jeudi 26 septembre 2024

Nouveau ministre de la Santé : le dossier chaud de l’hôpital public



Il y a quelques jours, le 18 septembre, Rémi Salomon, président de la Conférence des commissions médicales hospitalières, déclarait sur France Info : « L'hôpital public est en grande difficulté, on a un déficit qui est estimé à peu près à deux milliards à la fin de l'année, ce qui est considérable, on n'avait jamais atteint ce niveau-là. » Il ajoutait : « La santé a un coût, et ce coût augmente chaque année, notamment en raison de la population qui vieillit et des traitements techniques qui coûtent de plus en plus cher. » Et concluait : « Il faudra donc qu'on calcule le budget en fonction des besoins du secteur de la santé. » Il serait en effet temps de penser en termes de besoin plutôt qu'en termes de rentabilité comme on le fait sans résultat depuis des années.

Et si on calculait en fonction des besoins ?

Il faudra un jour, effectivement, arrêter de raisonner en technocrate pour raisonner en humaniste, car la santé n'a peut-être pas pour mission d'être rentable, pas plus que la défense nationale ou l’éducation. Les nouvelles techniques médicales coûtent très, très cher, mais sont indispensables au fonctionnement d'une médecine moderne comme on peut espérer en bénéficier en France. Pour ne pas avoir à sacrifier les dépenses liées à ces techniques, les dirigeants des hôpitaux publics sont tout naturellement tentés de rogner sur les frais de personnel, au détriment de la relation malade-soignant qui nécessite forcément un minimum de temps à accorder à chaque patient.

La France compte presque 3.000 structures hospitalières, dont environ 1.300 dans le secteur public et 1.600 dans le secteur privé. D’après un rapport publié en avril 2024 par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), les hôpitaux publics français emploient plus d'un million de personnes, soit, selon La Croix, un effectif équivalent à ceux de Carrefour, La Poste et Peugeot réunis. Toujours d'après la DREES, entre 2020 et 2022, le nombre de salariés de la filière administrative a augmenté de 1,5 %, tandis que le nombre de salariés de la filière soignante a baissé de 1,3 %. Il va donc être difficile, si l'on veut faire des économies, de rogner encore sur le budget alloué au personnel soignant (médecins, infirmiers, aides-soignants) sans altérer la qualité des soins. En revanche, on pourrait se poser quelques questions sur le nombre pléthorique du personnel administratif dans les hôpitaux et leur réelle utilité.

Les hôpitaux publics dans une situation financière intenable

Dans cette crise financière que traverse actuellement l’hôpital public, les comptes des établissements ont rarement été autant dégradés, ce qui a fait dire à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes : « Les hôpitaux publics ont connu une perte financière de 1,3 milliard d'euros en 2022, cette situation financière n'est pas tenable. » Hélas, elle s'est aggravée depuis, comme le rappelle Rémi Salomon, sur France Info. Parmi les multiples raisons de ce gouffre financier, certains économistes de la santé comme Jean de Kervasdoué, estiment que « le service public hospitalier se dégrade car il y a trop d'État, trop de normes et aucune incitation qui permette au gestionnaire de gérer et donc de reconnaître et de favoriser l'excellence ».

Parmi tous les dossiers « chauds » qui l’attendent, le nouveau ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, aura donc beaucoup de travail pour essayer d'améliorer le fonctionnement des hôpitaux publics et faire en sorte, comme le souhaite Rémi Salomon, qu'on calcule le budget en fonction des besoins, ce qui, hélas, ne sera peut-être, une fois de plus, qu'un vœu pieux.

mardi 24 septembre 2024

Gouvernement Barnier : élections, piège à cons !



« Elections, piège à cons » : l’impertinence soixante-huitarde va comme un gant à la farce démocratique produite par la classe politique naufragée. En juin 1968 les contestataires de mai entendaient, par ce slogan, dénoncer le choix de Charles De Gaulle de dissoudre l’Assemblée nationale ; les élections allaient malgré tout lui offrir une majorité absolue. 

Cette fois, ce sont les perdants des législatives qui se partagent les 39 postes du gouvernement de Michel Barnier, constitué samedi soir. Non seulement le nouveau Premier ministre n’a su concrétiser ses promesses du 5 septembre de « tourner la page » et d’apporter « des ruptures », mais la Macronie, désavouée par les urnes, se taille la part du lion (seize ministres, dont sept reconduits). 

Les Républicains de Laurent Wauquiez, faibles de leurs 47 députés, se partageront 15 maroquins avec les Divers droite. Les miettes n’ont pas été proposées aux indésirables vainqueurs du 7 juillet, le Nouveau Front Populaire et le RN allié à Eric Ciotti. Parler de coup d’Etat ou de putsch pour qualifier ce jeu de bonneteau serait certes excessif : la mascarade s’est déroulée sans violence, avec l’assentiment de partis soucieux de leur survie et d’hommes politiques ambitieux n’oubliant pas de remercier leurs « mamans » (Attal, Barnier) sur le perron de l’Hôtel de Matignon. Le mot qui vient, devant ce déni démocratique, est celui d’usurpation. Un monde politique prend fin pour n’avoir jamais su représenter la vraie France. 

La santé mentale, annoncée hier soir sur France 2 comme « grande cause nationale » par le Premier ministre, est d’abord un fléau qui frappe ces élites refusant le réel.

Bruno Retailleau (LR), nommé à l’Intérieur par Barnier, saura-t-il néanmoins corriger les premières impuissances du Premier ministre, confronté aux blessures ardentes de l’égo présidentiel et à ses pièges de braconnier ? Le sénateur de la Vendée, qui fut proche de Philippe de Villiers et du courant souverainiste, a comme atout d’avoir les idées claires sur les sujets interdits (immigration de peuplement, libanisation de la nation, infiltration islamiste, etc.). Il fait partie de ces rares élus qui ont pensé l’effondrement du vieux monde claquemuré. Mais lui comme d’autres à droite n’ont pas été au bout de leurs réflexions. Retailleau ne semble pas vouloir admettre que le nouveau monde s’élabore en dehors du système dépassé dont il reste un acteur. 

L’alternative se construit au cœur du peuple abandonné, que le RN en mutation s’emploie à fédérer. Or, pour avoir choisi de collaborer avec la Macronie récusée, Retailleau et ses amis ont pris le risque de sombrer avec le Titanic. Ainsi, le ministre de l’Intérieur devra composer avec le socialiste Didier Migaud, imposé par le chef de l’Etat au ministère de la Justice : un choix qui fera inutilement perdurer l’opposition entre la police et la justice, au plus grand profit des délinquants. Il est trop tôt bien sûr pour juger le gouvernement, sous surveillance de Marine Le Pen. 

Contraint au pointillisme des compromis, Barnier s’oblige à la modestie. Mais les Français, déjà trahis après leur vain refus de la constitution européenne en 2005, ne supporteront pas longtemps le mauvais spectacle de leur cocufiage, probables impôts supplémentaires en plus. 

Gare au cave qui se rebiffe !

Par Ivan Rioufol le 23 septembre 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol

Comment faire pour VRAIMENT réindustrialiser la France ?

Sarah Knafo sur LCI : On a le choix entre des socialistes de gauche et des socialiste de droite

Santé mentale : commençons par soigner nos gouvernants ! L'édito de Clémence

Après seulement 3 jours, ce gouvernement insulte déjà 11 millions de Français !

 

lundi 23 septembre 2024

T. Guénolé, ce « résistant » qui veut faire interdire le RN…


Par Arnaud Florac le 22 septembre 2024

Boulevard Voltaire

Quand André Malraux prononça le célèbre « Entre ici, Jean Moulin » devant le Panthéon, il n’imaginait probablement pas qu’il faudrait laisser de la place dans la tombe du cher grand homme pour qu’il puisse s’y retourner. De fait, ceux qui se proclament résistants, en 2024, n’ont rien à voir avec ceux de 40, quoi qu’ils en pensent, et leurs positions salissent même sans vergogne l’engagement patriotique des héros de la France libre.

Prenons, aujourd’hui, l’exemple de Thomas Guénolé, politologue d’extrême gauche. Ce brave homme, malgré une culture universitaire que l’on suppose remarquable, n’a pas peur du tragique - ni du ridicule, qui est souvent son proche voisin. En juin dernier, il s’est fendu d’une vidéo en noir et blanc, publiée sur YouTube, dans laquelle il énumérait les nombreuses mesures qui attendaient les Français d’origine maghrébine en cas de victoire du Rassemblement national. Ce goût d’en faire des caisses, tout de même, chez les gauchistes… 

Dans la foulée de ce bel acte de résistance citoyenne, ce Jean Moulin d’entrée de gamme a fondé, en juillet 2024 - attention, tenez-vous bien -, un réseau de résistance secret (mais dont la pub est sur son site) : le Réseau de résistance à l’extrême droite. 

Laissons la parole à notre pourfendeur du nazisme : « Le 1er juillet 2024, sept jours avant l’arrivée probable du RN au pouvoir en France, Thomas Guénolé a annoncé la création d’une organisation de résistance non violente : le Réseau de résistance à l’extrême droite (RRED). Le RRED a pour but d’agir pour résister au gouvernement d’extrême droite. Ses principales méthodes sont le refus par les fonctionnaires d’exécuter certains ordres, la désobéissance civile et l’activisme judiciaire. Le RRED est ouvert aux résistants anti-extrême droite de tous métiers, milieux, âges, genres et de toutes sensibilités politiques. L’identité des membres du RRED est strictement confidentielle. Pour rejoindre le réseau, contactez Thomas Guénolé sur Signal uniquement (voir la rubrique "Contact" de ce site). Indiquez dans votre message votre profession et la ville où vous êtes en poste. »

Bref, venons-en au fait. Thomas Guénolé vient de proposer d’interdire le RN. Rien que ça. 

Invité sur France Info pour parler de son livre Manuel de résistance à l’extrême droite, il a été sans ambages : « Je pense qu'il faut interdire le Rassemblement national. C'est prévu par l'article L212-1 du Code de sécurité intérieure. Motif d'interdiction : provocation à la discrimination et à la haine. En l'occurrence envers la population d'origine maghrébine. » Voili, voilou. Onze millions de Français auraient été aveuglés. Il suffirait d’interdire le vilain parti qui est à l’origine de tous les maux.

Interdire un parti politique pour défendre la liberté. On n’y avait pas pensé. Ce que c’est, tout de même, que d’être de gauche : ça vous donne des idées qu’un autre positionnement politique vous inciterait probablement à trouver stupides. 

Ils sont vraiment excellents. En tout cas, on souhaite bien du courage à M. Guénolé, car il semble, au contraire, que la bonne fortune du RN n’en soit qu’à ses débuts.

La démocratie confisquée – émission spéciale avec Michel Onfray le 22 septembre 2024

Thierry Marianin (RN) le 22 septembre 2024 sur Radio Courtoisie

 

Le RN déterminé à faire avancer réellement l'équité des prix en Martinique


Communiqué d'André Rougé, député RN au PE du 19 septembre 2024

En Martinique une minorité agissante a pris pour prétexte la réalité d’un coût de la vie exorbitant pour entamer une entreprise de violence et de déstabilisation.

Manipulée par des intérêts étrangers qui interviennent partout dans la France des Outremers, cette minorité agissante qui sème le trouble et le chaos a reçu le soutien des relais locaux de Monsieur Mélenchon et de LFI. Loin de rechercher des solutions au malaise économique et social dont souffre la Martinique, elle l’aggrave en semant le doute, la peur et la confusion parmi la population. Elle prépare en réalité la revendication de l’indépendance.

Le Rassemblement national, seul parti politique français qui accorde une place majeure aux attentes de nos compatriotes des Outremers, condamne énergiquement ces violences et notamment celles qui auraient pu coûter la vie aux policiers de Fort de France pris pour cible par des tirs dans la nuit du 13 au 14 septembre.

La solution à l’injustice du coût de la vie ne se trouve pas dans le blocage de la région ni dans les affrontements avec les Forces de l’ordre dont la mission est de protéger les honnêtes gens.

Comme l’a rappelé Marine Le Pen, la solution de fond au problème de la vie chère en Martinique tient à l’absence de volonté politique de tous les gouvernements qui se sont succédé pour s’attaquer à l’octroi de mer. Sans règlement de ce dysfonctionnement fiscal hérité de l’histoire, la même cause continuera d’engendrer les mêmes effets. Le Rassemblement national est déterminé ainsi à faire avancer réellement la cause de l’équité des prix en Martinique et entend porter cette question auprès du nouveau Premier ministre.

RN

Nouveau gouvernement, vieux dévoiements



Au bout de seize jours, Michel Barnier est parvenu à constituer un gouvernement. De battus, a beau jeu de proclamer la gauche. En effet, la majorité présidentielle est passée de 250 députés à 166 et « la Droite républicaine » de 61 à 47. 

Mais le Nouveau Front populaire était, fort heureusement, dans l’incapacité de proposer un gouvernement susceptible de recevoir la confiance de l’Assemblée nationale, comme l’a démontré l'échec de leur candidat au perchoir. Dans une Assemblée sans vainqueur, le gouvernement ne pouvait qu’être un gouvernement d’éclopés ou de déçus. 

En revanche, les électeurs de gauche qui se sont coalisés avec les macronistes au second tour des législatives sont les vrais dindons de la farce. Tant pis pour l’assemblage hétéroclite du Nouveau Front populaire.

La Ve République est morte et tout le monde feint de ne pas le voir

Macron peut être assez satisfait du gouvernement. Ses partisans y sont les mieux représentés et « la Droite républicaine », qui se retrouve avec une représentation inespérée pour une formation en chute libre sur le plan national, est devenue officiellement le corps des supplétifs de la Macronie. M. Retailleau y gagne son bâton de maréchal. Enfin, les choses sont claires, la famille de l’ex-UMP achève de trahir l’héritage gaullien que, de toute façon, elle avait bradé depuis longtemps : souvenons-nous de Maastricht, du quinquennat, des cohabitations et de l’indifférence aux résultats des référendums ! 

Bref, tout l’esprit des institutions est passé par pertes et profits, tout comme les multiples révisions en ont détruit la lettre. En cela, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron même combat. La Ve République est morte et tout le monde feint de ne pas le voir.

Les séides du président de la République donnent de la voix. Mme Bergé sera attentive à ce qu’on respecte ses « valeurs », mais nul ne sait de quoi il s’agit, à moins qu’il ne faille considérer le travail de déconstruction sociétale de la Macronie comme des « valeurs » ?

Tout cela n’est que mauvaise comédie politique alors que la France est confrontée à des défis majeurs dont le premier est sans doute la remise en ordre de l’État le plus cher d’Europe et qui, néanmoins, s’avère incapable d’offrir des services publics de qualité. Justice, police, armée, Éducation nationale, hôpital sont en souffrance tandis que citoyens et entreprises sont accablés de contraintes administratives et fiscales. L’État bureaucratique, telle une sangsue, vide de son sang et de son sens l’État régalien et épuise la société. Ce n’est pas sans raison que le Rassemblement national demandait un audit de l’État.

Incurie politique et administrative

Prenons quelques exemples. Dans l’hôpital français, la part des effectifs non soignants est de 34 %, alors qu’il est de l’ordre de 25 % en Allemagne, Espagne et Italie (INSEE) et Gérard Collomb affirmait que pour une heure passée sur le terrain, les policiers devaient accomplir sept heures de procédures administratives. La question de la réforme des administrations est « l’éléphant dans la pièce ». En 154 ans, la République a atteint un niveau de sclérose qu’il avait fallu mille ans à la monarchie pour atteindre. C’est sans doute ce que l’on appelle le progrès.

La question de l’augmentation des impôts pour combler le déficit public est la traduction de cette incurie politique et administrative. Les citoyens n’ont pas en faire les frais mais ils sont en droit d’exiger une remise en cause des pratiques administratives et politiques du pays. Le travail à accomplir est aussi phénoménal que celui accompli par le Premier consul en son temps. Il est peu probable que le nouveau gouvernement n'en ait le courage ni l’étoffe. L’âge du capitaine et de ses adjoints n’a rien à voir à l’affaire. Ce qui est vieux et usé, ce sont les modes de penser et d’agir.

On peut être jeune en âge et sclérosé en esprit. Et l’on peut être avancé en âge et jeune, vif et entreprenant en esprit et en action. Churchill et de Gaulle en furent la preuve éclatante.

Il y a fort à parier que nous assistions au crépuscule des vieux. Attendons « la jeunesse du monde », comme aurait dit Charette. Mais pas trop longtemps.

Par Stéphane Buffetaut le 22 septembre 2022

Boulevard Voltaire