jeudi 31 août 2023

Macron et son « préférendum » : effet waouh ou effet pschitt ?



Décidément, il ne sait plus quoi inventer. Il ? Bien évidemment le président de la République, dont le second quinquennat patine dans la semoule pour cause d’absence de majorité absolue. Tout le monde sait ça, connaît cette réalité dure et cruelle. Il aura beau tourner la chose dans tous les sens, la tordre, l’habiller de circonvolutions, prendre un angle avantageux pour la photo, la Macronie est minoritaire dans ce pays. Point barre.

En ce moment, le gouvernement affûte ses armes pour sa prochaine campagne de tir en rafales de 49.3 afin de faire passer le budget 2024 qui promet d’être particulièrement amer. Certes, on n’augmentera pas les impôts, mais pour qui sait décoder la novlangue technocratique qu’Élisabeth Borne maîtrise à la perfection après quarante ans de pratique assidue, cela signifie en creux qu’on ne va pas se gêner sur tout ce qui est taxes. C’est bien connu, une taxe n’est pas un impôt… On peut même, par exemple, imaginer que, pour alléger ce budget, ils réduisent les dotations aux communes, ce qui contraindra ces dernières à augmenter l’impôt foncier : taper toujours sur les mêmes, c’est une méthode qui a fait ses preuves. Et en plus, le gouvernement pourra dire « C’est pas nous ! » Classique. Fermons la parenthèse. Peut-on légiférer éternellement sur cet acte majeur qu’est le vote du budget de la nation à coups de 49.3 ? La question mérite d’être posée dans un pays qui prétend être une démocratie mûre.

Contourner l'obstacle

Au-delà du budget, on voit bien que tout patine, pour Emmanuel Macron, son gouvernement et sa « minorité présidentielle », pour reprendre l’expression de Charles de Courson dont le groupe à l’Assemblée (LIOT) n’a pas été convié au rendez-vous d'Emmanuel Macron à Saint-Denis, ce 30 août, avec les leaders des principaux partis politiques. Pour sortir de cette ornière - pire : de cette impasse -, le chef de l’État dispose pourtant de l’arsenal des institutions. Ces institutions auxquelles son gouvernement, lorsqu’il use et abuse du 49.3, aime tant à rappeler son respect… Trois armes, dans cet arsenal : la démission du Président, la dissolution et le référendum. Eh bien, non ! Le gardien des institutions qu’est le chef de l’État contourne l’obstacle, biaise, tire des bords en caboteur et cabotin qu’il est. Après la crise des gilets jaunes, il nous avait inventé le grand débat national, grand one-man-show qui lui avait servi de faire-valoir à travers nos territoires qu’on aime tant. L’an passé, après la douche froide des législatives, il avait lancé un nouvel OVNI dans l’atmosphère : le Conseil national de la refondation, singeant sans vergogne le Conseil national de la Résistance. La fusée a fait pschitt. Au printemps, ç'a été le coup des Cent Jours. Pas très malin, d’ailleurs, comme référence historique. Cent jours qui se sont conclus par un mini-remaniement limité, en gros, au renvoi de Marlène Schiappa à sa littérature coquine et à la reconversion accélérée de Pap Ndiaye à la diplomatie droit-de-l'hommiste.

Séminaire d’entreprise

Et puis, une nouvelle idée a fusé à la rentrée : l’« Initiative politique d’ampleur ». Effet waouh assuré. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. D'abord, je n'invite que les membres du club restreint, ceux appartenant au fameux « arc républicain ». Puis, finalement, tout le monde, sauf LIOT, pourtant on ne peut plus républicain. Le Président téléphone même à Bardella. Histoire de faire enrager Mélenchon ? Un peu confus, tout ça. Et nous voici à ces « Rencontres de Saint-Denis ». Pourquoi, d’ailleurs, à Saint-Denis, dans les locaux des maisons d’éducation de la Légion d’honneur, et pas à l’Élysée ? Histoire de faire « séminaire d’entreprise » dans les bâtiments d’une ancienne abbaye ? Ou bien pour jouer au maître d’école dans un établissement d’enseignement ? Allez savoir. Pas certain que la petite classe soit bien sage. En tout cas, on imagine que ça a dû phosphorer fort, en ce mois d’août, chez les communicants du Château.

Le top, il faut bien l’avouer, en guise de mise en bouche de ces « Rencontres », ça a quand même été Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique (on est prié de ne pas rigoler), qui nous a lâché, lundi matin, sur le plateau de RMC-BFM : « Et pourquoi pas un préférendum ? C’est un concept qui nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours d’un même vote. » C'est quoi, ça, un préférendum ? Le dictionnaire de la novlangue est une promesse d'éternel renouvellement. On va donc tester des sujets ? C'est-à-dire ? Une sorte de questionnaire à choix multiples qui permettrait de diluer - mieux : d'éliminer - la charge symbolique du référendum à la de Gaulle : « Votez "Oui" ou je fais un malheur ! » Décidément, ils nous auront tout fait.

Par Georges Michel le 30 août 2023

Boulevard Voltaire

lundi 28 août 2023

L'Histoire de France - François Asselineau (UPR)

Je fais le procès de la justice française ! - Le Zoom - Jacques Bompard sur TV Libertés le 28 août 2023

Passé Présent n° 230 : Charles Maurras, le nationaliste intégral

Covid : retour du masque et du vaccin dès la rentrée ? - Louis Fouché et Pierre Chaillot sur Radio Courtoisie le 28 août 2023

 

Sarkozy reprend l’analyse de Le Pen et Zemmour pour adouber… Darmanin !



La responsabilité de ceux qui savent est toujours plus lourde. Or, Nicolas Sarkozy sait. C’est manifeste, dans l’entretien qu’il donne, ce dimanche 27 août, au Parisien, en marge du lancement de son livre Le Temps des combats. À droite, on ne peut plus entendre Sarkozy : le prix de la déception, du sentiment de trahison. Et pourtant, le constat livré dans Le Parisien par l’ancien Président rejoint (enfin !) celui d’Éric Zemmour, de Jean-Marie Le Pen jadis ou de Marine Le Pen aujourd'hui. « Dans 30 ans, il y aura 2,5 milliards d’habitants en Afrique et 450 millions en Europe. Le modèle occidental est en train de disparaitre. La civilisation judéo-chrétienne est menacée de disparition. Donc, oui, ça peut mal se terminer. » L’analyse de son ancien conseiller Patrick Buisson n’aura pas été vaine. Même lucidité lorsque l’ancien Président parle des quartiers dans lesquels, autrefois, on ne pouvait sortir car ils étaient éloignés des centres-villes et dans lesquels, aujourd’hui, « on ne peut même plus entrer ».

« La crise migratoire n’a pas commencé »

La vérité frappe lorsqu’il fait ce constat : « Il y a dans notre pays le déni d’une immigration non maîtrisée, une intégration ratée, un communautarisme institutionalisé qui génère aussi une délinquance […] » Sarkozy sait, voit, il a compris l’enjeu. Grand Remplacement ? « La crise migratoire n’a pas commencé et nous sommes face à un défi majeur certain », lance-t-il. Il plaide pour une aide massive à l’Afrique alliée à une fermeté redoublée : « Toute personne qui essaiera d’entrer en Europe sans avoir déposé un dossier dans son pays verra son admission refusée », propose-t-il. C’est la politique préconisée par le gouvernement britannique, entre autres. Une mesure de bon sens.

L’analyse est bonne. Or, « quand on ne pose pas le bon diagnostic, on ne peut pas trouver la solution », souligne encore l’ancien Président lui-même, dans cet entretien. Mais voilà, quand l’analyse est bonne, il faut l’accompagner d’une volonté farouche pour ne pas retomber dans les errances politiciennes funestes, celles qui ont causé la ruine de la France sous le mandat Sarkozy : explosion de la dette et de l’immigration, et victoire de la gauche dans la foulée.

Mais où est-il, ce courage, quand l’ancien Président appelle à une large alliance de la droite, d’Éric Ciotti à Zemmour, mais… sans Marine Le Pen. « J’ai toujours combattu la famille Le Pen », dit-il, tout en renvoyant aux pelotes ceux qui la mettent hors de « l’arc républicain »« Est-ce que, pour moi, ce serait une bonne chose qu’elle soit Présidente ? Non. Elle n’en a ni l’expérience ni l’entourage », martèle Sarkozy. Affirmation très contestable. Il veut donc, lui aussi, les voix du RN sans la candidate, comme tous les leaders politiques hexagonaux. Et appelle au rassemblement de la droite sans sa principale composante qui pèse aujourd’hui plus de 20 % dans les enquêtes d’intention de vote. Autant envoyer la droite à l’échec.

Un dauphin : Darmanin !

Une analyse lucide, donc, mais un rejet de Le Pen et des affections… curieuses. Envers Wauquiez, un peu, envers Macron (« On a de bons rapports, on se parle »), envers Gérald Darmanin surtout ! « J’ai beaucoup d’amitié pour Gérald Darmanin qui a toujours été avec moi un ami réel […] Je me retrouve en lui », va jusqu’à dire Nicolas Sarkozy, qui semble avoir choisi son dauphin. Darmanin, l’homme de l’invasion migratoire record en France, celui qui voyait des Anglais dévaliser les touristes au Stade de France, le champion médiatique de la lutte contre le Rassemblement national, l’homme qui a trahi la droite pour suivre par ambition l’ancien ministre de l'Économie de François Hollande... un certain Emmanuel Macron !

Mi-Dr Jekyll et mi-Mister Hyde, le Sarkozy analyste lucide et soucieux de la France donne sa bénédiction à un homme qui assistait encore, voilà quelques semaines et sans rien dire, au Conseil des ministres aux côtés de Pap Ndiaye, qui ne s’est jamais élevé contre la répartition des migrants dans les campagnes et patine comme personne avant lui sur l’exécution des OQTF.

Et puis il y a le choix du temps. Sarkozy adoube Darmanin au moment même où le ministre de l’Intérieur tente une échappée présidentielle dans sa ville de Tourcoing. Une échappée très convenue, entourée de membres du gouvernement et sous la haute surveillance d’Élisabeth Borne, sans doute envoyée par Macron pour empêcher ce ministre trop pressé de quitter le peloton gouvernemental. La Macronie dans la tourmente n'a pas besoin de ce coup de canif supplémentaire... Ainsi Sarkozy fait-il sans effort apparent le grand écart : chez lui, la dénonciation des dangers mortels qui assaillent la France accompagne la bénédiction à ceux qui en accélèrent l’échéance. L'homme est ainsi fait.

Intérêt instantané

« Tout le temps où il avait été au pouvoir, résume son ancien conseiller Patrick Buisson dans la préface de son livre La Cause du peupleNicolas Sarkozy n’avait jamais eu pour conviction que son intérêt instantané et, son intérêt changeant, il n’avait cessé de changer d’idées en y mettant toute l’énergie de ses insincérités successives. » Chez Sarkozy, le calcul politique, l’intérêt à court terme, qu’il soit judiciaire ou électoral, et les amitiés mal choisies ont depuis longtemps dévoré ce qui restait d’amour de la France. La différence entre un politicien manœuvrier et un homme d’État.

Par Marc Baudriller le 27 août 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 20 août 2023

Émeutes : notre avant-guerre civile - Le plus d’Eléments - TV Libertés le 19 août 2023

 

Connemara : une chanson d’extrême-droite?



Je ne sais pas qui est Juliette Armanet, véritable censeuse, que je n’avais pas eu la chance d’écouter jusqu’à présent, bien que je sache qui est Michel Sardou. Depuis longtemps, je fredonne Sardou comme la plupart des Français et tous ceux, dans le monde, qui connaissent son répertoire extraordinaire (j’ai même écris pour lui un petit poème que je chantonne encore aujourd’hui). Je peux dire, en respectant les distances linguistiques minimales, que Michel Sardou est à peu près à la variété française ce que Meme Solís est à la musique cubaine : plus qu’une simple référence, il représente un artiste sans âge, un immense créateur intemporel. 

Tandis qu’à Cuba, le peuple, fatigué d’écouter des hymnes communistes aux rythmes tropicaux, a commencé à revaloriser Meme Solís, censuré jusque-là par les autorités, en France on commence à subir la cancellation woke-communiste. Cette censure est donc quelque chose que nous, les Cubains, nous connaissons trop bien. Souvenez-vous de ce qu’écrivait Reinaldo Arenas : « Les Cubains viennent du futur ». Tout ce qui peut vous arriver aujourd’hui face aux extrémistes de gauche, nous en avons déjà souffert. Après toutes ces années de censure, la musique de Meme Solís commence à connaître enfin un renouveau. Nous avons appris que les premiers à tenter de censurer les artistes sont d’autres artistes, médiocres et envieux.

Cette chanteuse, dont je n’ai pas encore tout à fait appris le nom, parce qu’il ne m’est pas familier, a déclaré qu’elle déteste « Les Lacs de Connemara ». Qu’est-ce qu’elle a à nous offrir à la place? Ecoutez sa chanson « Boum boum baby » dont le langage trivial est dénoué de toute poésie, et c’est d’autant plus apparent quand c’est traduit en espagnol

Juliette Armanet ferait bien de prendre des cours de chant et de composition avec Michel Sardou. Mais elle ne le feras pas, car d’après elle, sa musique est d’« extrême droite », et cela suffit pour le disqualifier sur le plan moral.

Par Zoé Valdès, romancière, poétesse et scénariste cubaine le 20 août 2023

Causeur