samedi 10 décembre 2022

Soupçons de corruption : de l’argent liquide retrouvé au domicile d’Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen



Le 10 décembre 2022

C’est une affaire qui devrait faire beaucoup de bruit. 

Comme le rapporte L’Echo, cinq personnes ont été interpellées vendredi 9 décembre à Bruxelles, la capitale belge. Des arrestations qui se sont déroulées en lien avec une enquête concernant des soupçons de corruption – au sein du Parlement européen – par le Qatar, précisent nos confrères. Dans ce contexte, plusieurs sacs contenant de l’argent liquide ont été découverts au domicile de la vice-présidente du Parlement – la sociale-démocrate grecque Eva Kaili –, qui devait donc passer la nuit dernière en cellule.

Eva Kaili arrêtée en flagrant délit

Cette enquête a été ouverte pour des faits de blanchiment et de corruption, poursuit le quotidien belge. Elle est conduite par l’Office central de répression de la corruption, le parquet fédéral, ainsi que Michel Claise, juge d’instruction. Les cinq arrestations à Bruxelles ont eu lieu à l’issue de seize perquisitions. Dans le même temps, deux autres arrestations ont eu lieu en Italie, observe le même journal. Des précisions qui viennent confirmer les informations du Soir et du média Knack. 

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La mort programmée des artisans et des commerçants - Alexandra Faure, boulangère, sur Radio Courtoisie le 9 décembre 2022

 

Coût de l’énergie : des centaines de milliers d’entreprises vont mourir !



« Je me suis demandé si c’était vrai ou si c’était mes yeux qui fonctionnaient mal, treize ans d’une vie balayés en un courrier, ce n’est pas facile ». Celle qui parle ainsi à France 3 est la boulangère de Malbuisson, une petite ville du Doubs. Une contrée où il ne fait pas chaud. Malgré cela elle a déjà coupé le chauffage dans sa boulangerie, mais les recommandations du ministre Véran ne suffiront pas à sauver son commerce.

Comme plus de la moitié des entreprises française, la boulangère doit en effet renouveler son contrat d’approvisionnement en énergie au 1er janvier 2023 et le courrier d’ vient de lui donner le coup de grâce : avec une augmentation de 400%, sa facture d’électricité va passer de 7.000 à 28.000 euros par an. Quelle entreprise peut le supporter ? Pas celle de Madame Desmousseaux qui le dit tout net : « On ne pourra pas survivre à ça ».

Alors, pendant que son confrère nous serine son slogan pour déficients mentaux – je baisse, j’éteins, je décale –, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonce deux mesures choc. Primo un « amortisseur » pour toutes les entreprises de moins de 250 salariés, « qui fait que toutes les factures qu’aujourd’hui un artisan boulanger reçoit, il faut qu’il défalque 20 %, ça sera 20 % de moins. J’ai d’ailleurs demandé aux énergéticiens, lorsqu’ils envoient leurs factures, qu’ils mettent ces 20 % ! Que le boulanger puisse se dire, ça ne va pas être autant que je pensais, ça ne va pas être 1.000 euros, ça va être 800 ». Certes, c’est 5.600 euros de moins pour la boulangère de Malbuisson, mais sa facture va tout de même passer de 7.000 à 22.400 euros. Secundo, dit le ministre, « nous maintiendrons le guichet électricité, qui devait être supprimé au 1er janvier 2023, pour alléger un peu plus la facture des artisans, de toutes les PME qui consomment beaucoup d’électricité, ça représentera un allègement… jusqu’à 35 % de leur facture ».

Les boulangeries, les restaurants, l’industrie… tous sont concernés. Dans les Bouches-du-Rhône, un exemple, on estime que 80.000 emplois seraient de ce fait menacés. Le président de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône se confie à  Bleu Provence : « Toutes les entreprises sont touchées. (…) Pour vous donner exemple, dans un restaurant sur Marseille qui gère une trentaine de salariés, la facture était de 58.000 euros en 2021. En 2023, elle va passer à 136.000 euros. Il y a aussi l'agroalimentaire. Dans ce secteur, la facture passe de 52.000 à 590.000 euros. Donc là, il faut arrêter. Moi, je veux bien qu'on dise aux entreprises de baisser d'un degré et de faire des gestes éco-responsables pour qu'il n'y ait pas de coupures. Mais attendez, ce n'est pas un risque de coupures là, c'est juste qu'on va fermer ! »

Il est donc à craindre que les « amortisseurs » et le « plan de résilience » de Bruno Le Maire soient de bien peu d’effet, d’autant plus qu’au 1er janvier 2023 il va falloir ajouter à cette hausse vertigineuse des factures d’électricité le remboursement des PGE et la hausse des taux d’intérêt…

Mais qu’importe, la  est encore assez riche pour faire des cadeaux. Il faut le croire en tout cas puisqu’on nous a annoncé jeudi la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans. On ne nous dit pas de quel sexe, mais après la gratuité des protections périodiques, c’était inévitable. Interrogé par France Info, le Dr Pugliese, spécialiste du VIH et des IST, trouve la chose insuffisante : « Il faut passer à la vitesse supérieure », dit-il. Cela parce qu’il existe « des différences d'exposition des  au risque d'IST en fonction de leur pratique sexuelle et de leur statut social. Par exemple, l'épidémie VIH n'est pas contrôlée chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes »

Mince alors ! Bon, sinon, et pour la boulangère de Malbuisson, on fait comment ?

Par Marie Delarue le 10 décembre 2022

Boulevard Voltaire

Ils nous font le coup de la panne ! Gilbert Collard (Reconquête!) le 9 décembre 2022

"Toute l'armée ukrainienne a été Otanisée !" - Eric Denécé (CF2R) le 9 décembre 2022

 

L‘ échec du « nouvel ordre mondial » - François Asselineau (UPR) sut TV Libertés le 10 décembre 2022

 

vendredi 9 décembre 2022

Aurélien Taché : « un verre ou deux », bonjour les dégâts !



Au fond, « il n’y a rien de méchant », a déclaré Aurélien Taché, député NUPES, tendance écolo, du Val-d’Oise, bien connu de nos lecteurs pour sa passion pour les serre-tête et sa défense des trouples, après avoir fichu le bazar dans un  parisien en début de semaine. Comme dirait Gérald Darmanin, « il n’y a pas mort d’homme » ! Mais tout de même, un député de la nation, légèrement ou complètement bourré - les versions divergent selon que l’on est du côté du manifestant ou de celui, non pas de la police, mais du régisseur du théâtre -, qui perturbe une représentation théâtrale, ce n’est pas banal.

Mardi soir, donc, Aurélien Taché assistait à la pièce de Benjamin Guillard Lettres à Anne, jouée au  Lepic à Paris. Une pièce inspirée de la fameuse correspondance que François Mitterrand adressa à sa maîtresse Anne Pingeot entre 1962 et 1995. Il paraît que ces lettres sont sublimes. La preuve : Laurent Gerra en a fait son miel ! On imagine que l’adaptation pour le théâtre ne doit pas être du même tonneau. En tout cas, Aurélien Taché, « totalement saoul, a profondément perturbé la représentation ». Il se serait mis à parler fort, « applaudissant de manière absurde [peut-être une manie prise à l’Assemblée nationale, du temps où il siégeait avec LREM ?], invectivant le comédien jusqu’à ce que ce dernier s’interrompe et lui demande de sortir [peut-être une manie prise à l’ depuis qu’il siège avec la NUPES ?] », a expliqué Benjamin Guillard dans un tweet. Ce dernier décrit la suite de la scène sans doute pas prévue au scénario de la pièce : « Il a ensuite lamentablement menacé le régisseur de représailles. C’était absolument hallucinant et lamentable. » Et d’interpeller par tweet le député : « Pour qui vous prenez-vous, Aurélien Taché ? Dans quel monde vivez-vous ? » Parce qu’en plus, l’élu aurait déclaré : « Vous allez entendre parler de moi, je suis un député », si l’on en croit l’actrice Marie-Clotilde Ramos-Ibanez, présente dans la salle. N’a pas osé ou eu la présence d’esprit de s’exclamer : « La République, c’est moi ! » Certain a essayé, il a eu des problèmes. Bon, ça, c’est la version côté théâtre.

Côté Taché, maintenant. Ce dernier avoue avoir « un peu naïvement perturbé la séance » après avoir consommé « un verre ou deux » au cours du dîner qui avait précédé. Le « un verre ou deux » est un grand classique ! À l’AFP, Taché a déclaré que, certes, ses applaudissements n’étaient « pas appropriés » mais qu’il était parti dès qu’on le lui avait demandé. « En râlant, c’est vrai, mais je n’ai invectivé personne. Il n’y a rien de méchant », a-t-il précisé. Manquerait plus que ça, qu'il soit méchant !

Côté  maintenant ? La présidente du groupe EELV, Cyrielle Chatelain, un tantinet embarrassée, a reconnu que « ce qui est décrit par Benjamin Guillard est inacceptable, totalement inacceptable », ajoutant : « Nous avons un règlement intérieur dans notre groupe. » Donc, des « des  éventuelles »… Peut-être une interdiction de fréquenter la buvette de l'Assemblée ?

Ce pauvre Aurélien Taché n’avait sans doute pas besoin de ça, lui qui a été condamné, le 7 septembre dernier, à 5.000 euros d’amende pour  et outrage par le tribunal judiciaire de Niort. Il avait traité des policiers de « baqueux de merde ». On n'ira pas plus loin sur ce nouvel épisode des aventures fantastiques d'Aurélien Taché, sachant que, bien évidemment, les bonnes âmes de gauche vont vite s'insurger contre la récupération politique qui ne manquera pas d'être faite de cette affaire par la droite et l'extrême droite. D'ailleurs, un homme de gauche bourré en public, ça doit être quelque chose d'accidentel. À la différence de l'homme de droite chez qui cela doit relever du « systémique ». 

D'un côté, une victime. De l'autre, un bourreau. J'exagère ? On verra...

Par Georges Michel le 8 décembre 2022

Boulevard Voltaire

jeudi 8 décembre 2022

Université d’automne 2022 de l’UPR - Table ronde nº1 sur l'énergie, le 12 novembre 2022

 

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (6)



Jusqu’où la soumission béate des Français à un pouvoir qui les trahit pourra-t-elle se poursuivre ? 

Courbant le dos sous la férule, nos compatriotes ont diminué leur consommation d’électricité alors que le froid s’intensifie. Si c’est par calcul de leurs intérêts et par souci de ne pas concourir à des coupures désastreuses pour l’ensemble de l’activité et notamment pour la conservation des produits alimentaires, c’est de la sagesse. Si c’est pour se plier avec docilité à une discipline exigée par le pouvoir, c’est de la folie, car cela reviendrait à conforter ce dernier dans une attitude de rigueur affichée et infantilisante qui ne lui a déjà que trop réussi dans sa “gestion” du covid. Obéir à un gouvernement qui est responsable des difficultés que les gouvernés sont appelés à affronter avec abnégation sans appeler celui-ci à rendre des comptes, c’est devenir complice de ses inepties, c’est être mûr pour la dictature qui s’installe, instillée par la peur, non la terreur de ses répressions, mais la crainte des risques encourus en raison de carences dont il s’exonère, en appelant, la main sur le coeur, à la solidarité et à la responsabilité. Le résultat est le même quant à la perte de la liberté, sauf qu’avec cette forme douce et sournoise du despotisme, la soumission est souvent volontaire, et moins perceptible. Plus l’adhésion à la règle devient majoritaire et s’obtient facilement, plus la coercition se durcit, plus le pouvoir coupable de la crise se sent en droit de l’exercer sans retenue. Les “Gilets Jaunes” protestaient contre une augmentation du prix des carburants au détriment des Français périphériques. Il a suffi que les manifestations passent des ronds-points chaleureux aux manifestations parisiennes infestées (par qui ?) de black-blocs, violentes, menaçant les monuments publics et les commerces, pour que le pouvoir récupère l’inquiétude, fasse oublier sa faute et déploie une répression de plus en plus brutale. 

De même, après avoir montré la plus totale imprévoyance face à la pandémie, en liquidant les stocks de masques, en les réputant inutiles, à grands renforts de conseils dits scientifiques le gouvernement a développé une stratégie hautement liberticide, portant atteinte à des libertés fondamentales comme celles d’entreprendre, de se déplacer, de se réunir, de s’exprimer, pour accentuer le contrôle d’une population docile parce qu’effrayée. Le confinement, l’obligation vaccinale, sont des mesures incompatibles avec une démocratie. Les pays qui ne les ont pas adoptées n’ont pas connu une mortalité plus élevée que la France. La fragilité des individus, l’obésité par exemple, a joué un plus grand rôle dans les différences observées entre les pays que la sévérité du dispositif sanitaire instauré. Mais le pouvoir, qui n’avait rien voulu voir venir, comme l’a révélé le ministre de la santé du début de l’épidémie, Mme Buzin, est parvenu non seulement à faire oublier ses fautes, mais à obtenir un satisfecit électoralement porteur, sans même que les Français sanctionnent la dérive financière de l’Etat lancé à grand voile vers le naufrage de l’endettement du démagogique “quoi qu’il en coûte”. Beaucoup de Français attendent tout de l’Etat sans se rendre compte que les cadeaux qu’il leur fait sont payés avec l’argent qu’il leur prend. Même si tous ne paient pas, c’est l’ensemble de la nation qui est ruiné par cette politique de Gribouille qui insulte l’avenir.

Une troisième fois, les Français vont-ils accepter d’être pris pour des benêts par un président arrogant et cynique ? Macron a le front de “fustiger les scénarios de la peur”, alors que ce sont ceux du mauvais film qu’il joue aux Français depuis son élection contre le retour du nazisme en 2017 jusqu’à cette angoisse suscitée par les éventuels délestages électriques dont l’origine de trouve dans la folle légèreté avec laquelle lui et son prédécesseur, dont il était ministre, ont annoncé et entamé la fin du nucléaire. Pourquoi ? Mais, pour séduire ceux dont la peur, climatique entre autres, les “pastèques”, ces gauchistes repeints en vert, ont fait leur fonds de commerce ! Le porte-parole d’Enedis a souligné que les patients à haut-risque vital n’étaient pas ciblées par les préfectures, comme public prioritaire face aux coupures de courant, et on voudrait que ce genre de déclarations ne provoquent pas la panique, non seulement chez les patients et leurs proches, mais, et c’est presque drôle chez nos gouvernants qui tremblent maintenant devant la colère qui va finir par éclater lorsque les exigences du pouvoir, du microcosme privilégié et de plus en plus hors-sol seront perçues comme insupportables parce que proférées par ceux-là mêmes dont l’incapacité, l’imprévoyance, et l’imprudence auront créé le problème ! 

Comment faire confiance, comment obéir à des dirigeants dangereux par leur incompétence, dont les paroles et les actes n’ont pour but que de prolonger un pouvoir néfaste, et non de viser le bien commun ? Macron a fermé Fessenheim, et développé des énergies intermittentes qui ne peuvent se passer de gaz, de pétrole ou de charbon. Cette politique n’est pas une erreur excusable, c’est une contradiction en soi, et celui qui la commet, ou est idiot, ou un menteur invétéré. Quant à la cause seconde qu’on veut subrepticement placer en première ligne, la guerre en Ukraine, et l’arrêt des fournitures russes, c’est une autre peur qui est censée lui donner la vedette, le péril que présenterait le Chef d’Etat russe pour l’Europe, péril imaginaire quand la possibilité d’arrêter ce conflit dès l’origine en faisant respecter les accords de Minsk était bien réelle et se trouvait entre les mains du président français, avant qu’il ne soit trop tard.

M. Macron, comme il le fait volontiers en méditerranée, surfe sur les peurs des Français. Ceux-ci vont-ils en prendre conscience ? Leur représentants vont-ils renverser le gouvernement comme ils en ont le pouvoir par une motion de censure ? Les Français ne craindront-ils pas de le donner à des patriotes ? Tous les patriotes cesseront-ils de subir l’interdit de gauche qui pèse sur leur alliance ? C’est de la peur qu’il faut avoir peur ! Il faut y mettre fin, il faut oser !

Par Christian Vanneste le 7 décembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (5)



De Bali à Djerba, en passant par Bangkok, ces hauts lieux du tourisme international, “notre” président, un “danseur de claquettes” selon Franz-Olivier Giesbert, a beaucoup voyagé  et dispensé ses doctes discours comme il l’avait fait aussi lors d’une tournée africaine,  puis en Egypte à l’occasion de la COP 27, ou encore à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU. De ce prurit voyageur, on aurait le plus grand mal à tirer le moindre bilan positif pour notre pays, mais on peut y percevoir des intérêts, des calculs et arrière-pensées beaucoup plus personnels : prendre de la hauteur en quittant les rebutants problèmes intérieurs, en affichant une dimension internationale déployée à un rythme de champion pour flatter la fierté naïve des Français, ou encore se constituer une image et un carnet d’adresses en vue de la carrière lucrative de l’après-mandat. Il faudrait avoir bien mauvais esprit pour souligner le bilan carbone de ce carrousel aérien… Commencé à Madrid pour un sommet de l’Otan dès Juin, il vient de se produire à Washington : la soumission servile à l’Empire américain malgré des humiliations récentes est le fil rouge du spectacle. Mais l’humiliation nationale peut-elle être ressentie par un homme d’affaires mondialiste pour lequel la nation est un moment de l’histoire appelé à être dépassé par le brassage des peuples et la domination de l’ordre économique,  un individu qui adore parler anglais et a affirmé qu’il n’y avait pas de culture française ? Repentance à nouveau en Algérie au mois d’Août, nomination comme marraine de la Francophonie d’une chanteuse, Yseult,  déçue par la France et qui s’est exilée en Belgique pour aller vivre dans un pays qui “assume son passé colonial”, et soutien à une secrétaire générale, ex-ministre de Kagamé, celui qui au Rwanda a remplacé le français par l’anglais et a accusé la France de génocide : qui ne verrait pas dans cette obsession mémorielle du dénigrement de son pays, non une manie superficielle, mais un axe chez une sorte d’anti-président, comme on parle parfois d’un anti-pape, un dirigeant convaincu que son pays va et doit disparaître, et qu’il s’agit d’accélérer le processus en l’appelant “progrès”.

Que M. Macron appartienne au monde de Davos n’est pas une hypothèse complotiste, mais un simple constat. Que le mondialisme progressiste échevelé qui s’épanouissait après l’effondrement de l’URSS, avec ses deux pôles complices d’un individualisme sans limites et d’un unilatéralisme américain soit aujourd’hui sérieusement combattu est un autre fait majeur qui souligne combien la France est engagée par son oligarchie dans un des camps au sein de cette lutte, peut-être contre son intérêt et contre l’esprit même de son peuple. Le combat entre l’Occident décadent et les pays émergents, qui sont souvent de plus vieilles civilisations que lui, est devenu la clé de la géopolitique actuelle : ce n’est plus comme on veut le faire croire l’affrontement entre les démocraties et les dictatures. Parmi les nombreux exemples de ce changement, il y a l’importance stupéfiante prise par les nouvelles zones de front : auparavant, les points cruciaux étaient la liberté d’expression, et l’autonomie de la pensée qu’elle favorise et protège, éventuellement la liberté d’entreprendre ; désormais, ce sont des glissements sociétaux, comme l’avortement ou le mariage unisexe, qui sont soulignés comme des avancées démocratiques, souvent défendues, promues et imposées à l’opinion comme les évidences d’une pensée unique, propagée par la quasi-totalité des médias, protégée par une répression sociale ou judiciaire des opposants, typique de ce totalitarisme “doux” annoncé par Tocqueville. Ce qui était interdit n’est plus seulement autorisé, mais c’est sa contestation qui est maintenant interdite. Or, ces interdits, en dehors de toute considération religieuse, étaient surtout liés à la nation, à sa permanence, à sa démographie. L’idéologie à la mode, que le wokisme pousse jusqu’à l’absurde, est autodestructrice, et il n’est pas étonnant que les Etats-Unis dans leur folie de puissance en soient le vecteur.

C’est ce conflit majeur qui se déroule en Ukraine. Il y a, d’une part, l’impérialisme américain qui veut briser et morceler la Russie pour l’exploiter, et il y a le “progressisme” militant de l’oligarchie occidentale qui veut détruire un Etat conservateur, la Russie orthodoxe, qui s’oppose en tous points à son idéologie. Le plus étonnant, sans doute, est que la Pologne soit incapable de surmonter son ressentiment antirusse pour comprendre qu’elle lutte contre son propre conservatisme. La Hongrie est plus cohérente grâce à Viktor Orban. Les Européens sont mobilisés pour qu’il y ait un jour une “gay pride” à Moscou tandis que les sociétés américaines pourront directement tirer profit des richesses sibériennes. Tel est l’enjeu ! L’intérêt de l’Europe et de tous les pays européens est à l’opposé : réunir les peuples actifs et riches du continent à la Russie si complémentaire par son étendue, sa faible population et ses ressources illimitées. Comment expliquer que les dirigeants européens soient aveugles à cette évidence, au nom d’une démocratie que la plupart des pays ont abandonnée en même temps que leur souveraineté, et que la liberté d’expression dont ils pouvaient être fiers face à l’URSS ? 

La démocratie occidentale est un spectacle de plus en plus vide de sens et que les peuples désertent : les Français sont-ils représentés à Bruxelles où la technocratie et les lobbies font la loi, la “directive”comme ils disent ? A Paris, où un gouvernement minoritaire impose sa politique face à une opposition qui n’ose pas s’opposer à lui sur les sujets tabous, comme l’a montré le vote scandaleux, ignoble, absurde d’une constitutionnalisation d’un prétendu droit à l’avortement ? Quant à la démocratie directe, elle demeure l’apanage des Suisses, îlot dans l’océan occidental qui, avec le temps, ne pourra guère résister à la pression de la pensée commune.

La dérive de l’Occident décadent, affirmant défendre des valeurs en oubliant de dire qu’elles sont le contraire de celles qui l’ont animé dans toute son histoire, éclate au grand jour dans l’hystérie antirusse qui règne chez les politiques et dans la plupart des médias. Face à la Russie chrétienne, notre presse se déchaine et sans même paraître en prendre conscience, elle cultive une censure active des médias russes, un ostracisme de la culture russe, une propagande digne d’un Etat totalitaire, qui insulte notre démocratie. TF1-LCI n’est plus qu’une officine anti-Poutine, BFM et les chaînes du prétendu service public offrent une curieuse concurrence qui se résume au point de savoir qui sera le plus anti-russe, qui obtiendra le titre de  champion de la désinformation ! Le mensonge y est roi : par omission, il évite de rappeler l’histoire, celle au long cours qui fait de l’Ukraine le berceau de la Russie au haut Moyen-Âge, une province de l’Empire tsariste libérée de la Pologne et des Turcs dès les XVIIe et XVIIIe siècles, dont les frontières à l’intérieur de l’URSS sont récentes et dessinées par Lénine, Staline et Krouchtchev, un éphémère Etat nationaliste après la première guerre mondiale essentiellement sous l’impulsion des Ukrainiens de l’Ouest, qui, eux, n’ont jamais été russes avant 1940 et 1945 ; l’histoire plus récente de l’unilatéralisme américain est également omise, qui a multiplié les guerres, les atteintes à la souveraineté des Etats dont les frontières étaient plus anciennes que celles de l’Ukraine, et qui n’a pas hésité à user d’une violence extrême à l’encontre des populations civiles, contre la Serbie, l’Irak, la Syrie, la Libye. Les fausses nouvelles sont répétées en boucle : Poutine est très malade, les Russes sont à court d’armes et de munitions, ils ont des pertes élevées, ils subissent débâcle sur débâcle face aux courageux Ukrainiens et à ce nouveau Churchill (!) qui les dirige, ils sont hostiles à la guerre et désertent le pays, les sanctions économiques vont ruiner le pays.

L’idée que la Russie suit une politique plus cohérente que les pays occidentaux n’est jamais évoquée : pourtant, la Russie, qui est un pays occidental par sa civilisation, a souhaité faire partie du club face au terrorisme islamiste au début des années 2000. Non seulement on le lui a refusé, mais l’Otan s’est étendue jusqu’à sa frontière, constituant une menace aussi inutile que dangereuse. L’absorption de l’Ukraine, tellement russe, par l’Otan et la présence d’armes offensives, voire nucléaires à sa frontière était une ligne rouge. La veille de son franchissement, alors que l’armée ukrainienne, armée et formée par l’Otan, attaquait les provinces rebelles du Donbass, la Russie a pris les devants. Sans doute a-t-elle attendu trop longtemps que les accords de Minsk soient respectés, sans doute a-t-elle sous-estimé les effets du soutien occidental à Kiev et ceux de la propagande sur la population : le renversement du régime a échoué, et la guerre s’est installée. Cette guerre est celle de la Russie contre les Etats-Unis, de la civilisation occidentale contre sa désintégration. La Russie sait qu’elle n’est pas la plus forte mais qu’elle peut gagner à trois conditions : perdre le moins de soldats et tuer le moins de civils, afin de maintenir le soutien populaire, jouer sur la réticence des opinions occidentales à supporter un effort de longue durée et notamment les restrictions issues d’une crise économique, affaiblir l’Ukraine en atteignant son potentiel militaire et civil. 

C’est ce qui explique les reculs russes sur des positions plus faciles à défendre, le choix des infrastructures énergétiques et de transport comme cibles des bombardements, l’attente classique de l’hiver sans doute pour une offensive décisive. Les Russes n’envoient leurs missiles ni sur la centrale nucléaire qu’ils occupent, ni sur les maternités, ni sur la Pologne. On peut légitimement penser que l’absence de maîtrise de leurs armes anti-aériennes par les Ukrainiens entraîne ces bavures, comme on peut être sûr que la destruction des gazoducs de la mer Baltique, qu’il suffisait aux Russes de cesser d’alimenter, est une opération anglo-saxonne, catastrophique pour l’Europe.

C’est dans l’entêtement des Européens, de Mme Von der Layen à Bruxelles, de M. Macron à Paris à soutenir Washington qu’on mesure la trahison de nos dirigeants. Comment comprendre autrement leur attitude envers des pays appartenant à une civilisation différente, éloignée de la nôtre, comme le Qatar, ignorant les droits de l’homme, promouvant la Charia, pratiquant la ségrégation sur son sol, mais qui cependant accueille la grande kermesse du football, au prix des souffrances endurées par des travailleurs étrangers pour édifier des équipements incongrus dans ce bout de désert ? Comme l’Azerbaïdjan qui agresse une fois de plus l’Arménie, mais regorge d’hydrocarbures ? Le Qatar, islamiste et richissime, est fréquentable. On se contentera de déplorer son opposition à la bière et au lobby LGBT, alors qu’on fera d’un pays chrétien conservateur l’ennemi véritable, le monstre politique ! Comme personne ne songe à convertir le Qatar et qu’il présente peu de risques à terme en raison de sa taille, il ne peut être un ennemi, tandis que la Russie est un obstacle d’importance sur la route du mondialisme décadent ! 

C’est d’ailleurs ce qui explique la relativité de son isolement si cher à nos propagandistes déguisés en journalistes : ni la Chine, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine ne sont solidaires de la croisade antirusse de Washington et de ses vassaux.

Par Christian Vanneste le 1er décembre 2022

Le blog de Christian Vanneste