lundi 8 juillet 2024

Allocution de Jordan Bardella le 7 juillet 2024

Hervé de Lépinau (RN) sur Radio Courtoisie le 8 juillet 2024

 

Une victoire indécente et en trompe-l’œil



Halte au sketch, aux congratulations, à la gloriole bruyante. Car ce tapage triomphant n’est qu’un grossier trompe-l’œil. Tout est affaire de récit. Jean-Luc Mélenchon, peu après 20 heures et la publication des résultats signant l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire, prend la parole. Il se réjouit bruyamment de la défaite du Rassemblement national qui, à l’écouter, aurait été balayé. Mais la réalité est tout autre : si l’on en croit les estimations à l’heure où j’écris ces lignes, son parti La France insoumise stagne, tandis que le Rassemblement national voit son nombre de députés presque multiplié par deux. 

En nombre absolu, le Rassemblement National a rassemblé près de neuf millions de voix, contre 7 millions pour le NFP et un peu plus de 6 millions pour Ensemble. L’apparent succès du Nouveau Front populaire n’est lié qu’à une entourloupe arithmétique, comme un bilan d’entreprise au bord de la faillite qui maquille son bilan en additionnant adroitement des lignes comptables. Et cette entourloupe va permettre à la gauche de diriger un pays ayant voté à droite.

Évidemment, le résultat du RN n’est pas celui annoncé, loin s’en faut. Bien sûr, le barrage, même usé et essoufflé, a une fois de plus fonctionné. Naturellement, le gouvernement de coalition qui s’annonce à de quoi inquiéter, sur tous les plans : celui de l’immigration, de la sécurité, de la justice, de l’économie, du sociétal… Sans parler des élus plus que douteux : un fiché S - en la personne de Raphaël Arnault, député à Avignon, la ville où a été tué le policier Éric Masson, quel symbole ! - fait son entrée à l’Assemblée nationale. Mais ouf ! grâce au front républicain, le danger RN est écarté. Quel soulagement, la France peut dormir tranquille, n’est-ce pas ?

Sauf que s’il y a une dynamique, elle est du côté du RN. Et ces désistements bricolés ne peuvent effacer le motif même de ces élections législatives : le résultat des européennes.

Parmi tous les commentaires entendus sur les plateaux de télévision, ce dimanche soir, ceux de l’ancien ministre de la Défense et centriste Hervé Morin sont sans doute les plus sages, car les plus humbles et les plus inquiets : que l’on puisse refermer tranquillement le couvercle sur la Cocotte-minute™ des européennes et du premier tour des législatives, bien ligotée avec la vieille grosse ficelle du cordon sanitaire, en s’imaginant que le contenu va se volatiliser est une folie. Il va, au contraire, macérer, montrer en pression. Jusqu’aux prochaines élections. Les présidentielles.

En attendant, place de la République, les émeutes ont commencé. Quand l'extrême gauche perd, elle casse tout. Quand elle gagne, elle casse tout aussi.

Par Gabrielle Cluzel le 8 juillet 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 7 juillet 2024

Emmanuel Macron sur nos écrans ?



Selon de nombreux médias, le Président de la République va s'adresser aux Français et Françaises ce soir vers 20 h 10.

La chose va devenir une habitude...

Législatives 2024. Quelle est la participation au 2e tour à 12 h dans le Jura ?

 


Ce dimanche 7 juillet 2024, les électeurs du Jura sont à nouveau appelés aux urnes depuis 8 h et jusqu’à 18 h, pour le deuxième tour des élections législatives anticipées, après la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée dimanche 9 juin 2024, au soir des élections européennes par le chef de l’Etat. 

Participation en hausse dans le Jura

À 12 h, la participation était de 31,80 % pour le Jura ; un taux légèrement en hausse par rapport au premier tour, dimanche 30 juin 2024, à 26,66 %, mais aussi par rapport au deuxième tour des législatives de 2022 (26,13 %) et au deuxième tour des législatives de 2017 (19,21 %). 

Rappelons que dimanche 9 juin 2024, pour les élections européennes, le taux de participation était de 23,28 % à midi dans le Jura.

Par Océane Sainte-Marthe le 7 juillet 2024

La Voix du Jura

La participation s’élève à 26,63%, un record depuis 1981



26,63% des Français ont voté pour les candidats au second tour des législatives à midi, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur. Une participation en hausse, la plus haute depuis 1981. 

Elle s’élevait à 25,90% dimanche dernier, et à 18,43% en 2022.

Le 7 juillet 2024

Le Figaro


jeudi 4 juillet 2024

Portrait d’un journaliste aux abois

 


Dans les rédactions, conscient que beaucoup trop de téléspectateurs ou d’auditeurs ont voté RN, et qu’il ne peut pas indéfiniment leur cracher au visage, l’éditorialiste politique type désespère de ne pas voir advenir un « front républicain » plus franc, comme d’habitude…


Il était déjà journaliste sur une grande chaîne du service public quand Jordan Bardella adhérait au Front national. C’était en 2012. Il orchestrait alors une campagne médiatique féroce contre le Nicolas Sarkozy de Patrick Buisson, celui qui faisait l’éloge de la nation. Il avait pointé publiquement, dans un édito demeuré célèbre, les similitudes inquiétantes entre son discours et celui de l’extrême-droite ; puis, il avait interrogé des historiens, des politologues et des analystes, d’une neutralité d’acier, qui tous avaient diagnostiqué chez le président-candidat une poussée de pétainisme, maladie habituelle des courses électorales ; enfin, il s’était demandé si ce candidat était toujours dans le champ républicain. Il avait conclu sa chronique par une question ouverte aux auditeurs, posée d’une voix grave et théâtrale : fallait-il interdire à cet homme de se présenter à l’élection présidentielle ?

Quelle époque !… François Hollande avait triomphé. En cinq ans, l’insécurité avait explosé ; l’immigration était devenue incontrôlable ; le peuple se divisait, la dette s’envolait, l’école s’effondrait. Mais lui vivait sur un nuage doré… Tantôt à la télé, tantôt à la radio, il prêchait la moraline, applaudissant aux grandes décisions d’un chef de l’État qui avait depuis longtemps abandonné le socialisme pour le sociétal, conspuant sans relâche, avec la meute, la « droite », et surtout « l’extrême-droite » qui montait dangereusement — mais toujours dans le strict respect de la neutralité du service public.

L’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron avait été la première ombre portée à son existence radieuse. Il s’en était vite accommodé, cependant ; car ce bon bourgeois fort bien engoncé dans un monde à son image, dont la vie paraissait devoir s’écouler jusqu’à son terme dans une sécurité relative, trouvait la social-démocratie merveilleuse. Jusqu’alors le système, par une complexité d’horloge, s’était maintenu grâce à l’illusion démocratique de l’alternance ; les mêmes élites parvenaient au pouvoir ; et lorsque leurs faux débats entraînaient une division trop importante favorable aux extrêmes, — comme en 2002 —, ils instituaient entre eux le « cordon sanitaire », et au nom de la démocratie, protégeaient ainsi leurs privilèges : cela s’appelait le théâtre antifasciste (L. Jospin). Seulement, ce théâtre, pour fonctionner, devait demeurer caché ; c’était comme un tour de magie dont il ne fallait pas dévoiler les ficelles ; aussi notre brave journaliste en voulait-il à Macron d’avoir levé le rideau sur la grande arnaque : c’était ouvrir la porte aux oppositions véritables !

Depuis 2017, en vérité, son moral était en berne. Lui qui pensait d’ordinaire par manichéisme — les résistants et les collabos, la gauche humaniste et la droite autoritaire, la République et le fascisme —, ne savait plus comment résoudre ce paradoxe, que la démocratie qu’il adulait (c’est-à-dire le vote majoritaire) menait le Rassemblement national « aux portes du pouvoir ». Démocrate, il commençait à douter de la démocratie ; et en même temps qu’il appelait furieusement à l’interdiction de ce parti qu’il jugeait contraire aux « valeurs républicaines » (sans trop savoir pourquoi, ni à quoi correspondaient ces valeurs), il se demandait si le peuple était si sage… Fallait-il vraiment accorder le droit de vote à la France périphérique ? Au fond, il n’était pas contre un permis de voter distribué aux habitants des centres villes, — propriétaires d’une trottinette électrique.

Il aimait rappeler à ses invités les propos polémiques de Jean-Marie Le Pen, et le petit frisson qu’il sentait courir dans son dos, à chaque fois qu’il les réécoutait ; mais il le faisait avec moins de conviction qu’avant, reconnaissant bien que l’argument fonctionnait mal… même ses auditeurs de gauche n’y croyaient plus !

Parfois le soir, seul dans son lit, les heures de grande angoisse, il pensait que la dédiabolisation du Rassemblement national n’était peut-être pas un mythe, et même que ce parti disait des choses vraies… Il frémissait ! Le lendemain, comme pour se racheter, il relayait frénétiquement les poncifs les plus éculés, rappelant l’origine de ses fondateurs, l’accusant pêle-mêle de racisme et de transphobie, d’antisémitisme et d’alliance avec la Russie : no pasarán ! Évidemment, il ne connaissait ni Holeindre, ni Déat, ni Doriot ; ou du moins, il ne voulait pas trop les connaître : la neutralité du service public a ses limites.

Ces derniers temps, il est triste. La dissolution l’inquiète, il ne comprend pas son président, il a peur pour sa place. Il contemple avec horreur le RN parvenir en voie finale de normalisation, il se sent dépassé par la jeunesse qui se polarise. Où sont passés les humanistes et les démocrates ? Même la gauche parfois le terrifie — et lui qui croyait que l’antisémitisme était d’extrême-droite !… Il sent bien que sa voix tremblotte à la radio ; il perd ses auditeurs : même ceux de gauche, qui l’accusent de complaisance avec le camp du « libéralisme autoritaire ». À force d’opposer les mêmes reproches à ses invités, sur la binationalité, sur le voile, d’entendre les mêmes réponses, il se fatigue lui-même ; ses prêches, qu’il répète comme un mantra, ne convainquent plus personne… et il se désespère, jour après jour, de ne pas voir advenir le front républicain habituel, celui qu’il avait toujours connu… Serait-ce le retour prochain des heures les plus sombres de notre histoire ? Ah ! Comme il regrette le temps de François Hollande !

Par Paul Rafin le 4 juillet 2024

Causeur


Marine Le Pen sur BFM-TV le 4 juillet 2024

 

Le RN minoritaire ? Le prix du coup de force Mélenchon-Macron



Deux sondages coup sur coup risquent de doucher les espoirs des électeurs RN-LR. Ils provoqueront, bien sûr, les applaudissements frénétiques de la gauche embarquée dans l'aventure du NFP. 

Ce jeudi soir, un sondage Harris Interactive pour BFM TV annonce que l’alliance entre Macron et Mélenchon pourrait faire descendre le RN de 250-290 sièges envisagés à… 190 sièges à l’Assemblée nationale. En face, le NFP obtiendrait quelque 195 sièges, soit une majorité relative qui lui permettrait de désigner le Premier ministre.

Un autre sondage, réalisé par Harris Interactive et publié ce 3 juillet au soir par le site du magazine Challenges donne des résultats similaires en nombre de sièges. « Le RN et ses alliés ne sont plus crédités que de 190 à 220 sièges à l’issue du second tour des législatives, loin du seuil majoritaire de 289 députés qui aurait permis à Jordan Bardella d’entrer à Matignon », écrit le journal économique.

Ces sondages sont les premiers à prendre en compte la vague de retraits des candidatures close mardi soir à 18 heures. S’ils se vérifient dans les urnes dimanche soir, les patriotes français qui nourrissaient l’espoir d’une grande bascule seront évidemment déçus.

La « grande armée de gauche », montée de bric et de broc, intégrant Rima Hassan, Raphaël Arnault, Philippe Poutou, le PCF ou les Verts qui ont sur la conscience le désespoir des paysans, aura réussi à déposséder le RN d’une victoire quasi acquise à la loyale : il est arrivé, au soir du 30 juin, devant la coalition NFP et le parti au pouvoir. Il était arrivé lors des Européennes le 9 juin très loin devant tous les partis du spectre politique.

Macron nommera peut-être à nouveau Gabriel Attal à Matignon et continuera comme avant, au prix d’un virage à gauche, de quelques reniements et abandons et d’une paralysie partielle. Il gardera l’essentiel à ses yeux : le pouvoir. Sur le papier, cette stratégie est parfaitement légale. Légales les alliances, légaux les retraits, légales les menaces verbales.

Mais « bien mal acquis ne profite jamais », dit le proverbe. En réalité, le camp macroniste, qui tire les ficelles de cette basse manœuvre d’appareils, emportera une vraie-fausse victoire à la Pyrrhus, une victoire technique. Sur le fond, l’esprit de la démocratie, l’esprit des institutions, l’honnêteté des urnes et du fonctionnement de la Ve République sortiront, une fois de plus, salement cabossés de cet épisode. Car on n’enlèvera pas de la tête d’un Français sur trois qui a voté aux européennes, puis aux législatives en faveur du RN, qu’il est victime d’une manipulation honteuse, façon hold-up de nuit. 

Il aura fallu dresser contre le RN et les LR de Ciotti une armée impériale recrutée dans les pires bas-fonds de la gauche violente en fermant les yeux sur les profils et les idées, avec une seule promesse sans programme : battre le RN. Pour faire marcher les soldats de cet empire délétère, mû par l’intérêt financier et la soif du pouvoir, il faut agiter de grandes idées. Alors, Attal lance, ce 3 juillet au soir : « L’enjeu du second tour est d’éviter une majorité absolue dirigée par le RN qui a un projet aux antipodes des valeurs de la République. » Valeurs de la République, que de crimes on aura commis en votre nom !

Les crimes sont toujours punis. Cette victoire tactique a un prix. La Macronie a montré qu’elle était prête à tout pour conserver le pouvoir, même si elle finasse aujourd’hui (dans des termes si confus que personne n’en comprend le sens) sur la teneur de ses alliances avec LFI. Que la gauche, l’extrême gauche et le centre macroniste n’étaient que les différents doigts de la même main, tous unis et prêts à tout face au peuple des campagnes, des petites villes, face aux ouvriers et aux actifs qui votent massivement à droite.

Demain, le défi sera finalement bien plus grand pour la Macronie et l’extrême gauche si elles entreprennent de gouverner trois ans de plus sans majorité absolue, parmi les tensions, les factions et les divagations des mélenchonistes, que pour le RN et ses alliés. 

Confortablement installés dans l’opposition, Bardella et ses troupes attendraient sagement de cueillir le fruit mûr en 2027. La France, elle, s’abîmerait davantage, trois ans durant. A ce jour, rien n'est joué et les calculs cyniques de la classe politique qui a tant saccagé la France ne sont pas à l'abri d'un sursaut d'orgueil des électeurs de gauche dégoûtés par la combinazione, comme d'un autre sursaut d'orgueil, venu des électeurs de droite. 

Les Français ont montré qu'ils savaient parfois dire non.

Par Marc Baudriller le 3 juillet 2024

Boulevard Voltaire