lundi 21 novembre 2022

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (4)



Un député élu au nom d’un parti qui proclame son opposition à l’immigration massive que subit la France depuis de longues années est sanctionné pour avoir exprimé cette opinion dans l’hémicycle, le gouvernement italien qui vient d’être porté au pouvoir, notamment sur un programme qui s’oppose lui-aussi à l’immigration, est critiqué avec une violence peu diplomatique par l’exécutif français : il y a dans ce parallèle une évidence qui réside dans le mépris de plus en plus affiché par le pouvoir dans notre pays à l’encontre de la volonté populaire. “Cause toujours, tu m’intéresses” ou sur un mode plus relevé, “les chiens aboient, la caravane passe” : ces formules pourraient résumer la logique du pouvoir macronien, un pouvoir par défaut, majoritaire par l’addition de voix contradictoires réunies pour repousser l’extrême-droite, de moins en moins extrême, et de plus en plus crédible, un pouvoir réduit à lui-même au Parlement, minoritaire et faisant d’une procédure exceptionnelle, l’application du 49/3, un mécanisme habituel du mépris de l’opposition.

Mais peut-on sérieusement évoquer une “logique” pour un pouvoir qui s’appuie sur un gouvernement hétéroclite qui tient davantage de la distribution cinématographique que de la réunion des compétences en vue d’un projet commun ? Du “en même temps” au “n’importe quoi” en passant par le “tout et son contraire”, jamais les Français n’ont été aussi mal gouvernés, même si des médias complaisants s’ingénient à voiler les effets dévastateurs d’une “gouvernance” calamiteuse. Déclin économique, décadence morale, déclassement intellectuel, délitement institutionnel sont comme des vagues qui submergent peu à peu la fierté d’un peuple qui se laisse remplacer physiquement et coloniser culturellement sans réagir à la mesure du péril. Sept Français sur dix pensent que la France est en déclin. Seuls, nichés dans leur confort, leur apparente réussite personnelle, et l’égoïsme aveugle au réel qui va de pair, les macronistes repoussent cette idée, encore à une faible majorité (54%). Huit Français sur dix pensent notamment que le pouvoir n’est pas efficace pour expulser les étrangers en situation irrégulière.

Ce point particulier mérite d’être souligné. La protection physique de la population, la sécurité des frontières, la maîtrise des entrées et des sorties du territoire par des ressortissants étrangers ne sont pas des devoirs annexes d’un Etat souverain mais constituent ses obligations primordiales. Or, dans ce domaine où sa compétence devrait être absolue, elle s’est diluée, disloquée, anéantie. Le transfert de souveraineté à une Union Européenne impuissante et idéologiquement complice, l’éclatement du droit qui multiplie les recours et ralentit les procédures, le discours équivoque d’un gouvernement qui entrelace des préoccupations humanitaires apparentes, des intérêts économiques plus sournois et des promesses de fermeté risibles à force d’être répétées sans conséquence forment un ensemble qui étouffe les résistances, qui anesthésie une population soulée d’informations éphémères et contradictoires. Si l’on se donne la peine d’en reconstituer le fil, la trahison de ceux qui nous gouvernent devient criante. La montée des violences n’est pas un sentiment mais un fait. Les homicides et tentatives d’homicide dépassent les 4000 depuis trois ans. Plus de cent agressions à l’arme blanche sont perpétrées chaque jour, et cette modalité “culturelle” du crime n’est pas anodine. 

Les atteintes aux personnes ont bondi de 30% depuis 2017. Le lien entre l’insécurité et l’immigration n’est même plus en débat : 55% des délinquants interpellés à Marseille sont étrangers, selon le ministre de l’Intérieur, plus de la moitié à Paris suivant le locataire de l’Elysée. Pour une population étrangère de 7,6 %  en 2021, on compte 24,5 % d’étrangers dans les prisons françaises (soit 17 198 détenus), dont 54 % viennent d’Afrique et du Maghreb. 60% des détenus sont de confession musulmane. Les étrangers représentent 14 % des auteurs de crimes et délits à caractère sexuel, 14 % des coups et blessures volontaires, 17 % des homicides, 18 % des vols avec armes, 30 % des vols sans violence et 31 % pour vols violents avec arme. Les Africains du nord et du Sahel sont de nouveau surreprésentés : pour 3,2 % de la population totale en France, ils sont les auteurs de 9 % des homicides et des crimes et délits à caractère sexuel, 10 % des coups et blessures volontaires, 13 % des vols avec armes, 21 % des vols sans violence et 25 % des vols violents sans arme. 

Encore ces statistiques ne tiennent-elles compte que du statut et non de l’origine suivant la cécité juridique qui nous est imposée, mais on sait que 75% des mineurs déférés devant le Parquet de Paris sont d’origine étrangère ! Dans le “Déni de culture”, Hugues Lagrange indiquait que les enfants d’origine sahélienne élevés dans leur famille présentaient de trois à quatre fois plus de risques de commettre des délits que les autochtones. La sociologie et la géographie de cette porosité entre immigration et insécurité s’affichent. Ce sont les départements, les villes et les quartiers où la “criolisation”, c’est-à-dire le remplacement de population sans assimilation, est la plus avancée qui atteignent les sommets : Seine-Saint-Denis, Paris, Lyon, Marseille, Nantes, avec la complicité d’élus qui privilégient leur idéologie et peut-être leur intérêt électoral à court terme par rapport au Bien commun. Comment comprendre autrement le soutien sonnant et trébuchant apporté par les élus de collectivités ? 79 de celles-ci financent SOS Méditerranée !

Cette ONG qui affrète des navires de secours en mer a une façade, l’aide humanitaire aux réfugiés naufragés, et une réalité qui l’intègre à une filière idéologique et mercantile à la fois : son  idéologie est le mondialisme qui fait des humains des individus interchangeables et libres de vivre où ils le souhaitent sous prétexte de fuir des guerres qu’ils ne veulent pas arrêter ou des régimes qu’ils n’ont pas la volonté de renverser, mus en fait par le désir plus authentique d’atteindre l’Eldorado européen ; les intérêts de ceux qui vont les employer à bas coût, et l’exploitation éhontée de ces migrants par des passeurs font sauter le vernis humanitaire d’un réseau qui permet majoritairement à de jeunes adultes d’atteindre les côtes africaines notamment dans un pays que l’Occident a déstabilisé, comme la Libye, d’être chargés sur des canots pneumatiques ou des barques pour un prix prohibitif, d’être abandonnés sciemment au large afin que les bateaux de secours les transportent vers des ports européens, étant entendu que les voisins africains ne peuvent bien sûr ouvrir les leurs. L’ombre de cette idéologie, c’est aussi cette insidieuse propension à détruire la civilisation européenne, en la culpabilisant et en favorisant sa submersion.

Face à cette hypocrisie majuscule, le gouvernement français a joué les Gribouille : Le Préfet de police de Paris, Laurent Nunez révèle que 48% des délinquants à Paris sont étrangers pour 70% des faits violents dont 80% sur le Champ de Mars ! Mais son ministre refuse le lien entre immigration et délinquance alors que des drames ont frappé notre pays en martelant l’évidence de ce lien. Après avoir lamentablement pataugé dans l’expulsion d’un imam réfugié en Belgique et qu’il a ensuite voulu faire revenir pour l’expulser, le ministre s’est embourbé dans les OQTF non appliquées après l’assassinat de Lola, et le voilà qu’il se saborde à Toulon, ce port “militaire” que l’on ouvre à l’invasion. Certes, il n’y a que 234 passagers, mais c’est un symbole, une clé que désormais tous les passeurs vont pouvoir obtenir. Pris la main dans le sac de son incompétence ou de sa duperie, le locataire de Beauvau insulte l’Italie dont le gouvernement a le courage de respecter ses engagements à l’égard du peuple qui l’a élu, promet de disperser les arrivants en Europe, autrement dit de montrer le chemin aux candidats à venir, refuse l’entrée de 3500 migrants venus d’Italie en dépit d’une promesse que nous sommes heureux d’apprendre, et jure ses grands dieux que c’est la dernière fois. En Libye, les images du village de Vacances enchanteur  de la presqu’île de Giens qui héberge les migrants va soulever l’enthousiasme : il est vrai que le ministre a évoqué aussi les “métiers en tension”. 

Ce double discours de la fermeté apparente et de la complicité larvée relève bien sûr de la trahison !

Par Christian Vanneste le 16 novembre 2022

Le blog de Christian Vanneste


Budget : Élisabeth Borne engage pour la 5e fois la responsabilité du gouvernement par le 49.3



Élisabeth Borne a engagé lundi 21 novembre, pour la cinquième fois, la responsabilité de son gouvernement sur un texte budgétaire à l'Assemblée en dégainant l'article 49.3 de la Constitution, qui permet son adoption sans vote sauf motion de censure.

«Alors que la nouvelle lecture (du texte) devait commencer en séance, près de 700 amendements ont été déposés, en plus de ceux adoptés en commission. Nous ne pouvons pas perpétuellement rejouer des débats qui ont déjà été tranchés», a estimé la première ministre, privée de majorité absolue.

Elle a déclenché le 49.3 après seulement trois heures de débat sur le projet de budget 2023 de la Sécurité sociale, examiné en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale.

Le Figaro avec AFP le 21 novembre 2022

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"Le débat sur la corrida révèle une fracture générationnelle !" - LA TABLE RONDE sur Radio Courtoisie le 21 novembre 2022

 

Après avoir rendu son logement social, Danielle Simonnet a trouvé un nouveau combat : les livreurs clandestins



La photo est belle, et elle l'arbore sur son compte Twitter : une tache blonde, un bout d'écharpe tricolore au milieu d'une marée humaine de livreurs de pizzas tous noirs ou presque. Ou encore celle-ci : toujours la chevelure, l'écharpe et la députée  haranguant ce même peuple de la diversité. Danielle Simonnet en réincarnation de Martin Luther King et Jean Jaurès en même temps. C'était donc samedi, à Paris, place de la Bastille - comme il se doit -, que la députée LFI de Paris était venue soutenir la manifestation de centaines (400, dit France Bleu) de livreurs Uber Eats.

C'est la quatrième manifestation en quelques semaines et, en pleine séquence , elle est bienvenue pour les esprits lents qui ne jurent que par Cédric Herrou et peinent à comprendre à quelle chaîne appartient ce maillon. En effet, de l' à Uber Eats, il n'y a qu'un pas, qu'ont d'ailleurs allègrement franchi les dizaines d'échappés du centre de Giens, il y a quelques jours. Danielle Simonnet a donc bien raison de mettre toute sa petite notoriété, acquise grâce à ses vingt ans de logement social de la mairie de Paris, sur ce scandale des livreurs de pizzas clandestins.

Ils seraient donc 2.000 à avoir vu leur compte Uber suspendu, ces dernières semaines : tout d'un coup, cette grande entreprise philanthrope a constaté qu'il manquait quelques pièces justificatives dans ces dossiers. Ce qui ne posait aucun problème au temps béni du Covid. L'un de ces livreurs, qui manifestait à Rennes, il y a quelques semaines, explique très bien la chose : « Au départ, lorsque les livreurs s’inscrivaient sur des plates-formes Uber Eats ou Deliveroo, ils n’avaient pas besoin de justifier de leur titre de séjour ou d’une pièce d’identité. Alors, ils se sont inscrits, et aujourd’hui, ils se retrouvent déconnectés parce qu’ils n’ont pas de titres de séjour. ».

Voilà, il suffirait juste de remettre un peu d'ordre, comme quand on vous redemande pour la quinzième fois vos pièces d'identité, livret de famille, attestations de ceci ou de cela pour être recruté ou simplement postuler à un emploi. Le droit commun, quoi.

Danielle Simonnet aurait pu demander des comptes à l'entreprise et au ministre du Travail pour mettre un terme à ces situations administratives d'embauches abusives qui n'auraient pas lieu d'être dans un État de droit, comme on dit. C'est ce que préconise, plus logique et jaurésien que Danielle Simonnet, Jean-Yves Le Gallou :

Danielle Simonnet, elle, préfère la pente facile des régularisations. Aucune originalité ni aucun courage : c'est justement ce que s'apprête à faire le gouvernement au détour de sa loi Immigration. Vous savez : l'histoire des « métiers en tension » de Darmanin ? Avec la magistrale caution de Véran parlant de son ami restaurateur à Grenoble peinant à recruter (le bel alibi économique dans lequel communient LFI et macronisme), une énième régularisation devrait permettre à Danielle Simonnet de se trouver un autre cheval de bataille. Ou le même dans deux, trois ans, quand on nous rejouera la même comédie avec les passagers des Aquarius.

L'un de ces livreurs confiait à France Bleu son optimisme sur l'issue de leur mouvement. Vous savez quoi ? Moi aussi, je commence enfin à devenir optimiste, grâce à cette potion Giens-Simonnet. Et avec, bien sûr, une pincée de Meloni, de Fournas et de Zemmour.

Par Frédéric Sirgant le 20 novembre 2022

Boulevard Voltaire

Wokisme : "On dissout les consciences derrière une démarche communautaire" - Xavier-Laurent Salvador invité d'André Bercoff sur Sud Radio le 21 novembre 2022

dimanche 20 novembre 2022

Philippe OLIVIER (RN) - "Les perspectives de pouvoir s'approchent" | Dans votre salon #6, le 20 novembre 2022

Quand ERDOGAN noyaute la diaspora TURQUE en France et en Europe, VA + le 20 novembre 2022

Eric Zemmour sur CNEWS le 20 novembre 2022

 

Quelle Marianne dans trente ans ?



Le samedi 26 octobre 1985, la couverture du Figaro Magazine représente un buste de Marianne dont le visage est dissimulé par un voile islamique. Le titre fait scandale : « Serons-nous encore Français dans 30 ans ? » Louis Pauwels, dans son éditorial, prévient : le dossier est explosif.

Jean Raspail, l’auteur du Camp des Saints, et le démographe Gérard-François Dumont (à l’époque président de l’Institut de démographie politique) ont réalisé une enquête démographique inédite en 1985. Ils tentent, à partir d’elle, de dessiner une carte démographique de la France en 2015. Je n’entrerai pas ici dans le détail chiffré de cette enquête mais signalerai les grandes tendances prospectives établies par les auteurs et l’incroyable résonance de ces dernières avec les réalités actuelles.

En 1985, et depuis déjà au moins deux décennies, l’immigration en France est majoritairement d’origine méditerranéenne et africaine et à 90 % de culture et de religion islamiques. Tandis que le taux de fécondité des Françaises baisse irrémédiablement, celui des E.N.E (étrangères non-européennes) reste très élevé – le taux de natalité globalement plus élevé en France que dans les autres pays européens est essentiellement dû au « renfort » des « naissances étrangères ». Cette « fécondité déferlante » va modifier en profondeur le visage de la France, selon Raspail et Dumont. Si ces derniers continuent de parler « des Français nationaux et des étrangers résidents », ils sont convaincus que ces distinctions seront caduques en 2015 sous l’effet des « dispositions laxistes de la naturalisation automatique par naissance sur notre sol ». Devant ce qu’ils appellent une explosion nataliste des Français d’origine immigrée non européenne et très majoritairement de religion musulmane, les auteurs prévoient pour 2015, entre autres phénomènes visibles d’une profonde transformation de la société française, « un complet changement de visage et de ton de notre système scolaire et de l’éducation nationale », une « ségrégation de fait », le « rejet de notre culture ». Tous ces phénomènes sont survenus et atteignent ces derniers mois des proportions laissant envisager ce que redoutent les auteurs, à savoir un durcissement communautaire augmenté par une immigration incontrôlée, et un affrontement inévitable.

Au fur et à mesure que la population se transformera, écrivent Raspail et Dumont, une nouvelle « force électorale formidable » verra le jour. Les électeurs d’origine étrangère non européenne, manipulés par des « forces extérieures à la France », s’empareront « le plus démocratiquement du monde de villages, de quartiers, de départements ». Les générations issues de l’immigration la plus récente « adoptent d’autres comportements » que ceux des Français  qu’on qualifierait aujourd’hui « de souche » ou des Français d’origine étrangère plus âgés et parfaitement intégrés dans la société française. Cette force politique neuve, jeune, solidaire et manipulée, ne restera pas les bras croisés : « On peut prévoir les premiers troubles graves vers 1995 », écrivent nos deux visionnaires qui ne s’étonneront sûrement pas de voir les premières tentatives d’imposition du voile islamique à l’école en 1989, puis les tergiversations des gouvernements successifs pour faire voter, 15 ans plus tard, une loi aujourd’hui remise en cause dans de nombreux établissements scolaires. En revanche, ce qu’ils ne peuvent pas prévoir, c’est que la « force électorale » qu’ils décrivent en 1985 sera, à partir de 2012, captée et manipulée en premier lieu par des partis de gauche et d’extrême-gauche décidés à remplacer les classes populaires fatiguées de subir les effets délétères d’une immigration massive et votant « mal », par les nouveaux damnés de la terre, à savoir les musulmans.

En plus d’un changement en nombre de la population française, le problème majeur que relèvent Raspail et Dumont est celui de la loi coranique qui s’installe dans de plus en plus de quartiers et qui « plus sûrement qu’une loi d’apartheid, multiplie les barrières entre les communautés ». Il y aura, présagent les auteurs, de plus en plus de mosquées (ils ne se sont pas trompés : 150 en 1976, 900 en 1985, 2500 en 2015), de plus en plus d’écoles coraniques, d’innombrables associations d’obédience musulmane obligeant les autorités à accepter ce qu’on n’appelle pas encore des « accommodements raisonnables », des centaines d’enclaves échappant à la loi commune. La société française deviendra une mosaïque pluriethnique et pluriculturelle, source de rivalités territoriales. La France ne sera plus une nation mais un « espace géographique » traversé par des conflits révélant en réalité une « France multiraciale devenue multiraciste ». Quoi qu’ils aient dit ou promis, nos gouvernants n’ont jamais su ou voulu empêcher les vagues migratoires qui amplifient ce phénomène depuis quarante ans. Les auteurs envisagent tous les arguments gouvernementaux possibles pour justifier une immigration massive : « De vastes régions rurales de notre territoire ont perdu la moitié de leur population. […] On nous reprochera ces riches déserts dépeuplés. On nous dira que les pauvres du sud s’en contenteront très bien. Ce sera ça le dialogue Nord-Sud ! » Incroyable prédiction des récentes préconisations d’Emmanuel Macron en termes de répartition des immigrés (légaux ou illégaux) sur le territoire national.

Il est à noter que ces projections ont été réalisées à partir de chiffres officiels, ceux de l’Insee, ridiculement bas par rapport à la réalité (ce que savent les auteurs et ce que confirme l’Insee), pour ce qui concerne le dénombrement des étrangers d’origine non-européenne. Pensant imaginer le pire, Raspail et Dumont envisagent la possibilité d’une arrivée annuelle de 100 000 immigrés non-européens. Si tel devait être le cas, écrivent-ils, il n’y aurait aucun retour en arrière possible et le changement de population (et donc de culture, de religion, de mœurs, etc.) serait irrémédiable. Les chiffres de l’Insee des dernières années vont au-delà des pires prévisions de Raspail et Dumont : le nombre d’immigrés entrant en France est systématiquement au-dessus de 150 000 par an, avec des pointes à 272 000 en 2019 et 215 000 en 2020. Ces immigrés viennent majoritairement d’Afrique et sont majoritairement musulmans. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’immigration illégale ou clandestine, par nature inchiffrable. De plus, comme le rappelle Michèle Tribalat[1], les chiffres fournis à la presse par l’Insee sont régulièrement sous-évalués. Ils ne sont corrigés et revus à la hausse que des années plus tard, c’est-à-dire lorsqu’ils deviennent inutiles à une réelle information, les médias dominants préférant ignorer ces nouveaux chiffres pouvant entériner l’idée d’un (grand) remplacement de la population française.

L’actuel OID (L’Observatoire de l’immigration et de la démographie, voir l’article de Causeur du 5 novembre 2022), auquel collabore Gérard-François Dumont, rappelle que l’immigration et les personnes nées à l’étranger contribuent de plus en plus aux naissances en France. De plus, nous apprend encore l’OID, les chiffres de l’immigration ont explosé pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron : 255 675 titres de séjour ont été accordés à des immigrés non-européens en moyenne chaque année entre 2017 et 2021. Les demandes d’asile sont en progression constante (134 000 en 2021). Les permis de séjour atteignent des niveaux inégalés : 3 450 189 en 2021 (+ 35 % par rapport à 2012) et concernent principalement l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les éloignements (OQTF) et les départs des clandestins ne cessent, eux, de diminuer. D’après le député Renaissance Jean-Charles Grelier, il y a 700 000 personnes sous OQTF en France. Cette immigration légale ou illégale est très majoritairement extra-européenne et musulmane. Si cette évolution concerne quasiment tous les pays européens, elle a pris en France une ampleur particulière qui se traduit par un communautarisme exacerbé, une criminalité et une insécurité grandissantes (il n’y a que sur France Inter et dans Libération qu’on ne voit pas le lien entre délinquance et immigration), une perte de repères culturels nationaux et, conséquemment, la sensation de vivre dans un autre pays que la France dans certains quartiers, certaines villes, ou dans le département de la Seine-Saint-Denis. Tous les services publics (école, médecine, police, aides sociales, etc.) se retrouvent confrontés à des problèmes dus essentiellement à une immigration sans désir d’intégration, culturellement tournée vers les pays d’origine, religieusement soumise à un islam prosélyte cherchant de plus en plus, sous la férule salafiste ou frériste, à imposer sa présence dans l’espace public pour en modifier les contours anciens à travers de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes, les musulmans et les kouffars, la culture française et les traditions culturelles et cultuelles importées des pays d’origine.

S.O.S Racisme naît en 1984. Raspail et Dumont dénoncent les discours immigrationnistes reposant sur un humanisme dévoyé et un antiracisme ne servant le plus souvent qu’à amadouer et culpabiliser les populations réticentes – plus tard, Paul Yonnet démontrera les dessous politiques de la célèbre association et l’établissement par celle-ci de l’équation « Être raciste, c’est ne pas être immigrationniste »[2] qui a maintenant son pendant retourné : « Ne pas être immigrationniste, c’est être raciste ». En 1985, Louis Pauwels espère encore que des « volontés politiques » changeront le cours des choses et apporteront un heureux démenti à la « vision apocalyptique » de Jean Raspail. Les derniers chiffres de Frontex sont catastrophiques – une augmentation de 73 % des entrées irrégulières aux frontières de l’UE sur les dix premiers mois de l’année. Aujourd’hui, les « élites » pro-immigration, du président Macron à la majorité de la Commission européenne, des représentants des grandes entreprises aux responsables de la NUPES, des ONG complices aux médias propagandistes, regardent avec les yeux de Chimène, mais pour des raisons très différentes, l’Ocean Viking entrer dans le port de Toulon. Pendant que le Danemark – au grand dam du Monde qui critique sévèrement les sociaux-démocrates danois qui appliqueraient des idées « d’extrême-droite » – affiche fermement un objectif « immigration zéro », le gouvernement français crée un extraordinaire appel d’air. « La France a cédé. L’irrémédiable est accompli. Aucun retour au passé n’est désormais possible ».[3] Cette phrase, écrite en 1973, pèse de tout son poids prophétique sur notre présent.

[1] [1] Michèle Tribalat, Les yeux grands fermés, l’immigration en France. 2010, Denoël.

[2] Paul Yonnet, Voyage au centre du malaise français (L’antiracisme et le roman national), 2022, Éditions de L’Artilleur.

[3] Jean Raspail, Le Camp des Saints, Robert Laffont.

Par Didier Desrimais le 20 novembre 2022

Causeur