jeudi 29 juin 2023

Quand LFI se brûle à son propre feu !



Les policiers expérimentés sont formels. Les émeutes liées au drame de Nanterre et au décès du jeune Nahel tué par un policier après un refus d’obtempérer ressemblent en tout point aux échauffourées qui ont mis le feu à la France en 2005. L’origine présente d’ailleurs de grandes similitudes. Des jeunes poursuivis ou appréhendés par la Police, avec une issue fatale.

À la différence de 2005 néanmoins, les émeutes ayant éclaté en Île-de-France et ailleurs ont été abondamment filmées et diffusées sur les réseaux sociaux.  On y voit notamment le député LFI Carlos Mertens Bilongo pris à parti par des émeutiers et frappé. Son crime d’après les participants ? Vouloir récupérer à des fins politiques le courroux des dizaines de racailles brûlant et pillant çà-et-là. Un espèce de boomerang de réalité qui revient à la figure du député du Val de Marne. La France Insoumise n’a d’ailleurs pas souhaité commenter cette séquence qui a fait le tour des réseaux sociaux. Suffisamment pour que le député RN Grégoire de Fournas tweete un message de soutien ironique à son collègue de gauche. « J’adresse mon total soutien à Carlos Bilongo pris à parti par les émeutiers. Ensemble, remettons la France en ordre ! »a tweeté le député de Gironde dont la permanence et la voiture ont été dégradé dans la nuit par des émeutiers à Pauillac.

Dans une autre vidéo, datant elle aussi de la soirée de mercredi à jeudi, on aperçoit le maire Génération.s de Trappes, Ali Rabeh, pris à partie par ses propres administrés et mitraillé par des tirs de mortiers d’artifice.

Les pyromanes au service « grands brûlés »

Un déchaînement de violence qui vise donc aussi l’extrême gauche alors même que celle-ci s’évertue à souffler sur les braises. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon enchaîne-t-il les tweets à charge contre la Police. Ainsi, le député de Roubaix et Wattrelos David Guiraud a-t-il refusé de lancer un appel au calme sur le plateau de BFM TV, pendant qu'une partie de sa circonscription brûlait. Et le maire de Trappes Ali Rabeh n’avait-il pas affirmé à Jordan Bardella sur le plateau de C8 en février 2022 que « son monde était en train de s’éteindre » ? « Ce monde-là, cette France-là, elle advient de gré ou de force, que vous l’aimiez ou que vous la rejetiez » avait presque menacé le maire de Trappes : « et elle s’imposera parce qu’elle s’impose déjà; et votre vieux monde, votre monde raciste est en train de s’éteindre, vous avez raison, vous le voyez et vous paniquez ». Ce matin, le premier magistrat de la ville des Yvelines était beaucoup moins arrogant : « Tous les appels à la raison ont été inutiles, déplore Ali Rabeh cité par Le Parisien. Je n’ai jamais vu une telle détermination à en découdre, chez des très jeunes. » On ne sait pas si la situation se calmera à Trappes, mais il est intéressant de voir Monsieur Rabeh goûter en avant-première la France qui a remplacé comme il le souhaitait notre « monde en train de s’éteindre ».

De manière presque guignolesque, le député du Nord Ugo Bernalicis s’est quant à lui plaint de la réaction du maire de Mons-en-Baroeul, Rudy Elegeest, à qui le député Bernalicis avait envoyé un message de soutien après les émeutes. Le maire lui a répondu « Arrêtez de faire votre guignol ». Une saillie que le député Insoumis dénonce juste après avoir retweeté les sorties hasardeuses de Jean-Luc Mélenchon sur « les chiens de garde appelant au calme ». C’est au fond tout le problème de la Nupes. Appelant à l’affrontement dans le confort feutré des plateaux télés et s’agenouillant une fois sur le terrain. Si ce n’est pas de l’incitation, cela s’apparente presque, au moins, à de la complicité passive.

Par Marc Eynaud le 29 juin 2023

Boulevard Voltaire

Emeutes en banlieues : quand la France s'embrase - Alexandre Langlois et Jean-Pierre Colombies sur Radio Courtoisie le 29 juin 2023

"Les petites leçons d'écologie de Marionnette Cotillard Cotillon !" - Nicolas Vidal (Putsh Média) sur Radio Courtoisie le 29 juin 2023

 

mardi 27 juin 2023

Le ministre de la Culture s’inquiète pour les « valeurs républicaines » du JDD !



L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD représente-t-elle une menace pour les « valeurs républicaines » ? C'est en tout cas ce que croit le ministre de la Culture.

Ce dimanche 25 juin, Rima Abdul-Malak a le réveil indigné : « En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines, comment ne pas s’alarmer ? » Et elle ajoute : « Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui, il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. » Ce tweet surréaliste n’a pas manqué de faire réagir.  À droite, on dénonce unanimement une dérive autoritaire face à la liberté éditoriale.

« Les valeurs républicaines sont très bien incarnées »

« Vous êtes ministre de la Culture, pas de la propagande ou de la vérité !, attaque le député du RN au Parlement européen Thierry Mariani, sur TwitterTweet totalement déplacé, poursuit-il. Les valeurs républicaines sont très bien incarnées par Geoffroy Lejeune ou Charlotte d'Ornellas. » Apparemment, le ministre ne se sent pas plus que cela le gardien de la pluralité des opinions en France : « A-t-on le droit de penser différemment que les médias du service public totalement politisé ? », poursuit Mariani.

Jordan Bardella rebondit sur les habitudes du ministre : « Le "rituel" du dimanche et de tous les jours de la semaine d'une ministre de la Culture devrait être de défendre la liberté, rappelle le président du Rassemblement national. Y compris celle qu'a un titre de presse de définir sa ligne éditoriale sans subir de pression du pouvoir. » Une condition essentielle de l'exercice de la démocratie, étroitement liée à l'exercice même de la démocratie, comme le montrait abondamment Alexis de Tocqueville (De la démocratie en Amérique).

La réaction du ministre de la Culture ne passe pas non plus, côté LR. L'eurodéputée Nadine Morano interroge : « Considérez-vous Vincent Bolloré comme un ennemi de la République ? Êtes-vous le porte-parole de la Macronie en service commandé, ce dimanche ? En fait, vos propositions sont indignes d'une ministre… », tranche-t-elle. Car les « valeurs » réveillées par le ministre ont un contour plus que vague. Toujours chez les LR, l’ancien député LR et maire de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon décèle le risque de dérive : « Que sont vos valeurs républicaines avec ce jugement, avec vos menaces contre CNews ? Le renouveau du pluralisme vous gêne-t-il ? »

Quant à l’avocat Gilles-William Goldnadel, il renvoie le ministre à une affaire d’antisémitisme qui n'a pas attiré à ce point son attention : « Ainsi, vous n’hésitez pas à intervenir impunément concernant la presse privée, mais quand France24, radio publique, emploie des journalistes arabophones nazis, vous la bouclez ? » L’avocat fait référence à cette journaliste arabophone travaillant au Liban pour France24 qui avait fait passer des messages antisémites sur les réseaux sociaux. Il conclut avec humeur : « Pardon, mais vous me débectez. »

Parmi les réactions les plus relayées, il faut citer celle de Juliette Briens, journaliste à L’Incorrect. Elle affirme très justement : « Ce qui est préoccupant, c'est votre tweet. Vous êtes ministre de la Culture et devriez défendre la pluralité et la liberté de la presse. Toute la presse ne peut pas être macroniste. » Utile rappel en ces temps où les règles de la démocratie qu'on croyait immuables sont malmenées par le pouvoir. Les mots du ministre inquiètent un large éventail de la société et des responsables politiques français. Mais l'ancien hiérarque du Monde Edwy Plenel, aujourd'hui à la tête du très rémunérateur Mediapart, a d'autres inquiétudes.

La banalisation des idées d’extrême droite ?

En bon stalinien, il dénonce lui aussi la Macronie, mais pour lui reprocher de... ne pas aller assez loin, de ne pas agir face à l'abominable « extrême droite », de ne pas lutter contre le diable Bolloré. « En ne respectant pas l'indépendance des rédactions, il [Vincent Bolloré] s'attaque à un droit fondamental, la liberté de l'information, explique le sentencieux Edwy, qui tape aussi, à l'occasion, sous la ceinture. De plus, le JDD touche des aides publiques de l'État », ajoute-t-il. Mais cette « liberté d’information » ne va que dans un sens. Pourquoi ne pas avoir réagi lors de la nomination de Nicolas Demorand, ancien codirecteur du journal Libération, à la tête de la matinale de France Inter ? Les rédactions peuvent être indépendantes, à condition d'être de gauche. Rappelons tout de même à Edwy Plenel que le JDD ne lui appartient pas, il est la propriété du groupe Bolloré.

Par Félix Pérollaz le 26 juin 2023

Boulevard Voltaire

« Les médias et la gauche mentent aux Français ! » - Samuel Lafont (Reconquête !) sur TV Libertés le 24 juin 2023

 

samedi 24 juin 2023

Rébellion de la milice Wagner : Poutine promet une punition « implacable »



Lors d'une allocution télévisée prononcée le 24 juin au matin, peu après le début de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner commandé par Evguéni Prigojine, Vladimir Poutine a dénoncé une « trahison » contre le peuple russe et a promis une réponse « implacable » contre les auteurs de la mutinerie.

Dans un premier temps, le chef du groupe paramilitaire Wagner avait annoncé ce même 24 juin, au quartier-général de l'armée russe à Rostov, ville proche de la frontière ukrainienne, avoir pris le contrôle de sites militaires, dont un aérodrome. « Nous sommes au QG, il est 07H30 du matin » (04H30 GMT), a dit Evguéni Prigojine dans une vidéo diffusée sur Telegram, « les sites militaires de Rostov sont sous contrôle, y compris l'aérodrome », a affirmé celui qui se dit être « prêt à mourir » avec ses 25.000 hommes pour « libérer le peuple russe ».

« C’est un coup de poignard dans le dos de notre peuple, de notre pays »

Le président russe Vladimir Poutine a aussitôt répondu lors d'une allocution solennelle télévisée au peuple russe. « C’est la trahison de notre peuple, de nos combattants qui se battent sur le front. C’est un coup de poignard dans le dos de notre peuple, de notre pays ».

Vladimir Poutine promet une réponse « implacable » face à cette mutinerie et des mesures « fermes » contre la « menace mortelle » représentée par la rébellion armée du groupe paramilitaire Wagner. « Des mesures décisives seront prises pour stabiliser la situation à Rostov. Elle reste difficile », a reconnu Vladimir Poutine.

Le 24 juin 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 23 juin 2023

"La souveraineté populaire est le pire cauchemar de Macron !" - Nicolas Vidal (Putsh Média) sur Radio Courtoisie le 22 juin 2023

 

Contre l’omerta officielle : dire et montrer



La France est semblable au Titanic. Ses dirigeants ne voient rien du désastre qui se profile. Pire : ils accablent les vigies.  Si rien ne vient empêcher le naufrage annoncé du pays, son épave se visitera un jour, à son tour, comme une mémoire enfouie.  Elisabeth Borne illustre l’aveuglement des « élites ». Commentant, mardi, la vidéo de l’agression d’une grand-mère et de sa petite fille, lundi à Bordeaux par un « Français » multirécidiviste, le premier ministre a repris le refrain commode accusant « ceux qui veulent immédiatement instrumentaliser » un fait divers. Le maire (EELV) de Bordeaux, Pierre Hurmic, a pareillement refusé de « hurler avec les loups » et critiqué une « récupération politique (…) indigne, indécente, idéologique et malsaine ». 

L’omerta est le credo de ceux qui veulent cacher des réalités. Lors de l’agression au couteau de bébés par un Syrien à Annecy, les faussaires avaient hurlé à l’indécence des indignations. Mais où est l’indécence, sinon dans le fait que des délinquants laissés libres s’en prennent ici à des nourrissons, là à une femme âgée et une fillette de 7 ans ? Comment oser critiquer ceux qui s’alarment de ces violences extrêmes, en les traitant le plus souvent de « charognards » ou d’ « extrême droite » ? L’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), qui a contribué à diffuser la vidéo de l’agression commise par Brahima B., rappelle que son successeur n’a toujours pas signé le contrat de sécurité intégrée (CSI) proposé à la mairie par la préfecture. L’irresponsabilité de ces idéologues, qui ne cessent de donner des leçons de morale, est révoltante.

Oui, il faut montrer, sans répit ni fausse pudeur. Les faits sont les meilleures preuves à opposer aux dissimulateurs. La Révolution du réel, qui partout en Europe décille l’opinion et fait monter la droite pragmatique, porte en elle une honnêteté naïve qui désarme les idéologues. Cette vertu dévoile aisément les mensonges d’Etat et les désinformations médiatiques. La décivilisation, ce mot qu’Emmanuel Macron a repris, oblige à l’inventaire des dislocations de la société. Les agressions contre les femmes, les enfants et les bébés, mais aussi contre les forces de l’ordre, les maires, les pompiers, les chauffeurs de bus, les guichetiers, les médecins, les arbitres du foot,  etc. sont autant de signes d’un affaiblissement de l’Etat-Titanic. 

Cependant, il faut aller à la source de la grande déglingue, sans craindre les procès éventés en racisme et en xénophobie. Car, oui, l’immigration de peuplement a, en 40 ans, bousculé le fragile équilibre d’une société jadis solidaire, une et indivisible. Il ne suffit pas d’avancer que Brahima B. est Français né à Bordeaux de parents français pour évacuer les sujets liés notamment à l’accès à la nationalité et à l’échec de l’intégration pour certains enfants issus de l’immigration. L’éditorialiste de La Croix, mardi, fustigeait à son tour « la surexploitation de phénomènes migratoires », qui caractériserait l’ « extrême droite ». 

Les naufrageurs parlent ainsi.

Par Ivan Rioufol le 23 juin 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

mardi 20 juin 2023

« Qui sème le vent récolte la tempête », ou comment absoudre l’extrême gauche !



Bruce Toussaint interrogeait Éric Zemmour sur le plateau de BFM TV, ce lundi. Et tout à trac, le journaliste a lancé une question surprenante, qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux : « Qui est à l’origine des incidents [durant la dédicace] de samedi ? » C’est vrai, au fait, qui ? Sûrement la chorale de la messe de 10 h à l’église Saint-Louis de Brest ? Ou le club de bridge des officiers de marine en retraite ?

Sans doute Bruce Toussaint n’a-t-il pas la télé. Ou a-t-il passé son week-end en anachorète dans son monastère. Bruce Toussaint est le seul à ignorer que quelques jours avant la dédicace, une trentaine d’associations d’extrême gauche bretonnes, dont les antennes LFI et EELV locales, avaient ouvertement appelé à manifester contre la venue d’Éric Zemmour. Que comme les oiseaux du film éponyme d’Hitchcock, une volée agressive d’antifas et de Black Blocs ont fondu sur l’hôtel où un public très familial, à la queue leu leu, attendait sagement son tour. Ont commencé alors les insultes, les crachats, les jets de projectiles, les bris de vitrines et même les coups. Des fumigènes ont été lancés jusque dans le hall de l’hôtel où était installée la table du polémiste et où s’étaient réfugiés ses lecteurs. Un adolescent de 19 ans, blessé superficiellement, a même dû être pris en charge par les pompiers.

La scène est toujours la même, tellement emblématique de l’inversion des valeurs qui s’est installée en France : le camp des gentils est un conglomérat d’activistes d’ultra-gauche encapuchonnés de noir qui éructent des propos orduriers. Celui des méchants est constitué de septuagénaires en escarpins, de pères de famille bien élevés, de chefs scouts et d’institutrices proprettes qui avancent dos courbé, apeurés, essuyant les crachats et insultes - p*tes, sal*pes, c*nnards… Ils ont commis l’horrible crime de vouloir se faire dédicacer un bouquin.

Bruce Toussaint, visiblement peu au fait de l’actualité - c’est normal, ce n’est pas son métier ! -, n’a pas encore compris que l’extrême gauche se déplace ainsi en meute à chaque fois qu’est annoncé, même dans une petite ville, un intervenant étiqueté d’extrême droite, réac ou simplement conservateur (faute de pêche au gros, le menu fretin fera l’affaire. Si le gros des troupes antifas ne connaît pas le conférencier, un tract insultant, avec toujours les mêmes mots clés - sexiste, raciste, xénophobe, et puis parfois homophobe et islamophobe en fonction des circonstances -, se charge de le mettre au parfum). Le conférencier arrive enfin par une porte dérobée, parfois encadré de flics, avec en bruit de fond les vociférations, comme s’il était un assassin, un bandit de grand chemin. A-t-il mérité ça ?  Ainsi, à Niort, le 1er juin dernier, Aude Mirkovic, des Juristes pour l’enfance, invitée par les AFC, associations familiales catholiques locales (on imagine le public de nervis fascistes…), à tenir une conférence sur « les questionnements de genre à l’adolescence » a dû finalement renoncer.

À l’instar d’Éric Ciotti, Jordan Bardella a exprimé, samedi, son soutien à Éric Zemmour. Jordan Bardella sait de quoi il parle. Lui-même avait fait les frais d’un « accueil » du même type à Bruz, près de Rennes - en Bretagne, encore - lors d’un pique-nique champêtre de la fédération locale du RN, dans un lieu pourtant privé. Des familles avec de jeunes enfants avaient dû courir se barricader dans des bâtiments de ferme. Comme Éric Zemmour, Jordan Bardella avait dénoncé l’inaction du préfet. Il est vrai que, de façon générale, les préfets sont plus efficaces pour confisquer les casseroles.

À moins que Bruce Toussaint ne sache tout cela mais n’en ait cure. Dans sa question suivante : « Ce ne serait pas vous, le problème ? », il y a déjà la réponse, narquoise : « Qui sème le vent… » Si Éric Zemmour récolte la tempête, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, comme tous ses comparses d’infortune, réduits au silence par l’extrême gauche. Un tu-n’as-eu-que-ce-que-tu-mérites déguisé en proverbe qui, au-delà du cas « Zemmour », est vertigineux : qui d’autre a semé le vent ? Samuel Paty ? Et les jeunes filles un peu trop légèrement vêtues dans la rue ? L’octogénaire qui demande aux jeunes en bas de l’immeuble de faire moins de bruit ?

À l’instar de la presse locale qui a parlé de « tensions » (Ouest-France) ou « d’échanges de coups » (Le Télégramme), renvoyant dos à dos les agresseurs et les agressés, comme si la jeune fille venue chercher un livre en vue de la fête des pères du lendemain valait le Black Bloc fracassant les vitrines de l’hôtel, Bruce Toussaint, en creux, légitime, à défaut de les excuser - il s’en défend -, les violences des activistes d’extrême gauche.

Et c’est bien parce qu’il sait toute cette complaisance de la presse et qu’il la redoute que Gérald Darmanin, surnommé par certain Brestois écœuré, joint ce jour par BV au téléphone, « Darmanain » - grand diseur mais (tout) petit faiseur - ou encore « Darmarien »… ne fait rien. Ou si peu. Il avait promis en fanfare, on allait voir ce qu’on allait voir, de dissoudre Nantes révolté. Ce fut la belle Arlésienne. Il promettait de réserver le même sort aux Soulèvement de la Terre, mis en cause à Sainte-Soline. C’est surtout beaucoup de vent que Gérald Darmanin a soulevé, et brassé. On l’attend toujours comme on attend Godot.

En attendant, il serait intéressant de poser la question à Bruce Toussaint : lorsqu’au moment des gilets jaunes, les reporters de BFM TV se faisaient violenter au motif que la chaîne aurait manqué, les mois auparavant, au devoir d’impartialité, fallait-il considérer que ces reporters ne faisaient que récolter ce qu’ils avaient semé ?

Par Gabrielle Cluzel le 19 juin 2023

Boulevard Voltaire

3ème mandat présidentiel : va-t-on supporter Macron 5 ans de plus ? - Arnaud Benedetti

vendredi 16 juin 2023

Quand Louis XIV prend le métro



En la circonstance, la campagne visée ici est à porter au (douteux) crédit du Musée de l’Histoire de l’Immigration. D’emblée, une question pointe son nez. Une nation fière de ce qu’elle est dirigée non pas par des élites confites en autoflagellation, mais par des guides confiants en eux-mêmes et dans les peuples qu’ils gouvernent, n’aurait-elle pas préféré se doter d’un musée, non pas de l’immigration, mais de l’identité, ou à tout le moins, pour ne froisser personne, de l’intégration. 

D’ailleurs, très vraisemblablement à « l’insu du plein gré » de ses promoteurs, c’est bel et bien cet axe-là qui se trouve mis en avant dans cette campagne. Venons-en à l’affiche. Elle représente Louis XIV en majesté, assorti de cette légende qui se voudrait explicative : « C’est fou tous ces étrangers qui ont fait l’histoire de France. » Étranger, le Roi-Soleil, né en France, le serait parce que sa mère était Espagnole et sa grand-mère Autrichienne. 

Soulignons quand même que l’Espagne n’est pas le Bénin, ni l’Autriche, l’Afghanistan. Passons. Rappelons aussi que le grand-père n’est autre qu’Henri IV, ce franchouillard mâtiné béarnais, trousseur de jupons et génie fondateur du rite de la poule au pot. Et le père, Louis XIII d’une moindre ardeur, dit-on, pour ce qui est de trousser. Le tempérament français est dans ce domaine aussi très riche en nuances.

Cela dit, acceptons un instant de délirer avec les grands inspirés dudit musée et voyons en Louis XIV un étranger. Étranger donc ce roi sous qui Colbert géra et réforma, Pascal pensa si puissamment et si loin, La Fontaine, Corneille, Molière, Racine, et tant d’autres créèrent, inventèrent, composèrent, exhaussant au plus haut l’art, l’esprit à la française, oui, faisons de ce roi un étranger. 

Alors, une seule évidence s’impose : quel magnifique exemple d’intégration ! Le summum de l’assimilation, parfaitement accomplie, aboutie. Merci, oh oui, merci aux gens du musée mentionné ci-dessus de livrer aux foules cette belle leçon ! Ainsi, un étranger, rejeton d’étrangères, peut devenir non seulement plus Français que Français, mais, infiniment mieux encore, il peut devenir la France ! La France rien de moins. La grande leçon est bien là : être Français, qu’on soit roi ou manant, c’est, au fond, « être la France ». Cela relève moins d’une affaire de génétique que d’âme, d’esprit et de cœur ! On connaît le poignant aveu de Romain Gary : «  Je n’ai pas une seule de goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines. » 

Eh bien, c’est cela, avant tout, être français, avoir la France au cœur. Respirer France, penser France, rêver France. Au risque de nous répéter, sachons gré aux gens du Musée de l’Histoire de l’Immigration de mettre si bien en exergue une intégration si parfaitement achevée que celle de notre grand roi. Telle n’était pas leur intention initiale, sans doute, mais, comme dirait l’autre, on n’est jamais à l’abri d’un malentendu. Grâce à eux, on peut espérer que les paumés-camés de migrants de la station Porte de La Chapelle s’arrêteront devant l’affiche. Il ne leur restera plus alors qu’à suivre l’exemple. Malin, non ? 

On peut rêver… Et on en viendrait presque à ne pas trop regretter que tout cela se fasse, comme d’usage, avec nos sous.

Par Dominique Labarrière le 16 juin 2023

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