jeudi 12 octobre 2023

Israël : mais où sont passés tous ceux qui s’indignaient pour Nahel ?



« Je suis un peu en colère, mes amis du métier sont très silencieux, je ne comprends pas pourquoi, on est là quand il s’agit de toutes les causes, et là, c’est comme le Bataclan, je suis sidéré du silence de mes camarades. » Interrogé, lundi soir, en marge du rassemblement en hommage aux victimes israéliennes, l’animateur Arthur, signataire d'une pétition pour la libération des otages, n’a pas caché son mécontentement et sa déception devant la pusillanimité des people.

Dans une story, dimanche, sur Instagram, ce dernier avait posté la photo d’une des familles massacrées par le Hamas, accompagnée de cette légende : « À mes amis artistes, comédiens, chanteurs, humoristes, sportifs. Regardez bien ces visages. Ceux d’une famille entière. Massacrée par ces terroristes barbares […] Ne restez pas silencieux, arrêtez d'avoir peur, il est temps de montrer votre humanité et votre soutien. Votre silence les tue une seconde fois ! »

Limiter l’indignation de celui qui se décrit comme « le Juif le plus vu à la télévision » à son lien avec la cause serait évidemment trop réducteur. Un rapide tour sur ses publications permet de confirmer que ce chevalier de la Légion d’honneur s’est tout autant ému pour la guerre en Ukraine, le tremblement de terre au Maroc ou à « cette barbarie que subit le peuple arménien ». On ne peut malheureusement pas en dire autant de tout le monde et certaines personnalités ne semblent pas si promptes à être « là quand il s’agit de toutes les causes ».

Le silence assourdissant de Mbappé, Omar Sy et Tchouaméni

Son confrère franco-marocain, Jamel Debbouze, n’avait pas non plus hésité à mettre sa notoriété au service de l’aide au Maroc au moment du séisme, mais là, à ce jour, c’est silence radio. On se souvient encore de l’émotion palpable de Kylian Mbappé dénonçant « une situation inacceptable » et adressant ses pensées à « la famille et les proches de Naël (sic), ce petit ange parti trop tôt ». Pas un mot pour ces autres petits anges israéliens décapités ce week-end ou brûlés vifs par ceux que LFI refusent de nommer terroristes, aucun égard pour Eitan, 12 ans et demi, enlevé en moto samedi.

Si l’on peut saluer le tweet d’Omar Sy à « la famille de Dorian Damelicourt. Fidèle à la devise "sauver ou périr" des pompiers parisiens, il est mort au feu. Honorons sa mémoire aussi dignement que son engagement était sans faille », aucun message, encore une fois, à ce jour, en revanche, de l'artiste en soutien aux victimes massacrées ni aux otages retenus. Pourtant, Omar Sy n’avait pas manqué de retweeter les posts des deux footballers internationaux Jules Koundé, qui revendiquait le droit de « s’exprimer sur des sujets de société » (en l’occurrence sur Nahel), ou d’Aurélien Tchouaméni, s’émouvant publiquement d'avoir « le cœur brisé » et que « Nahel aurait pu être son petit frère ». Inutile de préciser que ces deux sportifs n’ont rien écrit, non plus, sur la barbarie de l’opération Al-Aqsa.

Certes, il est regrettable que la dictature de l’émotion de notre ère du tout communication somme chacun de donner son avis et de s’indigner dans l’instantanéité de l'actualité et, surtout, de ne pas se taire.  Car le silence est forcément coupable, au détriment même de la retenue et l'intériorité. Mais une fois ces limites posées, soulignons la bien-pensance de ces personnalités qui pleurent contre les violences policières mais, courageusement, ne mouftent pas pour Lola et Israël. On se demande bien pourquoi...

Par Iris Bridier le 12 octobre 2023

Boulevard Voltaire

Le dîner du Siècle, la bamboche d’un pouvoir parallèle hors de contrôle... - Nicolas Vidal sur Tocsin le 12 octobre 2023

mercredi 11 octobre 2023

Trois mois après les émeutes : qui payera la facture ?



Un temps, les émeutes consécutives à la mort de Nahel auront ému l’opinion publique et la classe politique. Soutien aux victimes, discours fermes de la part du président... La communication sur le sujet est allée bon train, mais le bilan est là, catastrophique. Toujours plus astronomiques, les sommes estimées des dégâts n'ont cessé de monter durant l'été, allant jusqu'aux 730 millions d'euros annoncés début septembre par Florence Lustman, présidente de la Fédération des assureurs. La question est sur toutes les lèvres : qui payera la facture ?

Pour l'État, la réponse coule de source : dès le 1er juillet, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire fit ce qu'il sait faire le mieux : demander. Il demanda ainsi aux assurances de se montrer souples et généreuses. « Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures [...] et de réduire au maximum les franchisesLa fédération des assureurs a pris des engagements formels d'étudier la possibilité de réduire les franchises ». Et d'ajouter que « les indemnisations doivent arriver le plus vite possible », « dans des délais qui doivent se chiffrer en jours et pas en semaines ». Après tout, c'est leur travail, aux assureurs, non ? Pas question en tous cas pour l'État de mettre la main au portefeuille.

Malheureusement, les assurances providence ne sont qu'un voeu pieu de la part du ministre de l'Économie, qui semble avoir du mal à réaliser la dépense colossale que ces indemnisations représenteraient pour les assurances. Ces dernières, qui avaient simplifié les procédures et réduit les franchises selon les injonctions gouvernementales, ont fini par craquer. Plusieurs maires de communes d'Île-de-France ont ainsi reçu, ces dernières semaines, des courriers de leur assureur. Les édiles ont vu leurs contrats modifiés, voire résiliés, et craignent notamment une flambée des cotisations pour les années à venir. Le maire EELV d'Arcueil, Christian Métairie, témoigne ainsi auprès du Parisien avoir reçu un courrier de la SMACL, l’assurance de la collectivité depuis le 1er janvier, lui imposant un avenant. « Face au risque de répétition de tels événements », l'assurance explique ainsi ne pas avoir d'autre choix que de procéder à « un durcissement des conditions contractuelles » pour lui « permettre de faire face à un événement de cette nature ». Arcueil est loin d'être la seule ville dans ce cas. 150 communes sont ainsi concernées, sur toute la France, pour le seul assureur SMACL.

Prises à la gorge au niveau financier, lâchées par leurs assureurs, ces communes sinistrées ne savent plus à quel saint se vouer. Certaines ont subi des dégradations hors-norme, comme la destruction de ces cinq écoles, citées par le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, qui n'ont pas pu rouvrir leurs portes en septembre 2023 en raison de dégâts trop importants.

Face à cette inextricable situation, l'exaspération est totale. Si les édiles en veulent aux assureurs, la profession, elle, est priée d'endosser une responsabilité qui n'est pourtant pas la sienne. On peut toujours chercher des coupables, mais rien n'enlèvera aux pouvoirs publics la responsabilité ultime : celle de ne pas savoir maintenir l'ordre. C'est cette politique, et elle seule, qui est à l'origine de tous les maux subis par nos communes. Et c'est sans doute, au contribuable qu'à la fin reviendra la charge de payer, encore et toujours, cette politique désastreuse.

Par Marie-Camille Le Conte le 11 octobre 2023

Boulevard Voltaire


COMMENT WASHINGTON RESSERRE SES GRIFFES SUR L'UE

Israël encerclé : la menace Hezbollah ! - Antoine Assaf sur Tocsin le 11 octobre 2023

 

dimanche 8 octobre 2023

Criminalité : faut-il avoir recours à l’armée ?



Longtemps présenté par nos dirigeants comme une voie à suivre, le modèle social scandinave, avec sa forte cohésion sociale, son faible taux de chômage et sa bonne qualité de vie, semble, notamment en Suède, se ternir passablement. En effet, ce royaume de onze millions d’habitants, qui vit un des maréchaux de Napoléon, Jean-Baptiste Jules Bernadotte, monter sur le trône le 11 mai 1818, est en proie, depuis plusieurs années, à une montée de la criminalité sans précédent. En cause, une guerre farouche, guidée depuis l’étranger, entre gangs spécialisés dans le trafic de stupéfiants qui a fait, rien que pour le mois de septembre dernier, une douzaine de morts.

Face à cette flambée inédite de la violence, mettant en cause notamment la politique migratoire instaurée dans le pays, le Premier ministre Ulf Kristerson a annoncé qu’il envisageait d’associer les forces armées suédoises à la lutte contre les bandes criminelles organisées. Une telle annonce n’a évidemment pas manqué de faire réagir le personnel politique français, en particulier ceux qui, depuis longtemps déjà, demandent à ce que nos militaires soient eux aussi engagés aux côtés de nos forces de l’ordre.

Souvent présenté comme la panacée pour résoudre les graves problèmes de délinquance que connaît la France, l’engagement de l’armée serait-il vraiment le remède miracle ? Il y a de fortes raisons d’en douter.

Des forces de police suffisantes

En préalable, il convient de rappeler que dans le cadre de l’opération Sentinelle, mise en place à la suite des attentats de 2015, l’institution militaire a été largement sollicitée afin de contribuer à la lutte antiterroriste et au maintien de la paix publique. Toujours placés sous la direction opérationnelle de l’autorité civile, nos militaires ont ainsi déjà largement contribué, aux côtés des policiers et des gendarmes, à la mission de sécurité nationale.

Pour autant, et même si des signes forts de dégradation de la sécurité apparaissent ici ou là sur le territoire national – rappelons les 45 morts et 100 blessés dus aux règlements de comptes marseillais -, forces de police et de gendarmerie restent tout à fait capables de faire face à la situation. Représentant, à elles deux, près de 250.000 militaires et fonctionnaires de police, auxquels on peut ajouter près de 25.000 policiers municipaux, notre pays dispose, à n’en pas douter, des ressources humaines hautement qualifiées et spécialisées pour lutter valablement et efficacement contre les gangs et les délinquants de tous poils qui pourrissent la vie des Français.

Ne pas oublier la question pénale

Avant toute réflexion sur le recours aux forces armées pour lutter contre la délinquance, il apparaît nettement plus judicieux de s’interroger sur notre arsenal pénal et sur la façon dont il est mis en œuvre par la Justice. De la même manière, sans doute une autre organisation de nos services de sécurité, notamment au plan strictement opérationnel et tactique, doit-elle voir le jour pour s’adapter aux nouvelles formes de délinquance et à la montée inexorable de la violence. Élaboration de plans de lutte au niveau national et local afin de tenir compte des spécificités rencontrées sur le terrain ; simplification de la procédure pénale policière ; mise en place de forces d’intervention régionales pluridisciplinaires ; occupation policière pérenne des territoires « reconquis » ; telles sont quelques-unes des pistes qui devraient être suivies « d’urgence » avant d’envisager de recourir à nos militaires.

Si, un jour, nos soldats, dont ce n’est pas la vocation, devaient être amenés à intervenir en matière de sécurité intérieure, il est évident que c’est parce que la situation serait en voie d’échapper totalement aux autorités civiles. Dès lors, c’est un autre scénario qu’il conviendrait d’envisager.

Par Olivier Damien le 8 octobre 2023

Boulevard Voltaire


Laurence Trochu, l’essor du courant conservateur en France - Les Conversations de PM Coûteaux n°31

Ukraine : Stratégies, réalité militaire et prospective – Hervé Carresse sur TV libertés le 7 octobre 2023