lundi 23 septembre 2024

Nouveau gouvernement, vieux dévoiements



Au bout de seize jours, Michel Barnier est parvenu à constituer un gouvernement. De battus, a beau jeu de proclamer la gauche. En effet, la majorité présidentielle est passée de 250 députés à 166 et « la Droite républicaine » de 61 à 47. 

Mais le Nouveau Front populaire était, fort heureusement, dans l’incapacité de proposer un gouvernement susceptible de recevoir la confiance de l’Assemblée nationale, comme l’a démontré l'échec de leur candidat au perchoir. Dans une Assemblée sans vainqueur, le gouvernement ne pouvait qu’être un gouvernement d’éclopés ou de déçus. 

En revanche, les électeurs de gauche qui se sont coalisés avec les macronistes au second tour des législatives sont les vrais dindons de la farce. Tant pis pour l’assemblage hétéroclite du Nouveau Front populaire.

La Ve République est morte et tout le monde feint de ne pas le voir

Macron peut être assez satisfait du gouvernement. Ses partisans y sont les mieux représentés et « la Droite républicaine », qui se retrouve avec une représentation inespérée pour une formation en chute libre sur le plan national, est devenue officiellement le corps des supplétifs de la Macronie. M. Retailleau y gagne son bâton de maréchal. Enfin, les choses sont claires, la famille de l’ex-UMP achève de trahir l’héritage gaullien que, de toute façon, elle avait bradé depuis longtemps : souvenons-nous de Maastricht, du quinquennat, des cohabitations et de l’indifférence aux résultats des référendums ! 

Bref, tout l’esprit des institutions est passé par pertes et profits, tout comme les multiples révisions en ont détruit la lettre. En cela, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron même combat. La Ve République est morte et tout le monde feint de ne pas le voir.

Les séides du président de la République donnent de la voix. Mme Bergé sera attentive à ce qu’on respecte ses « valeurs », mais nul ne sait de quoi il s’agit, à moins qu’il ne faille considérer le travail de déconstruction sociétale de la Macronie comme des « valeurs » ?

Tout cela n’est que mauvaise comédie politique alors que la France est confrontée à des défis majeurs dont le premier est sans doute la remise en ordre de l’État le plus cher d’Europe et qui, néanmoins, s’avère incapable d’offrir des services publics de qualité. Justice, police, armée, Éducation nationale, hôpital sont en souffrance tandis que citoyens et entreprises sont accablés de contraintes administratives et fiscales. L’État bureaucratique, telle une sangsue, vide de son sang et de son sens l’État régalien et épuise la société. Ce n’est pas sans raison que le Rassemblement national demandait un audit de l’État.

Incurie politique et administrative

Prenons quelques exemples. Dans l’hôpital français, la part des effectifs non soignants est de 34 %, alors qu’il est de l’ordre de 25 % en Allemagne, Espagne et Italie (INSEE) et Gérard Collomb affirmait que pour une heure passée sur le terrain, les policiers devaient accomplir sept heures de procédures administratives. La question de la réforme des administrations est « l’éléphant dans la pièce ». En 154 ans, la République a atteint un niveau de sclérose qu’il avait fallu mille ans à la monarchie pour atteindre. C’est sans doute ce que l’on appelle le progrès.

La question de l’augmentation des impôts pour combler le déficit public est la traduction de cette incurie politique et administrative. Les citoyens n’ont pas en faire les frais mais ils sont en droit d’exiger une remise en cause des pratiques administratives et politiques du pays. Le travail à accomplir est aussi phénoménal que celui accompli par le Premier consul en son temps. Il est peu probable que le nouveau gouvernement n'en ait le courage ni l’étoffe. L’âge du capitaine et de ses adjoints n’a rien à voir à l’affaire. Ce qui est vieux et usé, ce sont les modes de penser et d’agir.

On peut être jeune en âge et sclérosé en esprit. Et l’on peut être avancé en âge et jeune, vif et entreprenant en esprit et en action. Churchill et de Gaulle en furent la preuve éclatante.

Il y a fort à parier que nous assistions au crépuscule des vieux. Attendons « la jeunesse du monde », comme aurait dit Charette. Mais pas trop longtemps.

Par Stéphane Buffetaut le 22 septembre 2022

Boulevard Voltaire


samedi 21 septembre 2024

Gérald Olivier et Régis Le Sommier sur TV Libertés le 21 septembre 2024

BEATRICE ROSEN : "USA ET OCCIDENT AU BORD DU GOUFFRE"

 

La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement



La crise de la démocratie n’affecte pas seulement la France, qui n’a plus de gouvernement depuis plus de cent jours. Elle s’incruste au cœur de L’Europe coupée des peuples. Le limogeage de Thierry Breton par Ursula von der Leyen rappelle la dérive soviétoïde de l’UE. 

Le commissaire européen, qui voulait mettre sous surveillance des réseaux sociaux dont celui d’Elon Musk (X), s’est fait débarquer lundi alors qu’Emmanuel Macron l’avait renouvelé à son poste en juillet. Le proscrit a été remplacé par le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné, un proche du chef de l’Etat français, qui s’est vu confier le ronflant secteur de « la Prospérité et de la Stratégie industrielle ». Or ces purges au sommet s’opèrent, sous la férule de la présidente de la Commission, dans l’opacité de l’entre-soi. En cela, ces pratiques oligarchiques de cooptations et d’allégeances se rapprochent de celles qui avaient cours dans l’ex-Union soviétique. 

Ces tambouilles confirment l’analogie que le dissident soviétique Vladimir Boukovsky avait dressée en 2005 (1) entre l’URSS et l’UE. Il constatait que si « ses deux ennemis irréductibles » (l’Union soviétique et son système soviétique) avaient disparu, il voyait « renaître le Léviathan » derrière l’Union européenne « employant les mêmes vieux trucs » pour « s’attirer le soutien populaire et paralyser ses adversaires ». Ainsi, écrivait-il, l’UE « se pare des atours de la paix et du progrès, de l’avenir forcément radieux et de l’abondance toujours promise », comme l’URSS promettait le bonheur à l’humanité.

De fait, rien ne ressemble plus au Politburo d’hier que la Commission européenne d’aujourd’hui. D’un côté, comme le rappelait Boukovsky parlant de la structure communiste, « une quinzaine de personnes non élues qui se cooptaient selon des règles incompréhensibles au commun des mortels mais selon des critères de fidélité à la direction et au « cher Parti communiste » ». De l’autre, avec la Commission, 27 personnes également non élues, désignées selon des critères flous pour des missions peu claires issues de travaux largement confidentiels. Lisons une nouvelle fois Boukovsky (cité par Ludovic Greiling dans « Le monde qu’ils veulent ») : « La Commission seule dispose de la prérogative de proposer des textes législatifs que l’on appelle directives. Ces dernières, élaborées par les technocrates européens, sont entérinées avec autant d’efficacité que l’étaient au Soviet suprême celles concoctées par les technocrates du Comité central du Parti ». 

L’UE despotique connaîtra-t-elle le sort de l’URSS dictatoriale ? 

A l’évidence, le réveil des peuples oubliés oblige les élites, européennes et françaises, à s’ouvrir au monde ordinaire. La colère qui s’y répand est portée par une demande pressante de liberté; celle-là même qui a fait s’effondrer l’Union soviétique. Le procès en destitution de Macron, que vient d’ouvrir LFI, n’a certes aucune chance d’aller à son terme. Cependant, l’ouverture de la procédure illustre la débâcle démocratique en cours.

Michel Barnier, issu d’un parti minoritaire et qui peine à constituer un gouvernement, en est également le produit. « La situation budgétaire est très grave », a-t-il annoncé de surcroit ce mercredi matin. Tout annonce l’effondrement d’un système à bout de souffle, qui n’a plus prise sur le réel.

(1) L’Union européenne, une nouvelle URSS ? Editions du Rocher

Par Ivan Rioufol le 18 septembre 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol


mercredi 18 septembre 2024

Thierry Lentz sur Radio Courtoisie le 18 septembre 2024

Laurent Jacobelli (RN) sur BFM-TV le 16 septembre 2024

 

Le nouveau gouvernement à venir : avant tout, penser à l’intérêt supérieur de la France et des Français !



Il y a sept jours, Michel Barnier annonçait la nomination du nouveau gouvernement pour cette semaine. Nous voici mercredi et il n’y a toujours pas plus de liste de ministres que de beurre en broche... La farce post-"front républicain" (pathétique et tragique pour le pays) continue. À l’imitation de Beaumarchais, « pressons-nous d’en rire, de peur d’être obligé d’en pleurer »…

 Le 6 septembre, dans une tribune publiée sur ce blog, Bernard Plouvier écrivait très justement à propos du nouveau Premier ministre choisi par le caméléon élyséen : « Pour une fois, le Président Macron a surpris en prenant une sage décision. Il a écarté d’un revers de main une coalition "de gauche", disparate et sans majorité de gouvernement, car sans autre programme que les gesticulations de l’absurde Mélenchon et de ses pom-pom girls wokistes, genristes, immigrationnistes, hystériques… en un mot : passéistes ». Avant d’ajouter : « La preuve est faite que la multiplication presque indécente des partis et l’émiettement des votes rend le pays, sinon ingouvernable, du moins en proie à la fête des fous – variante politique de la fièvre du samedi soir, où brûlent les voitures et où l’on s’entretue dans ou près des boîtes de nuit ».

On s’en doute, à Synthèse nationale – et au-delà, dans l’ensemble de notre famille politique -, nous ne nourrissons aucune illusion concernant le nouveau locataire de l’hôtel Matignon, son action à venir ou même sa longévité en tant que "meneur de la politique de la nation"… Pour l’heure, avec Bernard Plouvier, nous nous contentons de penser que de toute façon, Barnier, c’est toujours mieux que Cazeneuve, que Castets ou que n’importe quel autre représentant d’une gauche qui, depuis bien longtemps, trahit le peuple français. Pour le reste, nous patientons, en attendant de voir… Si tant est qu’il y ait, à l’arrivée, quelque chose à voir !

De toute façon, comme l’a rappelé hier Henri Guaino, sur le plateau de CNews, dans l’émission de Laurence Ferrari, « on ne peut pas changer maintenant, inventer une nouvelle politique économique pour restructurer l’État, restructurer la dépense publique, dans les circonstances actuelles. (…) Le gouvernement et le Parlement vont se trouver coincés entre deux options (ou un mélange des deux) : soit l’augmentation des prélèvements, soit la diminution des dépenses ».

Dès lors, tout le problème reste de savoir ce que ce gouvernement devra faire à partir du moment où il aura cessé de jouer l’Arlésienne…

Guaino, encore : « On n’a pas un gouvernement qui a la légitimité et la majorité nécessaires pour engager une vraie transformation. (…) Aucun gouvernement, dans les circonstances actuelles, ne pansera toutes les plaies françaises. Ce qu’il nous faut, c’est un gouvernement capable d’assurer une mission essentielle qui est la continuité de l’État. (…) Il faut un gouvernement qui soit capable d’affronter les événements. Tout autre ambition me paraîtrait vouée ce gouvernement à l’échec parce qu’il n’a pas de mandat pour entreprendre une politique. (…) Il n’a pas de majorité et il n'a même pas de soutiens inconditionnels (…), il n’a que des soutiens conditionnels (…). Il ne peut donc assurer la continuité de l’État que s’il échappe à l’emprise des partis, c’est-à-dire si les partis eux-mêmes ont assez le sens du devoir pour se mettre un peu en recul, pour que ceux qui vont aller au gouvernement n’y aillent pas pour représenter leur parti mais pour faire leur devoir (…). Sinon, je ne vois pas comment on s’en sort ».

« Si le gouvernement… », « Si les partis… », « Si les ministres… » : cela fait beaucoup de "si"… Avec des "si", on mettrait Paris en bouteille… Malgré tout, Guaino n’a pas tort. La situation et l’état actuels du pays réclament que le sens du devoir et de l’intérêt supérieur de la nation prime… Malheureusement, compte tenu de l'effondrement présent de notre classe politique, nous ne pouvons qu’être dubitatifs… Les temps sont durs, mais les politiques et leurs idées sont mous, malléables, inconsistants, désespérants… La France n’a pas encore atteint le fond

Par Synthèse Nationale le 18 septembre 2024

Synthèse nationale


Jean-Robert Raviot sur TV Libertés le 18 septembre 2024

mardi 17 septembre 2024

Laurent Obertone sur Radio Courtoisie le 16 septembre 2024

 

« Nous sommes aux portes du pouvoir » : le RN lance la formation des adhérents



Adieu les universités d’été sous le soleil du Cap d’Agde ou de Beaucaire. Place, désormais, au cadre studieux de l’Assemblée nationale. Ces 14 et 15 septembre, le Rassemblement national organisait ses journées parlementaires, dans « une ambiance fraternelle, enthousiaste et déterminée », nous glisse Edwige Diaz, députée de Gironde et vice-présidente du RN. 

L’occasion, pour le parti à la flamme, de tirer le bilan du succès en demi-teinte des élections législatives - le RN devient le premier groupe à l’Assemblée nationale mais n’accède pas à Matignon - et de lancer l’un des grands chantiers du parti : la formation des candidats et des adhérents. Cette lourde tâche incombe désormais à Edwige Diaz.

Une demande des adhérents

« Non, nous n’avons pas décidé de mettre en œuvre ces formations en réaction à une poignée de brebis galeuses ». D’emblée, Edwige Diaz balaie d’un revers de main les premières rumeurs qui, dans la presse, affirment que le pôle formation dont elle s’occupera désormais aurait été créé, suite à quelques loupés et choix malheureux dans les investitures. 

« Bien sûr que tout le dispositif de formation permettra d’éviter des comportements qui discréditent l’ensemble du parti, concède la vice-présidente du RN. Mais si nous avons décidé de mettre en place ces formations, c’est avant tout pour répondre à une demande de nos 100.000 adhérents ». Au fil des rencontres avec les différentes fédérations, les cadres du parti de Jordan Bardella se sont en effet rendu compte de « la forte et régulière demande de formation ». Un souhait auquel la direction du parti souhaite aujourd’hui accéder. 

D’autant que, comme le montrent les sondages, « les Français qui votent pour le RN le font par profonde conviction, avec l’envie de s’engager », souligne Edwige Diaz, qui souhaite donc transmettre aux adhérents du parti les bases pour s’investir.

« Contrairement à ce que je lis dans la presse, cette formation ne sera pas réservée aux seuls candidats : c’est beaucoup plus ambitieux que ça ! », nous assure la députée de Gironde. Le premier volet de ce pôle formation sera ainsi consacré aux nouveaux adhérents. « Dans les jours qui suivent leur adhésion, je veux qu’ils puissent bénéficier d’un mot d’accueil, d’une visioconférence de bienvenue et d’une formation de base. Le tout assuré par moi-même », détaille l’élue. Au programme : présentation de l’organigramme du parti, découverte des sites Internet, présentation des réseaux sociaux… 

L’objectif : que les adhérents se familiarisent avec le Rassemblement national.

Préparer les prochaines élections

Les mêmes adhérents pourront également bénéficier d’une formation au militantisme, au média-training et au programme du RN. « Plusieurs fois par mois, nous leur proposerons une formation sur des points programmatiques comme la réforme des retraites, l’agriculture ou encore l’immigration, animée par des invités spécialistes de la question », détaille la parlementaire. Le but recherché : que les adhérents et potentiels futurs candidats connaissent le programme du parti et puissent en parler auprès de leurs proches, mais également dans les émissions locales s'ils sont investis. Certains candidats investis par le RN lors des dernières élections législatives avaient été épinglés par leurs adversaires pour leur refus de débattre. Reste, enfin, la formation dispensée aux candidats pour une investiture et aux candidats investis. 

« Concrètement, cette formation renforcée aura pour objectif de les préparer à l’exercice d’un mandat », précise Edwige Diaz. L’ensemble de ces formations, qui devraient être lancées d’ici un mois, le temps de développer les outils techniques permettant au maximum d’adhérents de se connecter, seront « absolument gratuites ». Une formation qui s'ajoute à l'Institut de formation des élus locaux (IFOREL), un organe indépendant du parti, déjà existant, et à la plate-forme Héméra, un outil de conférences en ligne destinées aux cadres du parti.

Cet ambitieux plan de formation s’inscrit dans la volonté de Jordan Bardella d’être en « campagne permanente ». Le gouvernement de Michel Barnier « pourrait se faire renverser d'un jour à l'autre », tablent les cadres du parti. La prochaine dissolution peut intervenir dès le mois de juin 2025. 

Les élections municipales se tiendront en 2026. Autant d'échéances que le Rassemblement national ne souhaite pas manquer. « Nous sommes aux portes du pouvoir et nous nous engageons dans un cycle électoral très important », analyse Edwige Diaz.  Avec ce pôle formation, Jordan Bardella et ses troupes espèrent être prêts.

Par Clémence de Longraye le 16 septembre 2024

Boulevard Voltaire