jeudi 31 août 2023

"Bruno le rigolo est le seul à ne pas voir que l'économie française s'effondre !" - Nicolas Vidal sur Radio Coutoisie le 30 août 2023

 

Abaya interdite : faudra-t-il sauver le soldat Attal ?



En une phrase, Gabriel Attal, successeur de Pap Ndiaye à l’Education nationale, est sorti du centrisme précautionneux pour avaliser la radicalité en politique. « J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », a-t-il déclaré dimanche sur TF1. L’abaya est ce vêtement féminin (similaire au qamis pour les hommes) qui est de plus en plus porté par les élèves des « cités populaires », en signe d’appartenance à l’islam démonstratif et prosélyte. De ce point de vue, cet uniforme militant, qui souligne un séparatisme, peut s’apparenter au port du voile islamique interdit à l’école par la loi de 2004 au nom de la laïcité. Bien que farouche défenseur des libertés d’expression, j’approuve néanmoins la position d’Attal. Elle vient contrer, en effet, l’expansion d’une idéologie théocratique, totalitaire, liberticide. Celle-ci instrumentalise la tolérance de la République pour mieux la subvertir. Il n’est pas interdit pour un Etat de poser des limites quand il s’agit de faire obstacle à une offensive de l’islam politique. 

Ce n’est pas à lui de définir ce qu’est la laïcité à la française. Cette laïcité oblige à la discrétion religieuse dans l’espace public et singulièrement dans le sanctuaire qu’est l ‘école de la République. L’abaya ou le qamis sont des panoplies qui, comme le voile, répondent à la stratégie des Frères musulmans, organisation sectaire, conquérante et suprémaciste. Elle-même cherche à occuper les institutions et les territoires par sa visibilité ostensible et son défi porté à la nation des droits de l’homme.

Il faut donc applaudir Attal, qui rompt avec un déni des réalités. Mais rien ne dit que le nouveau ministre saura aller au bout de sa position, qui reste pour l’instant au stade de la communication. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron, qui ne veut analyser les problèmes que sous l’angle économique et social, n’aide pas à imposer une idée claire sur l’enjeu de civilisation que pose l’abaya. « Il faut s’atteler à reciviliser »,  a déclaré le chef de l’Etat dans un entretien-fleuve au Point. L’essayiste Malika Sorel lui a rappelé, hier dans le même hebdomadaire, qu’ « il ne s’agit point de « décivilisation » mais d’une autre civilisation ».  Les vêtements islamiques ne sont qu’une partie d’un phénomène de basculement identitaire, sous la pression d’une immigration musulmane de masse et d’un échec de l’intégration, notamment par l’école. Or cette perspective d’un remplacement culturel enchante le « progressisme » et son culte de la diversité. 

C’est Bruno Roger-Petit, devenu conseiller à l’Elysée, qui écrivait en 2014 : « Oui la France va changer car elle a déjà changé (…) Oui il y aura un jour, avant la fin de ce siècle, un président de la République dont le prénom sera Mohamed, ou Ahmed, ou Nouredine. C’est une perspective formidable ». L’extrême gauche, qui voit dans l’annonce d’Attal « un rejet obsessionnel des musulmans » (Clémentine Autain, LFI) s’apprête à hurler à l’islamophobie, en se liant toujours un peu plus à l’islam radical, sexiste et antisémite. Ce dernier, fort de tels zélés collaborateurs et de la faiblesse des belles âmes, ne laissera pas l’offensive anti-abaya sans riposte.  Faudra-t-il sauver le soldat Attal ?

Par Ivan Rioufol le 28 août 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol


Macron et son « préférendum » : effet waouh ou effet pschitt ?



Décidément, il ne sait plus quoi inventer. Il ? Bien évidemment le président de la République, dont le second quinquennat patine dans la semoule pour cause d’absence de majorité absolue. Tout le monde sait ça, connaît cette réalité dure et cruelle. Il aura beau tourner la chose dans tous les sens, la tordre, l’habiller de circonvolutions, prendre un angle avantageux pour la photo, la Macronie est minoritaire dans ce pays. Point barre.

En ce moment, le gouvernement affûte ses armes pour sa prochaine campagne de tir en rafales de 49.3 afin de faire passer le budget 2024 qui promet d’être particulièrement amer. Certes, on n’augmentera pas les impôts, mais pour qui sait décoder la novlangue technocratique qu’Élisabeth Borne maîtrise à la perfection après quarante ans de pratique assidue, cela signifie en creux qu’on ne va pas se gêner sur tout ce qui est taxes. C’est bien connu, une taxe n’est pas un impôt… On peut même, par exemple, imaginer que, pour alléger ce budget, ils réduisent les dotations aux communes, ce qui contraindra ces dernières à augmenter l’impôt foncier : taper toujours sur les mêmes, c’est une méthode qui a fait ses preuves. Et en plus, le gouvernement pourra dire « C’est pas nous ! » Classique. Fermons la parenthèse. Peut-on légiférer éternellement sur cet acte majeur qu’est le vote du budget de la nation à coups de 49.3 ? La question mérite d’être posée dans un pays qui prétend être une démocratie mûre.

Contourner l'obstacle

Au-delà du budget, on voit bien que tout patine, pour Emmanuel Macron, son gouvernement et sa « minorité présidentielle », pour reprendre l’expression de Charles de Courson dont le groupe à l’Assemblée (LIOT) n’a pas été convié au rendez-vous d'Emmanuel Macron à Saint-Denis, ce 30 août, avec les leaders des principaux partis politiques. Pour sortir de cette ornière - pire : de cette impasse -, le chef de l’État dispose pourtant de l’arsenal des institutions. Ces institutions auxquelles son gouvernement, lorsqu’il use et abuse du 49.3, aime tant à rappeler son respect… Trois armes, dans cet arsenal : la démission du Président, la dissolution et le référendum. Eh bien, non ! Le gardien des institutions qu’est le chef de l’État contourne l’obstacle, biaise, tire des bords en caboteur et cabotin qu’il est. Après la crise des gilets jaunes, il nous avait inventé le grand débat national, grand one-man-show qui lui avait servi de faire-valoir à travers nos territoires qu’on aime tant. L’an passé, après la douche froide des législatives, il avait lancé un nouvel OVNI dans l’atmosphère : le Conseil national de la refondation, singeant sans vergogne le Conseil national de la Résistance. La fusée a fait pschitt. Au printemps, ç'a été le coup des Cent Jours. Pas très malin, d’ailleurs, comme référence historique. Cent jours qui se sont conclus par un mini-remaniement limité, en gros, au renvoi de Marlène Schiappa à sa littérature coquine et à la reconversion accélérée de Pap Ndiaye à la diplomatie droit-de-l'hommiste.

Séminaire d’entreprise

Et puis, une nouvelle idée a fusé à la rentrée : l’« Initiative politique d’ampleur ». Effet waouh assuré. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. D'abord, je n'invite que les membres du club restreint, ceux appartenant au fameux « arc républicain ». Puis, finalement, tout le monde, sauf LIOT, pourtant on ne peut plus républicain. Le Président téléphone même à Bardella. Histoire de faire enrager Mélenchon ? Un peu confus, tout ça. Et nous voici à ces « Rencontres de Saint-Denis ». Pourquoi, d’ailleurs, à Saint-Denis, dans les locaux des maisons d’éducation de la Légion d’honneur, et pas à l’Élysée ? Histoire de faire « séminaire d’entreprise » dans les bâtiments d’une ancienne abbaye ? Ou bien pour jouer au maître d’école dans un établissement d’enseignement ? Allez savoir. Pas certain que la petite classe soit bien sage. En tout cas, on imagine que ça a dû phosphorer fort, en ce mois d’août, chez les communicants du Château.

Le top, il faut bien l’avouer, en guise de mise en bouche de ces « Rencontres », ça a quand même été Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique (on est prié de ne pas rigoler), qui nous a lâché, lundi matin, sur le plateau de RMC-BFM : « Et pourquoi pas un préférendum ? C’est un concept qui nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours d’un même vote. » C'est quoi, ça, un préférendum ? Le dictionnaire de la novlangue est une promesse d'éternel renouvellement. On va donc tester des sujets ? C'est-à-dire ? Une sorte de questionnaire à choix multiples qui permettrait de diluer - mieux : d'éliminer - la charge symbolique du référendum à la de Gaulle : « Votez "Oui" ou je fais un malheur ! » Décidément, ils nous auront tout fait.

Par Georges Michel le 30 août 2023

Boulevard Voltaire

lundi 28 août 2023

L'Histoire de France - François Asselineau (UPR)

Je fais le procès de la justice française ! - Le Zoom - Jacques Bompard sur TV Libertés le 28 août 2023

Passé Présent n° 230 : Charles Maurras, le nationaliste intégral

Covid : retour du masque et du vaccin dès la rentrée ? - Louis Fouché et Pierre Chaillot sur Radio Courtoisie le 28 août 2023

 

Sarkozy reprend l’analyse de Le Pen et Zemmour pour adouber… Darmanin !



La responsabilité de ceux qui savent est toujours plus lourde. Or, Nicolas Sarkozy sait. C’est manifeste, dans l’entretien qu’il donne, ce dimanche 27 août, au Parisien, en marge du lancement de son livre Le Temps des combats. À droite, on ne peut plus entendre Sarkozy : le prix de la déception, du sentiment de trahison. Et pourtant, le constat livré dans Le Parisien par l’ancien Président rejoint (enfin !) celui d’Éric Zemmour, de Jean-Marie Le Pen jadis ou de Marine Le Pen aujourd'hui. « Dans 30 ans, il y aura 2,5 milliards d’habitants en Afrique et 450 millions en Europe. Le modèle occidental est en train de disparaitre. La civilisation judéo-chrétienne est menacée de disparition. Donc, oui, ça peut mal se terminer. » L’analyse de son ancien conseiller Patrick Buisson n’aura pas été vaine. Même lucidité lorsque l’ancien Président parle des quartiers dans lesquels, autrefois, on ne pouvait sortir car ils étaient éloignés des centres-villes et dans lesquels, aujourd’hui, « on ne peut même plus entrer ».

« La crise migratoire n’a pas commencé »

La vérité frappe lorsqu’il fait ce constat : « Il y a dans notre pays le déni d’une immigration non maîtrisée, une intégration ratée, un communautarisme institutionalisé qui génère aussi une délinquance […] » Sarkozy sait, voit, il a compris l’enjeu. Grand Remplacement ? « La crise migratoire n’a pas commencé et nous sommes face à un défi majeur certain », lance-t-il. Il plaide pour une aide massive à l’Afrique alliée à une fermeté redoublée : « Toute personne qui essaiera d’entrer en Europe sans avoir déposé un dossier dans son pays verra son admission refusée », propose-t-il. C’est la politique préconisée par le gouvernement britannique, entre autres. Une mesure de bon sens.

L’analyse est bonne. Or, « quand on ne pose pas le bon diagnostic, on ne peut pas trouver la solution », souligne encore l’ancien Président lui-même, dans cet entretien. Mais voilà, quand l’analyse est bonne, il faut l’accompagner d’une volonté farouche pour ne pas retomber dans les errances politiciennes funestes, celles qui ont causé la ruine de la France sous le mandat Sarkozy : explosion de la dette et de l’immigration, et victoire de la gauche dans la foulée.

Mais où est-il, ce courage, quand l’ancien Président appelle à une large alliance de la droite, d’Éric Ciotti à Zemmour, mais… sans Marine Le Pen. « J’ai toujours combattu la famille Le Pen », dit-il, tout en renvoyant aux pelotes ceux qui la mettent hors de « l’arc républicain »« Est-ce que, pour moi, ce serait une bonne chose qu’elle soit Présidente ? Non. Elle n’en a ni l’expérience ni l’entourage », martèle Sarkozy. Affirmation très contestable. Il veut donc, lui aussi, les voix du RN sans la candidate, comme tous les leaders politiques hexagonaux. Et appelle au rassemblement de la droite sans sa principale composante qui pèse aujourd’hui plus de 20 % dans les enquêtes d’intention de vote. Autant envoyer la droite à l’échec.

Un dauphin : Darmanin !

Une analyse lucide, donc, mais un rejet de Le Pen et des affections… curieuses. Envers Wauquiez, un peu, envers Macron (« On a de bons rapports, on se parle »), envers Gérald Darmanin surtout ! « J’ai beaucoup d’amitié pour Gérald Darmanin qui a toujours été avec moi un ami réel […] Je me retrouve en lui », va jusqu’à dire Nicolas Sarkozy, qui semble avoir choisi son dauphin. Darmanin, l’homme de l’invasion migratoire record en France, celui qui voyait des Anglais dévaliser les touristes au Stade de France, le champion médiatique de la lutte contre le Rassemblement national, l’homme qui a trahi la droite pour suivre par ambition l’ancien ministre de l'Économie de François Hollande... un certain Emmanuel Macron !

Mi-Dr Jekyll et mi-Mister Hyde, le Sarkozy analyste lucide et soucieux de la France donne sa bénédiction à un homme qui assistait encore, voilà quelques semaines et sans rien dire, au Conseil des ministres aux côtés de Pap Ndiaye, qui ne s’est jamais élevé contre la répartition des migrants dans les campagnes et patine comme personne avant lui sur l’exécution des OQTF.

Et puis il y a le choix du temps. Sarkozy adoube Darmanin au moment même où le ministre de l’Intérieur tente une échappée présidentielle dans sa ville de Tourcoing. Une échappée très convenue, entourée de membres du gouvernement et sous la haute surveillance d’Élisabeth Borne, sans doute envoyée par Macron pour empêcher ce ministre trop pressé de quitter le peloton gouvernemental. La Macronie dans la tourmente n'a pas besoin de ce coup de canif supplémentaire... Ainsi Sarkozy fait-il sans effort apparent le grand écart : chez lui, la dénonciation des dangers mortels qui assaillent la France accompagne la bénédiction à ceux qui en accélèrent l’échéance. L'homme est ainsi fait.

Intérêt instantané

« Tout le temps où il avait été au pouvoir, résume son ancien conseiller Patrick Buisson dans la préface de son livre La Cause du peupleNicolas Sarkozy n’avait jamais eu pour conviction que son intérêt instantané et, son intérêt changeant, il n’avait cessé de changer d’idées en y mettant toute l’énergie de ses insincérités successives. » Chez Sarkozy, le calcul politique, l’intérêt à court terme, qu’il soit judiciaire ou électoral, et les amitiés mal choisies ont depuis longtemps dévoré ce qui restait d’amour de la France. La différence entre un politicien manœuvrier et un homme d’État.

Par Marc Baudriller le 27 août 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 20 août 2023

Émeutes : notre avant-guerre civile - Le plus d’Eléments - TV Libertés le 19 août 2023

 

Connemara : une chanson d’extrême-droite?



Je ne sais pas qui est Juliette Armanet, véritable censeuse, que je n’avais pas eu la chance d’écouter jusqu’à présent, bien que je sache qui est Michel Sardou. Depuis longtemps, je fredonne Sardou comme la plupart des Français et tous ceux, dans le monde, qui connaissent son répertoire extraordinaire (j’ai même écris pour lui un petit poème que je chantonne encore aujourd’hui). Je peux dire, en respectant les distances linguistiques minimales, que Michel Sardou est à peu près à la variété française ce que Meme Solís est à la musique cubaine : plus qu’une simple référence, il représente un artiste sans âge, un immense créateur intemporel. 

Tandis qu’à Cuba, le peuple, fatigué d’écouter des hymnes communistes aux rythmes tropicaux, a commencé à revaloriser Meme Solís, censuré jusque-là par les autorités, en France on commence à subir la cancellation woke-communiste. Cette censure est donc quelque chose que nous, les Cubains, nous connaissons trop bien. Souvenez-vous de ce qu’écrivait Reinaldo Arenas : « Les Cubains viennent du futur ». Tout ce qui peut vous arriver aujourd’hui face aux extrémistes de gauche, nous en avons déjà souffert. Après toutes ces années de censure, la musique de Meme Solís commence à connaître enfin un renouveau. Nous avons appris que les premiers à tenter de censurer les artistes sont d’autres artistes, médiocres et envieux.

Cette chanteuse, dont je n’ai pas encore tout à fait appris le nom, parce qu’il ne m’est pas familier, a déclaré qu’elle déteste « Les Lacs de Connemara ». Qu’est-ce qu’elle a à nous offrir à la place? Ecoutez sa chanson « Boum boum baby » dont le langage trivial est dénoué de toute poésie, et c’est d’autant plus apparent quand c’est traduit en espagnol

Juliette Armanet ferait bien de prendre des cours de chant et de composition avec Michel Sardou. Mais elle ne le feras pas, car d’après elle, sa musique est d’« extrême droite », et cela suffit pour le disqualifier sur le plan moral.

Par Zoé Valdès, romancière, poétesse et scénariste cubaine le 20 août 2023

Causeur

vendredi 18 août 2023

Leçon corse pour les dealers et la France !

 

Insécurité : le climat continental sévit en Corse !



L’agression au couteau d’un jeune Calvais, quelques jours auparavant, par Abdel B. et Ilyas S. avait déjà gravement appesanti le climat ambiant. Les menaces de mort proférées contre deux agents municipaux d’Ajaccio par deux dealers, ce 16 août, ont achevé d’acter le changement climatique régnant sur l’Île de Beauté. Ce mois d’août 2023 pourrait bien être une bascule pour les habitants de Corse qui se sont réveillés, pour beaucoup, plus français (dans le mauvais sens du terme) que la veille...

Ils n’avaient jamais vu ça. Déjà, le mois d’avril 2023 a vu, en Corse, une vague de profanations et de dégradations d’œuvres pieuses. Dans la (du moins culturellement) très catholique Corse, la série de dégradations du patrimoine religieux avait scandalisé l’opinion locale et les responsables politiques. « Mais dans quelle société vivons-nous ? » s’était ému le conseiller municipal ajaccien Christian Bacci, en mai dernier, après la décapitation d'une statue de la Vierge.

Après la métropole, la Corse touchée par l'insécurité

La question, née de l’émotion, est en réalité profonde pour nos compatriotes corses : que devient la société corse ? Quel glissement est en train d’opérer ? Pour les différentes voix du nationalisme corse, le diagnostic est clair. « Ceux qui nient nos valeurs et nos codes culturels n’ont pas leur place en Corse. Il n’y a qu’une communauté de droit sur cette terre : le peuple corse ! » avait sèchement réagi « Core in Fronte », dans un communiqué publié le 13 août dernier. Au même moment, le Parti de la nation corse (PNC) affirmait, dans un autre communiqué, que « la Corse ne peut s’inscrire dans une trajectoire de banlieue avec des comportements importés des grandes métropoles ». Le diagnostic est donc clair, pour les locaux : la Corse se francise mais Molière n’a pas grand-chose à voir là-dedans.

« Tout ce qui se passe en France met un peu moins d’une génération à arriver en Corse », affirme Nicolas Battini. Le patron de l’association U Palatinu défendant l’identité corse a décroché son téléphone alors qu’il descendait à Ajaccio pour une manifestation civile protestant contre l’insécurité sévissant sur l’île. « Le trafic de drogue n’a rien de nouveau, en Corse », rappelle Battini, faisant référence au grand banditisme. « Ce qui est nouveau, poursuit-il, ce sont les tentatives de contrôle territorial et de partition qui demeurent un phénomène totalement inédit », conclut-il.

« Passatu u santu, hé compia a festa. » Le proverbe corse qu’on pourrait grossièrement traduire par « l’immédiateté prime, les gens ont la mémoire courte » est plus que jamais utilisé. Après l’agression au couteau ayant envoyé le fils de commerçants réputés de Calvi en soins intensifs, la réaction avait été immédiate. « Une réaction populaire a entraîné immédiatement la destruction du véhicule, du logement et d’un commerce fréquenté par le principal suspect », se remémore Battini, qui « ne cautionne pas de tels actes ».

Tandis que des Corses se rassemblent, ce 17 août, à Ajaccio pour s'opposer au communautarisme et à l'insécurité, on peut craindre - « même si certains l’espèrent plus que le craignent », sourit une source locale - de semblables réactions à celles qui ont enflammé Calvi. Contre cette longue dégradation du tissu social corse, l’enjeu est double, pour les autorités : lutter contre l’insécurité et prévenir les réactions populaires. Mais pour cela, comme en France, ce n’est pas tellement une histoire d’impuissance policière mais plutôt une éternelle affaire de courage politique. « L’affari longhi diventani sarpi » (« Les choses qui traînent s'enveniment », NDLR).

Par Marc Eynaud le 17 août 2023

Boulevard Voltaire