vendredi 28 octobre 2022

Jordan Bardella, l'ambition présidentielle



Le 5 novembre, Jordan Bardella devrait, si les militants confirment les pronostics, succéder à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. À tout juste 27 ans, il devra transformer le parti, rester fidèle à la candidate et construire sa propre identité politique. Un défi à la hauteur de son ambition.

Pierre a 22 ans. Il a créé son entreprise de plomberie et habite dans le Gard. Il est venu voir Jordan ­Bardella, en réunion publique à Beaucaire, dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du Rassemblement National. C'est un nouvel adhérent. Comme sa voisine Marie, 22 ans. Elle a «adhéré pour l'élire président». Tous les deux admirent le président par intérim, aiment son «charisme». «On se retrouve en lui.» Didier, 63 ans, ancien RPR, partage cette admiration : «J'adhère à ce qu'il dit. J'ai connu Charles Pasqua. Je me retrouve dans les idées de Jordan Bardella.» Ce soir-là, le jeune leader est en terrain conquis. Sa tournée des terres du Sud commence bien. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui le soutient, a bien fait les ­choses. Les quelque 300 personnes présentes pour le ­dîner sont conquises par le discours de Jordan Bardella. À 27 ans, le président par intérim du Rassemblement ­National a des accents de vieux routier de la politique. Il connaît les mots qui font vibrer une salle de sympathisants. Souvent, il ­entend des militants lui dire avoir une fille ou un garçon de son âge. Pour ajouter aussitôt que leur progéniture n'a pas son talent pour naviguer dans les eaux de la politique, participer à des débats face à des ­adversaires redoutables, mener des campagnes épuisantes.

«Bardella, c'est un ovni de la politique, estime Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour. Pour moi, c'est un compliment. C'est un militant qui a appris en un temps record.» Demander aux hommes et aux femmes politiques de parler du député européen du RN, c'est recevoir inévitablement la même réponse : «Il est très bon.» Depuis son irruption sur la scène nationale à l'occasion des élections européennes en 2019, le jeune homme n'a pas arrêté de surprendre par sa maturité, son efficacité dans les débats, son aplomb. Même si ce trait de caractère peut aussi se retourner contre lui.

Un de ceux qui ont souvent débattu avec lui sur les plateaux de télévision met en garde : «Ce côté bulldozer, son aplomb déconcertant pour son âge peuvent se ­retourner contre lui. Même dans son électorat, il y a une ­attente de nuances. Marine Le Pen l'a senti plus que lui.» Il peut donner l'impression, parfois, de réciter par cœur un argumentaire tellement son assurance paraît ­évidente. Même pris en défaut, il ne se démonte pas et contre-attaque. «C'est un avocat, il porte avec talent les intérêts des autres», estime Gilles Boyer, député européen Renaissance. «On ne sait pas ce qu'il pense vraiment», ajoute un élu d'Île-de-France.

Moins le droit à l'erreur que d'autres

Toujours bien mis à la télévision, jamais une mèche de travers, les costumes soignés, ses adversaires au sein du RN comme à l'extérieur attaquent sur ce côté lisse, sans aspérité, voire insensible, quasiment comme un «robot». Jordan Bardella n'ignore rien de ces critiques. Celui qui n'évoque jamais sa vie privée, concède être particulièrement maniaque. Montrant une enceinte sur une étagère de son bureau, il admet qu'il saura immédiatement en ­entrant si quelqu'un l'a déplacée. «J'aime bien l'ordre !». Il cherche à se préserver des attaques. «On me reproche tout. Au début, on disait que j'étais la marionnette de ­Marine Le Pen ; maintenant, on dit que je suis froid, un ­robot. Je prends beaucoup de distance par rapport à tout ça. Je sais que j'ai moins le droit à l'erreur que les autres.»

À 27 ans, s'il impressionne par sa maturité, Jordan ­Bardella n'est pas aussi assuré que l'image qu'il renvoie. Caroline Parmentier, ancienne conseillère presse de ­Marine Le Pen, aujourd'hui député du Pas-de-Calais, l'a vu progresser depuis ses débuts, à 23 ans : «Ce n'est pas un robot. Je l'ai vu inquiet, notamment pendant les européennes. On devait le rassurer.» Perfectionniste, il ne veut pas décevoir ses électeurs ni ceux qui lui font confiance. Mais on ne monte pas rapidement aussi haut sans créer de jalousies ou des rancœurs.

Sa formation à lui n'est peut-être pas académique – il ­arrête ses études supérieures avant l'obtention de son ­diplôme –, mais son parcours lui permet de raconter une histoire qui plaît à ses électeurs. Il a grandi en banlieue parisienne, entre la Seine-Saint-Denis, où vit sa mère ­italienne, à Drancy et le Val-d'Oise, où est son père, fils d'immigrés italiens, chef d'entreprise à Montmorency. C'est évidemment sa vie dans la cité qu'il raconte plus ­volontiers. «C'est la Seine-Saint-Denis qui m'a construit politiquement, admet-il. J'ai grandi là-bas avec ma mère et les fins de mois qui commençaient dès le 10 ! On vivait à côté des trafiquants ! Je me suis dit que tout ça n'était pas la norme.»

Boxe et séries pour décompresser

À 16 ans, il adhère au Front National pour aider Marine Le Pen. Sa mère s'inquiète. C'est dangereux d'être iden­tifié au FN en Seine-Saint-Denis. Il met un mois à la convaincre, gravit rapidement les échelons, se rapproche de la famille Le Pen, apprend vite grâce à ses capacités de travail et de concentration. Tous ceux qui le connaissent le disent : Jordan Bardella est un bourreau de travail. Pour décompresser, il a deux techniques : les séances de boxe («ça vide la tête») et les séries sur Netflix (il termine la dernière saison de Stranger Things) qu'il regarde dans les trains, pendant les campagnes, qu'il enchaîne depuis 2019 (européennes, régionales, candidat en Île-de-France).

La seule campagne qu'il manque : les dernières législatives. Tout semblait prêt pour l'accueillir dans le Var, mais il a renoncé. Refus d'obstacle ? Il assure n'avoir aucun regret aujourd'hui, mais ses adversaires ont noté une faille. Faute d'avoir cru à la victoire, il va lui manquer cet ancrage territorial indispensable pour la suite.

Par Carl Meuus le 28 octobre 2022

Lire la suite sur  Le Figaro


"Couple franco-allemand : ce terme n’a jamais été utilisé par les Allemands", Guillaume Bigot sur Sud Radio le 28 octobre 2022

Stanislas Rigault (Reconquête !) sur France Info le 27 octobre 2022

 

Ce que dit Vladimir Poutine



Voici plus de 20 ans que Vladimir Poutine dirige la Russie, homme politique de première importance, d’ailleurs longtemps perçu dans le monde, hormis l’hystérie de ses adversaires occidentaux, comme un homme mesuré, à la rationalité froide, donc prévisible. Dès 2007, il avait clairement annoncé à Munich que son pays ne pouvait supporter éternellement les provocations occidentales. Celles-ci se sont pourtant multipliées. Or, après ce que nous avons appelé ici la riposte Russe, ont ce mis à l’accabler des pires qualificatifs : fou, malade, isolé, irresponsable, brutal, etc. Mais, qui est véritablement ce Vladimir Poutine ? Que pense-t-il ? Nous avons demandé à notre collaborateur Jean-Luc Marsat d’inventorier ses déclarations dans leur continuité et d’en dégager les lignes de force. Nous poursuivrons ce portrait dans notre prochain numéro.

S’intéresser au mode de pensée et aux processus de prise de décision d’un haut responsable quelconque (chef d’Etat ou de gouvernement, patron d’entreprise, etc.) devrait être le souci permanent non seulement de ses vis-à-vis ou concurrents, mais aussi de tout analyste ou géopoliticien qui se respecte. Les différences de culture rendent l’exercice plus délicat, même si la culture slave et orthodoxe, européenne elle aussi, n’est pas trop éloignée de ses consœurs latine et germanique. Mais le modus operandi d’un esprit slave nécessite une certaine accoutumance pour être cerné ; à titre d’exemple tiré d’un passé récent : pénétrer la pensée d’un Jean-Paul II ne s’est pas fait d’emblée… Pour connaître Vladimir Poutine, le plus simple est d’aller à la source et de se reporter aux déclarations, discours et commentaires de l’intéressé lui-même, qui s’exprime régulièrement dans des manifestations à résonance mondiale qui se tiennent chaque année : le Forum Economique International de Saint-Pétersbourg (SPIEF, selon l’acronyme anglo-américain), au printemps, et la réunion du Club International de Discussions de Valdaï, au début de l’automne. Les citations du président russe relevées ci-après sont tirées des déclarations qu’il a faites en ces deux occasions. Plutôt qu’un portrait complet (requérant un travail plus fouillé), il sera donc procédé ici par touches mettant en lumière des aspects significatifs de sa vision de la Russie, de l’Europe, et du monde. 

La Russie d'aujourd'hui et d'hier

Vladimir Poutine est parfois caricaturé en homme du passé, encore attaché aux méthodes du KGB, vivant dans la nostalgie de l’Empire russe, de la Grande Catherine, de l’URSS. Nostalgique de la grande Russie (celle de Catherine II) qu’il voudrait restaurer ? Si l’on veut. On pourrait aussi dire qu’il a conscience d’une Russie, sinon éternelle, du moins pérenne, dont la résilience et la résistance trouvent leurs racines, entre autres, dans la rudesse du climat et les âpretés de l’histoire, ainsi que dans un sens aigu du collectif et de l’appartenance nationale. Il ne s’agit pas pour lui de restaurer un ordre ancien, mais de préserver des valeurs naturelles ou nationales immuables, au besoin en faisant réapparaître une réalité enfouie ou occultée. La « grande Russie » est aussi à prendre dans un sens culturel, spirituel ou moral. Lorsqu’il lui arrive d’évoquer Catherine II, c’est le plus souvent pour vanter sa magnanimité et sa sagesse : « Au cours de ses expansions territoriales, la Russie n’a jamais rendu difficile la vie des peuples intégrés à l’Etat russe unifié. Ceci s’appliquait à la religion, aux traditions et à l’histoire. Regardez les décrets de la Grande Catherine qui a donné ses instructions en termes clairs : traiter avec respect. » (Valdaï 2021).

Il n’a pas davantage de regrets de l’URSS et du régime bolchévique (qu’il moque en lui comparant l’Occident – cf. Valdaï 2021, infra). Ce qu’il regrette, c’est que la fin de l’URSS n’ait pu être maîtrisée : son effondrement brutal a aggravé les désordres et les turbulences qui l’ont accompagné, et la Russie a eu plus de mal à les résorber. Ce souvenir nourrit dans l’esprit de Poutine la nécessité de contrôler les évolutions et d’éviter les transformations radicales. Pour finir, il voit la Russie comme « un grand pays multi-ethnique, libre et sûr, qui prend lui-même ses décisions, détermine son futur, compte sur son histoire, sa culture et ses traditions, et rejette absolument toute tentative extérieure de lui imposer de pseudo-valeurs imprégnées de déshumanisation et de dégradation morale » (Valdaï 2021).

L'indispensable souveraineté

Beaucoup d’idées sont contenues dans le mot Souveraineté, sur lequel il revient souvent. Tout d’abord la souveraineté des États, à commencer pour la Russie, mais aussi pour le reste du monde : « seuls des États souverains peuvent effectivement répondre aux défis de notre époque et aux exigences des citoyens » (Valdaï 2021). La souveraineté telle que la voit V. Poutine pour le monde d’aujourd’hui est définie par quelques critères qui sont aussi des objectifs : « le rôle d’un pays, sa souveraineté et sa place (…) sont déterminés par plusieurs facteurs-clés », plusieurs capacités : « garantir la sécurité de ses citoyens, (…) préserver l’identité nationale, et contribuer au progrès de la culture mondiale. » Et «au moins trois facteurs supplémentaires : (…) le bien-être et la prospérité des personnes, (…) la réceptivité de la société et de l’Etat face aux changements technologiques de substitution, la liberté de l’initiative entrepreneuriale » (Spief 2019). La préservation de l’identité nationale lui semble d’ailleurs une finalité fondamentale ; elle concerne la langue, la culture, mais aussi le modèle économique que s’est choisi le pays pour lui-même.

En fait de relations internationales, la souveraineté est une condition de l’équilibre et de la stabilité du système mondial. C’est dans ce cadre que pourra être dessiné un modèle de développement plus stable et plus équitable (justice et stabilité allant de pair), discuté autour de quelques points centraux : « la souveraineté, le droit inconditionnel de chaque pays de fixer sa propre voie de développement, (…) la responsabilité du développement durable universel, pas simplement le sien propre » (Spief 2019). Ipso facto, il rejette donc, au nom de la souveraineté, l’idée d’un modèle unique et mondial de développement.

Par Jean-Luc Marsat le 28 octobre 2022

Lire la suite dans le numéro 8 du nouveau conservateur

jeudi 27 octobre 2022

Un père POURSUIVI pour avoir VENGÉ sa FILLE + La fin de Valeurs actuelles ? RA#88, VA + le 27 octobre 2022

 

Notre “élite” est-elle seulement incompétente, ou trahit-elle ? (2)



Parmi les fautes du pouvoir qui confinent à la trahison, il en est une que l’actualité tragique met en relief. Une jeune fille de douze ans a été assassinée dans des conditions horribles par une Algérienne qui depuis trois ans n’aurait plus dû se trouver en France. Il ne s’agit nullement d’un cas isolé même si le fait que l’assassin soit une femme et que le sadisme du crime soit d’un degré rare. Ce qui fait de ce “fait divers” un événement politique, c’est qu’il se situe dans une série d’actes criminels qui impliquent l’immigration, qu’il s’agisse de terroristes, de voyous ou de supposés malades mentaux qui n’auraient pas dû se trouver en France quand ils ont commis leur crime. Le pouvoir macronien, à son habitude, tente, avec la complicité des médias de grand chemin de ses amis milliardaires, ou du prétendu service public, de noyer le problème dans l’émotion soulevée par un acte dont l’horreur “hors normes” a sidéré les Français. Il faudrait respecter le deuil de la famille de Lola, le temps sans doute que l’opinion publique se tourne vers un autre sujet et qu’on oublie ce tragique “fait divers”. Les parents reçus à l’Elysée semblent épouser cette attitude et la justifier. La manipulation est triple : on a commencé sans doute par suggérer cette attitude lors de l’entrevue ; on a ensuite interprété leurs propos en élargissant leur volonté de dignité et de non-récupération politique jusqu’à stigmatiser toutes les manifestations publiques à la mémoire de la jeune victime ; on a ensuite retourné la culpabilité en dénonçant la récupération indécente de l’assassinat de Lola, évidemment le fait de l’abominable extrême-droite. Et, comme de coutume, la droite a explosé entre ceux qui s’expriment dans des rassemblements, ceux qui font des minutes de silence, ceux qui se contentent de déclarations ou de messages sur les réseaux sociaux, et ceux qui se taisent par respect pour la douleur de la famille.

Ce qui est indécent, ignoble, abject, c’est d’instrumentaliser la souffrance des proches pour tenter de s’exonérer de la faute lourde et permanente du laxisme migratoire, de cette euthanasie du peuple français et de sa culture par le remplacement de la population que nos gouvernants mettent en oeuvre par idéologie mondialiste, en la baptisant en langage orwellien, “transition démographique”. Cette attitude écoeurante consiste d’abord, pour des gens qui ont voulu le pouvoir et feraient tout pour le garder, à faire sans cesse étalage de leur impuissance, parce que l’Europe et ses règles, l’Etat de droit, les difficultés procédurières, la mauvaise volonté des pays d’origine, le manque de moyens feraient barrage, alors que c’est leur lâcheté, leur absence criminelle de volonté qui sont en cause. En second lieu, elle se traduit en l’occurrence par une confusion entretenue entre la dimension affective et personnelle du drame et sa portée politique pourtant évidente. On parle de solidarité émotionnelle, et on pense aux fleurs et au bougies habituelles, alors que c’est de solidarité politique, nationale, dont la France a besoin. 

L’hommage à la victime est une chose, la protestation vigoureuse contre la cause de sa mort en est une autre. Or, cette cause première, ce fait sans lequel l’assassinat n’aurait pas eu lieu, c’est la présence en France d’une étrangère qui n’aurait pas dû y être et que l’Etat, garant avant tout de la sécurité des citoyens, a laissé trois ans en France sans avoir le droit d’y séjourner. Si ce fait était isolé, on pourrait invoquer la malheureuse exception, mais tel n’est pas le cas : trop d’étrangers entrent dans notre pays par des voies diverses, du regroupement familial à l’asile, en passant par le statut d’étudiant, une minorité pour s’intégrer à l’économie nationale mais tous souhaitant bénéficier de sa générosité sociale ; beaucoup s’y maintiennent sans droit, et c’est la question politique que soulève la mort de Lola. Sa meurtrière faisait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français, qui n’a pas été exécutée. Tout récemment, le violeur d’une magistrate de Créteil ou le porteur d’un couteau de 30 cm qui voulait s’en prendre à l’Imam Chalgouni, visés par une obligation de quitter la France, s’y déplaçaient en toute liberté. La série en est longue, mais on se souvient en particulier du Tunisien qui avait assassiné deux jeunes femmes à la gare Saint Charles de Marseille en 2017. Depuis, de 80 à 90 % des OQTF n’ont pas été exécutées selon les années.

Si l’on élargit le cercle des crimes commis par des immigrés, en particulier par égorgement, ce mot qu’on évite afin de ne pas trop cibler l’identité culturelle ou confessionnelle de l’auteur, la liste en devient terriblement significative de la Mulhousienne égorgée en Juin par trois Algériens “sans papiers” en remontant à Samuel Paty, décapité par un “réfugié” tchétchène, et sans oublier Alban Gervaise, médecin militaire à Marseille, égorgé devant ses enfants à la sortie de l’école, par Mohamed L. Pour ce dernier, on écarte le terrorisme islamiste malgré le cri lancé lors de l’agression, pour pencher vers le déséquilibre mental, si confortable pour le ministère de l’intérieur dont les services connaissaient néanmoins l’individu pour trafic de stupéfiants. On en arrive alors à l’ensauvagement de notre société où la violence s’accroît parce que le nombre des barbares qui y vivent y a augmenté. Cette extension culturelle et démographique en vient à toucher les bastions de l’ordre : c’est en prison que la contamination se fait entre la délinquance, notamment liée à la drogue, et le terrorisme par le biais de l’islamisme. 

Non seulement les réponses sont insuffisantes : les centres de rétention et les lieux de détention en général sont en nombre dérisoire par rapport aux décisions de justice et a fortiori par rapports aux cas recensés, mais les pouvoirs politique, judiciaire et médiatique cachent l’acuité du problème. Nos gouvernants font même preuve d’une étonnante complicité avec l’Algérie qui concentre la majorité des problèmes en raison du nombre d’immigrés qui en proviennent, du privilège qu’elle détient pour ses ressortissants, et de son refus quasi systématique de délivrer des laissez-passer consulaires pour ceux qui sont indésirables en France. Pourtant, pas moins de seize ministres se sont rendus dans ce pays avec Mme Borne pour faciliter les échanges, c’est-à-dire la circulation des personnes en échange du gaz dont nous manquons en raison de notre politique suicidaire avec la Russie. Le jour où M.Macron exprima son émotion après l’assassinat de Lola, il crut bon devoir adresser un message de repentance à la mémoire des militants du FLN morts lors d’une manifestation scandaleuse en soutien à ceux qui tuaient nos policiers en 1961. Ignorance de l’histoire, certes, mais, dans ces deux cas, soumission honteuse et trahison caractérisée du peuple qui, pour son malheur, leur a confié le pouvoir. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 23 octobre 2022

Le blog de Christian Vanneste

Livre-Libre - Ghislain Dubois, un avocat dans le tourbillon de la politique, Bruno Gollnisch sur TV Libertés le 27 octobre 2022

Le débrief de l'interview d'Emmanuel Macron avec Elisabeth Lévy et Françoise Degois le 27 octobre 2022

mercredi 26 octobre 2022

François Asselineau (UPR) sur Livre Noir le 26 octobre 2022

Énergie, Défense, vision : le couple franco-allemand est une illusion , Marion Maréchal (Reconquête !) le 26 octobre 2022 sur France Inter

 

Emmanuel Macron s’adresse aux Français : la France ne se porte pas au mieux, mais lui va très bien !



Pour la seconde fois – la dernière remonte au 12 octobre –, Emmanuel Macron s’adresse aux Français, sur France 2. L’occasion pour lui de confirmer que tout ne va pas au mieux dans notre pays, mais que dans les autres nations européennes, ce serait plutôt pire. Si l’on résume, les Français ne connaissent pas leur bonheur.

Heureusement, l’État est là. Qui dépense donc à tout va ; ce qui provoque l’inflation qu’on sait. Une fois encore, nos voisins européens sont encore plus mal lotis, paraît-il. Un discours vite noyé par une pluie de pourcentages et de statistiques auxquels le téléspectateur de base ne doit pas entraver grand-chose. D’ailleurs, même l’auteur de ces lignes est à la peine…

Bref, pour résumer, ce Président qu’on tenait pour libéral se révèle ce soir encore plus dirigiste que jamais. Il est vrai que l’heure est grave. Mais pourquoi une telle usine à gaz ? Surtout quand on apprend que pour se maintenir à flot, l’État français devra au moins emprunter, l’année prochaine, plusieurs centaines de milliards d’euros sur les marchés financiers alors que les taux d’emprunt ne sont plus négatifs depuis longtemps. Mais « tout en maîtrisant la dépense publique » et en « remboursant notre dette », affirme Emmanuel Macron. La quadrature du cercle, en quelque sorte : à cœur vaillant, rien d’impossible.

Après avoir visionné un reportage consacré à un couple de Français vivant avec un enfant et gagnant 4.000 euros mensuels (exemple pas véritablement emblématique, car ni trop riche ni trop pauvre), le Président se lance à nouveau dans une autre sarabande de chiffres tout en y mêlant dividendes d’actionnaires et gros bénéfices des industries pétrolières. À croire qu’il est en train de passer son diplôme d’expert-comptable. Que déduire de son discours ? Rien, concluront ceux qui ne se sont pas encore endormis.

Ce, d’autant plus que monsieur Trogneux affiche une grise mine, loin de la « dimension christique du pouvoir » qu’il évoquait durant la  de 2017. À en croire Franz-Olivier Giesbert, dans son dernier éditorial du Point, évoquant « la dépression du Président », Emmanuel Macron serait même « dans le déni »« comme le jongleur qui a perdu ses boules et continue à faire le geste de les lancer en l’air ». Pas faux. Où est passée la rage de naguère ? Il est vrai que depuis, l’homme aura découvert que la France multimillénaire était un peu plus qu’une « start-up nation » et que l’Histoire, par nature, était tragique. Pourtant, les antidépresseurs doivent faire des miracles, Emmanuel redevenant peu à peu Macron lorsque parvenant enfin à s’enivrer de ses propres paroles.

La réforme des retraites ? Hormis le fait qu’il recycle volontiers le plus que vulgaire slogan de Nicolas Sarkozy, « travailler plus gagner plus », nous apprenons qu’il faudra travailler plus longtemps pour éviter de gagner moins plus tard. Et qu’en « concertation avec les partenaires sociaux », il faudra prendre en compte la pénibilité de certains métiers et éviter que les salariés se trouvent virés dès la cinquantaine passée, histoire d’être plus longtemps au chômage avant de faire valoir leurs droits à la retraite. Voilà qui n’a pas tout à fait la saveur de l’inédit.

Sans surprise, les groupes parlementaires ayant proposé une  contre son  sont renvoyés au rang des irresponsables. Ne manque plus qu’à stigmatiser ces fameux « extrêmes qui se rejoignent » ; mais nous n’en sommes pas loin. Surtout qu’une autre urgence s’invite dans ce vrai-faux débat, celle donnée pour être « climatique ». Mais qui se révèle tôt être « sino-sceptique », sachant que la majeure partie des voitures électriques et des batteries leur permettant de rouler nous viennent aujourd’hui de Chine. D’où une timide esquisse de « protectionnisme européen » à base de ce lithium dont nos sous-sols regorgeraient. Fort bien, mais seule question : d’où viendra l’électricité ? De cette industrie  que ses prédécesseurs ont sciemment massacrée pendant des décennies, on imagine, sans que réponse soit véritablement donnée à cette question.

Puis, le gros morceau, l’immigration… « 5,6 % de reconduites à la frontière appliquées, c’est peu », lui glisse son intervieweuse. Mais Emmanuel Macron voit haut : il veut « 100 % ». Mais à condition de poursuivre l’aide au développement des pays concernés. On disait déjà la même chose du temps de Valéry Giscard d’Estaing. Mais pas question, pour autant, de faire « le lien entre  et délinquance », prévient le premier des Français, même si c’est un peu vrai à Paris et dans les grandes villes, mais moins ailleurs bien au contraire, toutes choses étant égales par ailleurs.

En revanche, ce dernier admet que la société française « devient de plus en plus violente ». Au contraire de cette émission hypnotique et placée sous le signe de l’autosuggestion, soit dit en passant.

Par Nicolas Gauthier le 26 octobre 2022

Boulevard Voltaire