démenti toute implication dans les mauvais et dégradants traitements infligés à ces réfugiés. La Grèce doit arrêter "la manipulation et la malhonnêteté", selon un tweet en anglais du ministre adjoint turc de l'Intérieur, Ismail Catakli.

La plupart de ces personnes, des Syriens et des Afghans, "ont décrit à des agents de Frontex que trois véhicules de l'armée turque les avaient transférés au niveau de l'Evros", a assuré Takis Theodorikakos dans une interview à la chaîne de télévision privée Skai. Le ministre grec des Migrations grec, Notis Mitarachi, avait qualifié samedi l'incident de "honte à la civilisation".

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Devant les apparatchiks du PCC, Xi Jinping vante la supériorité du modèle chinois



Par Sébastien Falletti le 15 octobre 2022

Sous un tonnerre d'applaudissements des apparatchiks, Xi Jinping est monté à pas comptés à la tribune, écrasant l'épaisse moquette rouge, pour lancer de facto son troisième mandat sans partage, à la tête de la Chine. Sous les ors staliniens du grand hall du Peuple, à Pékin, le président chinois a vanté son bilan lors d'un discours fleuve donnant le coup d'envoi du 20e Congrès du Parti ce dimanche 16 octobre, le plus grand rendez-vous politique de la seconde puissance mondiale, où il compte décrocher un troisième mandat hors norme. Assis en rang d'oignon derrière lui, les sept membres du Comité Permanent du Politburo, le « saint des saints » du régime communiste, engoncés dans leurs costumes sombres applaudissent avec zèle pour certains, plus mollement pour d’autres, une tasse de thé à portée de main. Certains ne seront plus là, à l'issue de ce Congrès qui dévoilera la future équipe dirigeante du pays d'un 1,4 milliard d'habitants.

Le dirigeant le plus autoritaire depuis Mao a réaffirmé sa détermination à avancer le modèle chinois, contre vents et marées, dans un contexte de tensions avec les États-Unis, balayant les critiques internationales sur sa stratégie sanitaire draconienne, ou le conflit en Ukraine, jamais évoqué, pour appeler la Chine à l'endurcissement, à l'heure où sa croissance pique du nez. « Face aux changements drastiques de la situation internationale, nous avons maintenu notre détermination stratégique » s'est félicité Xi, chantre d'une renaissance patriotique, lors d'un discours de 104 minutes. Une formule qui tranche avec le triomphalisme affiché ces dernières années par la propagande qui serinait que « le vent de l'histoire pousse vers l'Est ».

Ce prince rouge forgé à la discipline de la rééducation à la campagne durant la Révolution culturelle a exalté « l'esprit de lutte », un terme qu'il a martelé à dix-sept reprises, comme un appel à la mobilisation face aux défis grandissants auxquels fait face le pays. Avant de dramatiser les enjeux, en soulignant que la Chine faisait face à un moment « critique », alors que les stratèges rouges dénoncent une stratégie méthodique « d'encerclement » par Washington. « Il a su créer un sentiment d'urgence pour mieux justifier son pouvoir » décrypte Christopher Johnson, ancien analyste de la CIA. Un argument massue pour prolonger son règne au-delà des dix ans observés par ses prédécesseurs. Et défendre ses méthodes autoritaires, se vantant d'avoir mis au pas les manifestants pro-démocratie à Hongkong, « passé du chaos à la gouvernance », grâce à une implacable loi sur la sécurité nationale (NSL).

Face à Taiwan, Xi Jinping a réaffirmé sa détermination à accomplir la « réunification » en privilégiant la voie « pacifique », avant d'agiter la menace d'une opération militaire si l'île démocratique refusait de rentrer dans le rang. « Nous ne nous engagerons jamais à abandonner le recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il précisé.

Stratégie sanitaire implacable

La Chine devrait encore rester durablement barricadée derrière sa grande muraille de la quarantaine, à rebours de la planète, à l'aune de ce discours d'ouverture. Xi a réaffirmé sa stratégie « Zéro Covid », érigée en dogme nationaliste, et symbole de la supériorité du modèle chinois face au laxisme présumé des démocraties occidentales. Pékin a « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et a atteint des résultats positifs significatifs » a déclaré le dirigeant de 69 ans, justifiant cette stratégie sanitaire implacable, marquée par des confinements et des tests PCR obligatoires à répétition face à omicron. Le régime se vante d'avoir enregistré officiellement 5226 morts du Covid, contre plus d'un million aux États-Unis. 

Le Quotidien du Peuple a douché les espoirs des investisseurs, et de nombreux habitants d'une réouverture du pays après le Congrès dans un éditorial fustigeant l'approche suivie par la plupart des pays de la planète qui tentent de « vivre avec le virus », dénoncée comme un signe de faiblesse. Le rudimentaire système sanitaire chinois est à la merci d'une vague épidémique qui pourrait entraîner de nombreux décès sur une population privée des vaccins ARN Messager des laboratoires occidentaux, sur décision de Pékin.

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Eric Zemmour : L’assassinat de Samuel Paty est un francocide, le 15 octobre 2022

 

Militante condamnée pour avoir profané l’église de la Madeleine : la CEDH condamne la France… et s’enfonce dans l’ignominie


Par Grégor Puppinck le 13 octobre 2022

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’est placée une nouvelle fois du côté des blasphémateurs antichrétiens, en défendant la « liberté d’expression » de la militante femen qui avait profané l’église de la Madeleine à Paris en 2013. Cette femme s’était exposée, devant l’autel et le tabernacle, seins nus, tatouée, les bras en croix, portant une couronne d’épines et le voile bleu de la Sainte Vierge, et tenant « deux morceaux de foie de bœuf dans les mains, symbole du petit Jésus avorté ». Sur sa poitrine étaient inscrits les slogans « Christmas is canceled » et « 344ème salope » en référence au manifeste des 343 féministes pro-avortement en 1971.

Vous avez dit abject ? Pas pour la CEDH, qui n’a vu dans cette mise en scène macabre que l’action d’une courageuse militante féministe injustement condamnée, dont le « seul objectif » était très noble : contribuer « au débat public sur les droits des femmes, plus spécifiquement sur le droit à l’avortement ». La Cour a jugé que la protection « de la liberté de conscience et de religion » ne pouvait pas justifier cette condamnation, feignant en outre de reprocher aux juridictions françaises de ne pas avoir « recherché si l’action de la [femen] avait un caractère “gratuitement offensant” pour les croyances religieuses, si elle était injurieuse ou si elle incitait à l’irrespect ou à la haine envers l’Église catholique ». Bilan : la France est condamnée à lui verser 9800 euros.

Pour condamner la France, la Cour s’est déclarée « frappée de la sévérité de la sanction », qui n’était pourtant que d’un mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende. Elle a déploré que cette peine soit inscrite au casier judiciaire de la militante — comme si sa réputation avait à en souffrir — et que le sursis puisse devenir une peine de prison ferme dans l’hypothèse où elle serait une nouvelle fois condamnée pour l’exercice de sa « liberté d’expression ».

Cela devient une habitude, à la CEDH, de défendre ces attaques proférées dans les églises et contre l’Eglise. En 2018, elle avait déjà jugé que la provocation blasphématoire du groupe punk féministe des Pussy riots dans le chœur de la Cathédrale orthodoxe de Moscou était une forme d’expression protégée par la Cour. L’avocat des Pussy riots, par ailleurs cadre de l’Open Society de George Soros, est depuis devenu juge à la CEDH. La même année, la Cour avait aussi condamné la Lituanie pour avoir sanctionné des publicités blasphématoires mettant en scène le Christ et la Vierge Marie.

Islam et christianisme ne sont pas à la même enseigne

Mais sa position est toute différente s’agissant de l’islam. Souvenons-nous en, en 2018, la CEDH a soutenu la condamnation pénale d’une conférencière autrichienne à qui il était reproché d’avoir assimilé à de la « pédophilie » la relation sexuelle de Mahomet avec Aïcha, alors âgée seulement de 9 ans. La CEDH jugeait que cette conférencière n’avait pas cherché à informer objectivement le public, mais à « démontrer que Mahomet n’est pas digne d’être vénéré ». À l’appui de cette condamnation, la Cour avait considéré que parler de « pédophile » serait une « généralisation sans base factuelle », de « nature à susciter une indignation justifiée » des musulmans. Ces propos constituaient, selon la Cour, « une violation malveillante de l’esprit de tolérance à la base de la société démocratique » susceptible « d’attiser les préjugés » et « de mettre en danger la paix religieuse ».

Comment ne pas voir dans cette différence de traitement un “deux poids deux mesures”, doublé d’un coupable aveuglement ? Comment ne pas y voir les propres préjugés de la Cour ? La conférencière n’a fait que dire la vérité, avec décence et discrétion, tandis que la Femen avait pour objectif de blesser et d’offenser. Jamais la Cour n’aurait soutenu une telle mise en scène macabre si elle avait eu lieu dans une mosquée ou dans l’enceinte d’un Palais de Justice. Pourquoi condamner la première et défendre la seconde ?

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samedi 15 octobre 2022

Que ferait Charles de Gaulle ? | avec François Asselineau (UPR) le 14 octobre 2022

 

Coclusions de la mission flash sur les ZFE : ils n'ont toujours rien compris !



Communiqué de Anne-Sophie Frigout, député RN de la Marne du 14 octobre 2022
La mission d’information flash de la Commission du développement durable sur les « mesures d’accompagnement à la mise en œuvre des zones à faibles émissions » vient de rendre ses conclusions.  Confiée aux députés Bruno Millienne et Gérard Leseul, elle formule une vingtaine de recommandations censées « accompagner les ménages et les professionnels » sans remettre en cause une disposition rejetée par les Français.
Pour rappel, la mise en place obligatoire des ZFE à compter du 1er janvier 2025 dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants va conditionner la liberté de circulation à une vignette pour près de la moitié de la population française.
Ainsi, nos compatriotes dotés de la mauvaise vignette Crit’Air ne pourront plus circuler dans ces zones même s’ils sont à jour de contrôle technique et que leur véhicule respecte les normes antipollution. Cela concernera tous les trajets y compris ceux pour travailler ou aller chez le médecin. Il s’agit d’une restriction sans précédent. De fait, elle imposera une obligation de changer de véhicule. De plus, le calendrier est particulièrement mal choisi compte tenu de l’inflation.
Malgré la bombe à retardement que cela représente, la mission ne semble pas prendre en compte la colère grandissante dans notre pays. Selon elle, il suffirait de renforcer « l’information sur les ZFE et leur lisibilité nationale » pour faire avaler la pilule des restrictions. Aussi, elle ose proposer la mise en place d’un « carnet d’usage » utilisable 12 fois par an pour les déplacements « occasionnels », ce qui risque de faire des ruraux des persona non grata. Serions-nous revenus au temps des châteaux forts ?
Les mesures proposées sont réellement à côté de la plaque. Un portail gouvernemental, les conseillers mobilités et les guichets uniques, ne parviendront pas à masquer cette obsession « anti-voitures » qui cherche à priver les Français de cet outil de liberté.
Les belles intentions et les incantations vertes, cherchent à culpabiliser les automobilistes qui ne sont pas responsables à eux seuls de la pollution.
On ne peut pas contraindre les automobilistes à laisser leur véhicule à l’entrée des villes alors que les agglomérations concernées ne disposent pas de transports en commun fiables, efficaces et sûrs. Enfin, l’État doit se montrer plus ferme avec la SNCF pour stopper la fermeture des petites lignes dans la ruralité.
Avec Marine Le Pen et mes collègues du Rassemblement National, nous considérons qu’il faut supprimer ces zones à faibles émissions, car elles sont discriminatoires et antirépublicaines. C’est le sens de notre proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale.

Cumul des mandats : les Insoumis pris à leur propre piège ?



S’il est parfaitement louable de vouloir changer le monde, surtout quand on fait de la politique, il est autrement plus difficile d’en faire de même de ses mauvaises habitudes, tel que les élus de La  sont aujourd’hui en train de le démontrer.

Ainsi, les quatre mélenchonistes élus au conseil régional d’Île-de-France rechignent-ils à abandonner leurs postes respectifs pour cause de cumul de mandats. Notons que nous n’avons pas exactement à faire à des sans-grade ou des soldats de l’ombre, s’agissant de Clémentine Autain (l’une des égéries de LFI), Sophia Chikirou (qu’on a longtemps donnée pour être très proche du Líder Mínimo), de Raquel Garrido (compagne d’Alexis Corbière, l’un des bras droits du même Líder) et de Paul Vannier (l’un des espoirs du mouvement en question), tous quatre élus députés en juin dernier. Mais si nous sommes manifestement entre personnes de bonne compagnie, la base de semble pas l’entendre de cette oreille. Bref, place aux jeunes et aux moins capés !

Seulement voilà, ce « quarteron de généraux et de suffragettes en retraite », pour paraphraser le général de Gaulle à propos d’autres « insoumis » – ceux du putsch d'Alger –, tient bon sur ses barricades, à en croire Paul Vannier : « Si nous démissionnons tous les quatre, notre groupe passera de dix à six élus. Or, la barre pour constituer un groupe est de sept élus. » Est-ce à dire que la gauche n’existera plus en cette enceinte ? Non, EELV, PS et PCF seront toujours là, pouvant à eux trois continuer à former un groupe constitué ; mais lequel serait enfin débarrassé de la tutelle de LFI. Ce que confirme Le Figaro de ce 13 octobre : « Paul Vannier, en charge des négociations, souhaiterait la "création d’un seul groupe commun à toutes les forces de la NUPES". Mais ses partenaires communistes, ainsi que leurs collègues écologistes et socialistes, semblent prendre leur temps pour réfléchir. » En un mot comme en cent, les négociations ne sont pas près d’aboutir.

Ce, d’autant plus que nos quatre élus sur un possible départ se gardent bien de communiquer sur les raisons de leur entêtement, sachant qu’en cas de démission, ceux qui prendront leur place seront, une fois encore, communistes, écologistes, socialistes ; mais pas mélenchonistes. Plus primordial que la lutte des classes : celle des places, en d’autres termes.

Tortueux comme peuvent l’être les trotskistes, nos quatre trublions n’ont donc pas hésité à proposer que ce jeu de chaises musicales se fasse au profit de l’impétrant LFI le mieux placé. Inutile de préciser que cette demande demeure pour l’instant lettre morte…

Histoire d’enrober la pilule et de glisser la poussière sous le tapis,  et Raquel Garrido font savoir que leurs indemnités de conseillères régionales sont méticuleusement reversées, pour l’une au parti et vers des « œuvres » pour l’autre. « Des caisses de grève », tient à préciser madame Corbière. On se doutait bien que cet argent issu de la poche du contribuable n’était pas destiné à renflouer celles des orphelins de policiers tombés en mission. Pour anodine qu’elle puisse être, cette anecdote n’est pas moins révélatrice de la nature humaine, peut-être plus dure à changer que ce monde évoqué au début de ces lignes.

Par Nicolas Gauthier le 15 octobre 2022

Boulevard Voltaire