jeudi 29 août 2024

Gendarme tué : sa veuve, victime d’un déferlement de haine



L'émotion est toujours grande après la mort du gendarme Eric Comyn, tué en début de semaine à Mougins lors d'un refus d'obtempérer. Mercredi matin, un hommage lui a été rendu à Mandelieu-la-Napoule, en présence de sa veuve. Cette dernière a prononcé un discours poignant, dressant le portrait d’un père de famille exemplaire. « C'était un homme attentionné, un papa juste et aimant. Il m'a laissé de beaux enfants gentils et taquins, comme lui », a déclaré Harmonie Comyn.

Quelques instants plus tard, l’eulogie a pris un tour plus amer et s’est mué en charge contre certaines politiques jugées responsables du drame. « Je remercie notre France d'avoir tué mon tendre époux. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance ». Au vu du pedigree judiciaire du Cap-verdien inculpé, qui pourrait lui donner tort ?

Une vague de haine à connotation raciste

Mais ce discours plein de bon sens n’est pas passé pour une certaine France. Immédiatement, des tombereaux d’injures et de menaces de mort ont afflué sur les réseaux sociaux, émanant la plupart du temps de profils manifestement issus de la diversité. « J’espère que tu chiales bien », a ainsi lancé à la veuve un certain Zanza, bientôt suivi par d’autres commentaires du même acabit. « Va rejoindre ton boug » (Kakissima), « Tant mieux, ça en fait un de moins » (Gabou), « Le problème si je parle, c’est que je vais être fiché S » (Naïm)… On vous fait grâce des fautes de français.

Les comptes ostensiblement pro-palestiniens se sont également distingués par la violence de leurs tweets. Morceaux choisis : « La France devrait t’exiler sur une île avec un cancer de l’estomac »« Je vais économiser mes larmes »« Toujours les mêmes caliméros »« Aucune pitié, qu’elle le rejoigne vite cette salope »… Ce dernier tweet, particulièrement ordurier, a d’ailleurs été signalé au procureur de la République par le président de l’association antiraciste LÉA, pour menaces de mort visant la veuve du gendarme. « Être en désaccord avec elle ne justifie en rien ces appels à la haine », s’est indigné Laurent de Béchade.

Le tabou du laxisme judiciaire

Harmonie Comyn vit un chagrin indicible, mais doit subir, en plus, les haines conjuguées des gauchistes et de la diversité. Voilà ce qu’il en coûte à ceux qui osent aborder publiquement certains sujets interdits. « Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?, s’est interrogée la veuve, avant d’évoquer à mots couverts l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand et les réformes judiciaires qui avaient suivi. « 1981 n'aurait jamais dû exister. Quelle suite pour ce meurtrier? Un déferrement rapide, puis trois repas par jour alors que certains retraités doivent retravailler. Et après une réduction de peine, il ressortira. Nous n'avons plus de fils, de frère, de papa, de mari. Nous avons pris perpétuité. » On peut s'interroger sur ce que fera le procureur de la République des signalements opérés par l'association LEA. De quelles sanctions la justice punira-t-elle ceux qui aujourd'hui harcèlent, menacent et insultent Harmonie Comyn sur les réseaux sociaux?

Par Jean Kast le 29 août 2024

Boulevard Voltaire

Face aux flics de la pensée, refuser d’obtempérer !



La dérive illibérale du macronisme signe son échec. 

La fin politique d’Emmanuel Macron est liée au chaos qu’il a créé, croyant en sortir vainqueur. Ce mercredi, il était toujours en recherche d’un premier ministre suffisamment aimable pour accepter de lui sauver provisoirement la mise. Toutefois, la démission du chef de l’Etat devient une hypothèse crédible, tant son régime recroquevillé offense la république. 

En effet, non content de vouloir exclure le RN, parti qui fédère 80% des votes de droite, mais aussi le NFP et ses 7 millions d’électeurs (soit, au total, 18 millions d’indésirables !), Macron a avalisé de surcroit la généralisation d’une mise en surveillance des opinions. Dès lors, apparaît un pouvoir en rupture avec la démocratie. 

L’arrestation, le 24 août à l’aéroport du Bourget, du fondateur de la messagerie cryptée Telegram, le franco-russe Pavel Durov, au prétexte d’un manque de modération sur sa plate-forme, est venue ajouter un voile noir sur la liberté d’expression, qui n’est plus qu’une expression. 

Mardi, le président a voulu s’exonérer de cet acte de police judiciaire en assurant : « La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication (…) Dans un État de droit (…), les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi. L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer ». En réalité, la législation qui a permis l’arrestation de Durov est la traduction fidèle de la volonté élysienne de trier les idées et de faire taire.

En choisissant, le 27 juin, de reconduire le commissaire Thierry Breton dans ses fonctions, Macron a avalisé le combat mené par l’Union européenne pour contrôler les réseaux sociaux, au nom de la lutte contre la haine et le racisme. Or ces deux termes ne répondent à aucune définition juridique et permettent toutes les censures morales. 

La mise en garde à vue de Durov préfigure-t-elle celle d’Elon Musk, le patron de (ex-Twitter), lors d’un prochain passage en France ? En sommant, en vain, le milliardaire de se soumettre à la modération de l’UE, Breton a ouvert la voie à une généralisation de la répression des patrons de réseaux sociaux. Dans le même temps, Mark Zuckerberg (patron de Facebook et Instagram) a reconnu, lundi, avoir dû censurer, sous la pression de l’administration Biden, des informations liées au Covid ou à l’affaire Hunter Biden, officiellement présentée à l’époque comme une fake-news russe. 

Cette dérive totalitaire contre les opinions dissidentes ne s’arrête pas à l’internet. L’acharnement du système macronien a encouragé l’Arcom, gendarme de l’audiovisuel, à priver NRJ 12 et C8 de leur diffusion et à mettre sous surveillance la trop libre CNews. Précédemment, c’était la chaîne russe RT France qui avait été interdite. Des journaux d’opposition comme France Soir, L’Incorrect, Causeur, Valeurs Actuelles, etc., sont eux aussi les cibles de mécanismes d’étouffement qui, s’ils ne répondent pas directement aux ordres de l’Elysée, ne sont en rien contrariants pour la macronie et sa quête hygiéniste, y compris dans le lavage de cerveau et l’opinion propre. 

A la France des Lumières a succédé la France des petits flics de la pensée officielle. Face à eux, le refus d’obtempérer devient un devoir.

Par Ivan Rioufol le 28 août 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol

"Macron est un président de la République très affaibli !" - Arnaud Benedetti sur Radio Courtoisie le 229 août 2024

Jordan Bardella (RN) : La France, paralysée par Emmanuel Macron et ses alliances indignes, sombre dans la violence

 

mercredi 28 août 2024

Quand le vote communautaire commence à se retourner contre les partis traditionnels à Bruxelles



L’irruption sur la scène politico-médiatique de Fouad Ahidar, autrefois socialiste flamand, pourrait être un tournant politique majeur en Belgique. Aux dernières élections de juin, son parti a obtenu trois députés bruxellois (et un élu au Parlement flamand) après une campagne menée à destination de la communauté arabo-musulmane. L’homme, qui est l’objet d’une plainte après avoir qualifié les juifs de « psychopathes » et qui a décrit les événements du 7 octobre comme une « petite réponse d’une partie du Hamas », est le nouvel étendard du vote communautaire. À terme, il pourrait s’accaparer une part grandissante des suffrages dans une capitale où se côtoient toutes les nuances d’un islamo-gauchisme plus que jamais soudé par les événements au Proche-Orient.

Inquiétant contexte

Remettons-nous dans le contexte bruxellois. Plus que nulle part ailleurs, l’antisionisme et la dénonciation d’Israël y sont souvent le cache-sexe de sentiments bien plus fangeux. La recrudescence de l’antisémitisme dans la capitale belge a ainsi été clairement mise au jour par un récent sondage à l’occasion duquel 22 % des « Bruxellois » ont déclaré leur aversion pour les Juifs ; 41 % que ceux-ci contrôlent la finance et 40 % qu’ils dirigent les médias – pourtant plutôt complaisants à l’égard la cause palestinienne, sans oublier le boycott par la chaîne publique flamande de la chanteuse israélienne à l’eurovision.

Tel un symbole, le professeur israélien Elie Barnavi, partisan de la création d’un Etat palestinien et peu suspect de sympathies politiques à droite, fut empêché, peu avant la trêve des confiseurs, de tenir une conférence à l’Université libre de Bruxelles : lui, l’allié de la cause palestinienne, était donc déclaré persona non grata, en raison de sa nationalité et de ses origines, soit la définition même du racisme. S’il n’y avait pas eu ça et là quelques drapeaux LGBT, on pourrait écrire que le campus de l’ULB fut alors devenu, pendant plusieurs semaines, une mini-bande de Gaza : les drapeaux palestiniens pendirent aux fenêtres de bâtiments dégradés par les activistes ; le keffieh fut porté avec ostentation ; les slogans, jusqu’aux plus nauséabonds, fusèrent comme autrefois les chants estudiantins ; on y utilisa davantage le terme « génocide » que l’expression « libération des otages » ; la violence n’était jamais loin, jusqu’à l’agression de deux étudiants portant le drapeau israélien ; le rectorat mit fin aux accords de recherche avec les universités israéliennes et les professeurs se mirent au diapason : pour soutenir « la cause », certains ont déclaré vouloir faire la « grève de la surveillance » lors des examens (« étudiants, trichez, c’est pour la bonne cause ! »). 

La lutte des races supplante la lutte des classes

Il n’est dès lors pas étonnant de constater que l’islamo-gauchisme se transforme toujours plus clairement en gaucho-islamisme ; autrement dit, la lutte des classes passe au second rang, derrière l’affirmation religieuse. Bruxelles avait été la pionnière en faisant élire, il y a quinze ans, la première femme voilée dans un Parlement en Europe : Mahinur Özdemir, représentante du Centre démocrate humaniste (aujourd’hui Les Engagé-e-s) et présentée alors comme parangon de la diversité heureuse, a depuis été écartée de la vie politique en raison de son abnégation à refuser de reconnaître le génocide arménien et a rejoint le gouvernement… turc de Recep Tayyip Erdogan. À la même époque, les Loups gris turcs faisaient déjà de l’entrisme sur les listes, et certains députés militaient pour la libération d’Oussama Attar qui deviendrait plus tard le cerveau des attentats de Paris.

Mahinur Ozdemir, en 2006, à Bruxelles © CLAVIERES VIRGINIE/SIPA Numéro de reportage: 00581309_000003

Entretemps, de nouvelles figures, toujours plus nombreuses, ont émergé. C’est le cas notamment de Ridouane Chahid, bourgmestre (= maire) socialiste d’Evere, une des dix-neuf communes bruxelloises, à la Tabaâ tamponnée sur le front (marque indiquant une grande assiduité religieuse), qui a fait hisser un drapeau palestinien au fronton de sa maison communale. Mais on n’est plus à cela près : l’ancienne co-présidente d’Ecolo fut maintenue en place après avoir relayé sur ses réseaux sociaux une comptine appelant à « tuer les fils de Sion » ; elle ne fut poussée que récemment vers la sortie en raison des… mauvais résultats de sa formation politique (dus entre autres à un wokisme délirant et une politique de mobilité désastreuse).

Complaisances

Les autres élus ne semblent pas s’en alarmer outre mesure et se complaisent dans le rôle d’idiots utiles. Ainsi en est-il, par exemple, de l’écologiste Alain Maron : dans une interview surréaliste, celui qui était encore ministre a déclaré, sans nuance, que l’ « islam est pour l’égalité hommes-femmes et le droit à l’avortement ». Et que dire de Défi, parti ouvertement laïc qui, pour rester dans le précédent gouvernement, ferma les yeux sur une affaire de port du hijab dans une société publique ? Tout ce petit monde tente aujourd’hui de former un gouvernement régional bruxellois : face au blocage, il se murmure que les socialistes flamands pourraient vouloir y intégrer la formation de Fouad Ahidar. Ce dernier sait que le temps, à court et à long terme, joue en sa faveur. Dans tous les cas, il a déjà annoncé vouloir présenter des listes aux élections communales qui se tiendront en octobre. Il reste à voir si celles-ci connaîtront la voie de l’éphémère parti Islam qui avait eu pour vocation d’instaurer la charia en Belgique ou celle de leurs homologues qui, au Royaume-Uni commencent à faire de l’ombre aux travaillistes. Quoi qu’il en advienne, les partis « du système » commenceront peut-être alors à se mordre les doigts d’avoir longtemps joué une carte communautaire qui commence à leur échapper.

Par Gregory Vanden Bruel le 27 août 2024

Causeur

lundi 26 août 2024

Ubu roi à l’Elysée, ou la farce démocratique



Ubu roi loge à l’Elysée. Emmanuel Macron y a arrêté les horloges, croyant ainsi figer le temps. Esseulé en son palais, il vomit les esprits tristes qui ne se contentent pas de ses JO réussis. L’adversité le pousse à l’immobilité : il s’est juré de tenir encore trois ans, terme de son mandat. Quitte à tordre la démocratie et à ignorer les grondements du peuple. Ce lundi matin, Macron sait-il quel premier ministre il va désigner ? 

Le château a fait savoir, selon Libération, que le vote des Français ne l’engageait pas. Depuis vendredi, il a reçu tour à tour les formations parlementaires, pour clore aujourd’hui ses consultations avec Marine Le Pen et Eric Ciotti. Cela fait plus de 40 jours – un record jadis détenu par la IVe République (38 jours) – que la France n’a plus de gouvernement et que le chef de l’Etat n’a toujours pas pris la mesure de son propre rejet par des législatives qu’il croyait gagnables. Personne ne se précipite pour camper si précairement à Matignon, hormis Xavier Bertrand pour la droite, Lucie Castets pour la gauche et quelques intermittents prêts à se dévouer. 

Pourquoi pas François Baroin, devenu banquier plan-plan ? En attendant, chacun se ment à lui-même en s’attribuant l’échec du RN comme un trophée. Relatant l’entrevue avec le NFP, Le Monde de samedi raconte : « Devant ses hôtes, Emmanuel Macron a reconnu la victoire du Nouveau Front Populaire dans les urnes et il a admis que, avec ce vote, les Français avaient exprimé la volonté d’un changement d’orientation politique ». Or, si le NFP a décroché une majorité de députés (193), il n’a totalisé que 7 millions de voix, contre près de 11 millions pour le RN allié à Ciotti (126 députés). Ce ne sont pas les urnes qui lui ont donné la victoire, mais une logique de répartition des sièges dont a pâti le RN. Macron a banalisé l’absurde. La démocratie est une farce.

Sous le règne d’Ubu, tout est ubuesque. A commencer par les agitations loufoques de Jean-Luc Mélenchon et de ses apôtres. Ils ont réussi à faire croire aux médias envoutés que LFI était le gagnant des législatives avec…73 sièges ! Mais désormais, malgré sa participation active au front républicain contre le RN, La France Insoumise se retrouve à son tour, ces jours-ci, rejetée par ses alliés macronistes d’hier : ils feignent de découvrir son jeu incendiaire, dont les juifs deviennent la cible. Dans la confusion intellectuelle illustrée par le chef de l’Etat, de prétendus démocrates inclusifs, récusés par les électeurs, en viennent à soutenir que le pays devrait être gouverné en excluant LFI et le RN, soit une bonne partie des citoyens en colère. 

C’est cette position anti-démocratique qu’a tranquillement défendue Gabriel Attal le 13 août en appelant à un « pacte d’action » écartant ces deux formations. Le 18 juillet, le même premier ministre démissionnaire et 16 autres membres du gouvernement avaient fait réélire Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée en violation de la séparation des pouvoirs qui aurait dû interdire aux ministres-députés de participer aux votes. Mais que vaut la démocratie pour ces « élites » accrochées à leurs rentes ? 

Samedi, les obsèques d’Alain Delon ont respecté son choix de ne pas recevoir d’hommage national au profit d’une cérémonie intimiste. Cette défiance vis-à-vis de la classe politique est largement partagée.

La France pleure Delon, symbole d’une virilité devenue suspecte. Elle ne versera pas une larme pour ce vieux monde agonisant, conduit par un monarque capricieux qui s’amuse à dégoupiller des grenades pour voir l’effet produit.


Rentrée scolaire : l’enseignement, sans ministre ni cap, s’en va à la dérive



Rarement une rentrée scolaire aura été aussi incertaine. Aux contraintes habituelles auxquelles les chefs d'établissement sont confrontés (confection des services, emplois du temps, répartition des élèves, professeurs non encore nommés...), s'ajoutent, cette année, de nouvelles réformes, notamment au collège, et une singularité peu commune : la rentrée pourrait bien se dérouler sans ministre de l'Éducation nationale.

Sans doute Nicole Belloubet expédie-t-elle les « affaires courantes », elle va même tenir, le 27 août, à 10 heures, une conférence de presse de rentrée. Avec quelle légitimité, peut-on se demander, puisqu'elle fait partie d'un gouvernement démissionnaire et qu'elle fera ses valises dans quelques jours, quand Emmanuel Macron se sera enfin décidé à nommer un nouveau Premier ministre. Alors qu'ils ont été fortement désavoués aux élections législatives, Macron et sa clique continuent de jouer la comédie du pouvoir.

Selon Libération« à une semaine de la rentrée scolaire, les chefs d'établissement sont en souffrance ». Et ils ne sont pas les seuls ! Les professeurs, les parents, les élèves ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés. Le fameux « choc des savoirs », décidé par Gabriel Attal, doit en principe s'appliquer, mais on ne sait exactement sous quelle forme. Les « groupes de besoins » au collège sont censés être mis en place, mais les moyens horaires n'ont pas suivi et les chefs d'établissement ont dû se débrouiller comme ils pouvaient, déshabillant Pierre pour habiller Paul, rognant sur les options et les langues anciennes. Sans compter le risque d'emplois du temps démentiels pour les élèves comme pour les professeurs.

La réforme de la formation initiale et du recrutement, elle, est restée en suspens. Figurez-vous que, pour rendre le métier plus attractif, Macron avait lancé l'idée géniale de recruter les professeurs des écoles, des collèges et des lycées en troisième année de licence. Cette réforme, Nicole Belloubet n'a pas osé la promulguer avant la démission du gouvernement. Ce serait la faute à Bruno Le Maire ! Le décret était tout prêt, mais le ministre de l’Économie aurait refusé de le signer, compte tenu du coût financier de son application. Le 17 juillet, sur RMC, le squatteur de la rue de Grenelle avait dit regretter que cette réforme n'ait pas pu « aller jusqu'à son terme ». Comme si on pouvait rehausser le niveau de l'enseignement en diminuant les exigences disciplinaires !

On ne se plaindra pas de cet ajournement, bien sûr, mais ces tergiversations provoquent des dommages collatéraux. Les nouveaux ministres chargés de l'Education et de l'enseignement supérieur seront-ils d'accord pour poursuivre une réforme quasi unanimement contestée ? S'inscriront-ils dans le courant antérieur ou choisiront-ils une autre voie ? En attendant, les universités, qui avaient dû modifier précipitamment leurs maquettes pour s'adapter aux nouvelles modalités de la formation, ne savent pas, à ce jour, ce qui les attend. Il faudra sans doute improviser. Les inscriptions aux concours de recrutement ont traditionnellement lieu en octobre : encore faudrait-il savoir quels seront ces concours et où ils se situeront dans le parcours des étudiants.

Bref, dans l'enseignement comme dans les autres domaines, on n'est pas sorti de l'auberge. Force est de constater que Macron, qui se présente comme le parti de l'ordre et de la raison, a semé une belle pagaille. On saura bientôt quelles leçons il a tirées des derniers scrutins électoraux, mais il est à parier qu'il n'en tirera aucune, tant il est imbu de lui-même et croit avoir raison contre tous. 

Le président de la République joue avec la démocratie comme avec un hochet, les Français trinquent.

Par Philippe Kerlouan le 26 août 2024

Boulevard Voltaire

Gaffe : un démographe reconnait par accident l'existence du grand remplacement ! - Juliette Briens

"Macron a renommé Thierry Breton qui pourra sévir pendant 5 ans !" - Thierry Mariani

dimanche 18 août 2024

Alain Delon : un seigneur est mort



Ce 18 août 2024, Alain Delon est mort dans sa 89e année. En 2019, BV avait publié cet article, alors que la star allait recevoir une Palme d'honneur à Cannes. L'exil de ce prince s'est donc achevé...

Le prince Salina, ayant raccompagné à la diligence M. Chevalet, représentant de la nouvelle Italie, se fait à lui-même cette réflexion : « Nous étions les guépards, les lions. Ceux qui nous remplaceront seront les chacals, les hyènes. Et tous tant que nous sommes, guépards, lions, chacals, brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre. » Comment ne pas penser à ces mots en voyant les attaques dont Alain Delon a été la cible, cette semaine, parce qu’il va recevoir, dimanche 19 mai à Cannes, une Palme d’honneur.

Alain Delon fut, jadis, le jeune guépard du cinéma français. Il en est, aujourd’hui, le vieux lion qui n’a rien perdu de sa superbe. Et des hyènes et chacals, qui se prennent pour le sel de la terre, se sont déchaînés dans une pétition partie d’Amérique pour protester contre cette distinction. Delon serait raciste, homophobe et misogyne. Les trois péchés capitaux répertoriés dans le nouveau catéchisme. Impardonnable. Affaire jugée en huis clos, par contumace, en l’absence du prévenu, sans appel possible !

Heureusement, l’affaire fait un peu flop puisque le Festival de Cannes n’a pas plié. Certes, le directeur du Festival, Thierry Frémaux, s’est un peu justifié en déclarant : « On ne va pas remettre le prix Nobel de la paix à Alain Delon. On va remettre la Palme d’honneur pour sa carrière d’acteur. » Mais il a ajouté, tout en précisant qu’il ne partageait pas les opinions d’Alain Delon, qu’« aujourd’hui, il est difficile de récompenser, d’honorer, parce que, immédiatement… la police politique… » Avoir osé parler de « police politique », dans l’ambiance générale d’autodafé et d'Inquisition de notre époque, mérite, sinon la Palme du martyr, au moins une nomination, il faut bien le reconnaître.

Tout cela est-il bien important, finalement ? Au fond, ceux qui se prennent pour le sel de la terre ne sont que l’écume des jours. Et, dans la peau d’un flic, d’un voyou ou d’un politicien, d’un jeune aristocrate insouciant et opportuniste, d’un mystérieux Monsieur Klein ou d’un jeune criminel découvrant, au petit matin, l’ombre sinistre de la guillotine, Alain Delon est avant tout un prince. Un prince du cinéma français. Il ne descend certes pas des amours de l’empereur Titus et de la reine Bérénice, comme le prince Salina et le jeune Tancrède Falconeri, mais il n'en appartient pas moins à cette race des seigneurs - encore des mots désormais interdits, surtout assemblés, par la « police politique » et qui, pourtant, évoquent « la race de nos rois », comme on disait au Grand Siècle - en voie de disparition. 

Alain Delon, un prince en exil dans ce monde où il ne se reconnaît peut-être plus. Mais les princes en exil règnent à jamais.

Par Georges Michel le 18 août 2024

Boulevard Voltaire

JO : le prix caché de la réussite


Accordons à Emmanuel Macron, au-delà de la propagande woke de la cérémonie d’ouverture (blog du 31 juillet), le droit de se réjouir bruyamment du bilan des jeux Olympiques de Paris. Tout s’est bien passé durant ces quinze jours. 

C’est un fait. Dès lors, le chef de l’Etat a beau jeu de rappeler les doutes et les critiques d’hier sur la sécurité et l’organisation des événements. Se laissant aller à l’autosatisfaction, il a expliqué à L’Équipe, dimanche à l’issue de la clôture que « le perdant », de ces Jeux, « c’est l’esprit de défaite ». En détaillant la liste des objections émises par les experts les plus sceptiques : « La cérémonie d’ouverture sur la Seine était une inconscience sécuritaire, on n’aurait jamais assez de médailles, ce serait un gouffre financier, on n’arriverait pas à se baigner dans la Seine… Et, à la fin, on a réussi, on l’a fait ! (…) » 

Hier, il a poursuivi, sans pudeur ni modestie excessives, son autocongratulation : « On peut être en même temps complètement fou et très bien organisé ».  Bien organisé, oui, y compris avec un gouvernement démissionnaire, ce qui tendrait à démontrer le génie intact de la société civile et de ses propres élites, dès lors qu’elles ne sont pas entravées inutilement. Les médias se sont tous accordés également à reconnaître, dans les foules rassemblées, une même joie palpable. Libération, envouté par l’ambiance, a même titré le 10 août : « Paris, capitale de la douceur », en oubliant le prix de ce retour nostalgique à la « doulce France » : 45.000 policiers armés, 13.000 déplacements de clandestins, 44.000 grillages et barrières, des QRCodes ou des accès payants aux fans zones, un nettoyage social brutal, le remplacement des Parisiens par des spectateurs à pouvoir d’achat (4 euros le ticket de métro), etc. Le vivre-ensemble est un luxe.

Il n’est pas sûr cependant que la gauche inclusive, emballée à juste titre par cette fraternité des jeux, prenne la peine d’analyser les ressorts si peu humanistes de cette réussite, liés pour beaucoup à l’exclusion des plus déshérités et des immigrés indésirables, et à la surveillance étroite des islamistes revendicatifs. Il est également très improbable que les mondialistes et autres idéologues postnationaux, qui hurlent au retour du fascisme à la moindre expression d’une fierté nationale, acceptent de creuser leurs propres contradictions, pour ceux qui ont partagé l’engouement nationaliste, cocardier, d’un peuple uni derrière son drapeau au-delà de la couleur des peaux. 

Or ces Jeux ont démontré, dans leur authentique ferveur nationale, que rien n’était plus faux que cette idée récitée par les perroquets qui voudrait, depuis François Mitterrand, que « le nationalisme, c’est la guerre ». La Grande-Bretagne a illustré, dans le même temps, que la guerre civile se dissimulait au contraire dans les plis du multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme. 

La dénonciation convenue de « l’extrême droite » dans les révoltes anti-immigration, notamment à Southport, a occulté l’infiltration islamiste et propalestinienne des mouvements « antiracistes », et la subversion par la charia de la société anglaise. 

Pour la France en tout cas, le conte de fées s’achève : le carrosse est redevenu citrouille.

Par Ivan Rioufol le 13 Août 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol


vendredi 16 août 2024

Nicole Belloubet, ministre du néant national?


Communiqué du Forum Ecole & Nation du 16 août 2024

Les Français devraient connaître prochainement la composition du nouveau gouvernement. A cette occasion, les ministres sortants pourront faire un bilan de leur action au sommet de l’Etat. Concernant l’Education Nationale, ministère pléthorique (1,1 million de fonctionnaires) à l’importance stratégique (la formation de la jeunesse est capitale pour l’avenir de la Nation), le constat est accablant : Nicole Belloubet, nommée en catastrophe après la polémique AOC(1), a été totalement inexistante. Son bilan est proche du néant. Peu présente dans les médias et sur les réseaux sociaux, Mme Belloubet n’a rien entrepris de décisif pour améliorer le ministère dont elle avait la charge. Aucun des problèmes de l’institution scolaire n’a été traité. Alors qu’elle vient de passer 6 mois rue de Grenelle, les Français sont en droit de se demander à quoi ont servi les 12.000 euros nets mensuels payés à cette ministre (qui reste à ce jour inconnue de la grande majorité des citoyens).

Le boulet des groupes de niveaux au collège.

L’agenda de Madame Belloubet a été largement accaparé par la mise en place des « groupes de niveaux » annoncés de manière inconsidérée par son sémillant prédécesseur Gabriel Attal. Ces groupes de niveaux (rebaptisés « groupes de besoins » par conformisme idéologique) sont une véritable usine à gaz puisqu’ils imposent de saucissonner les classes sur deux matières (le français et les mathématiques en 6e et 5e) tout en conservant une composition de classe ordinaire pour toutes les autres matières. C’est une réforme extrêmement lourde à mettre en œuvre. 

Afin de prendre en compte l’hétérogénéité des élèves au sein du « collège unique », il eut été plus simple de hiérarchiser les élèves par classes de niveaux (les meilleurs élèves en 6eA, les élèves moyens en 6eB, les élèves en difficultés en 6eC avec un effectif réduit…) sans casser les groupes-classes. En outre, ces « groupes de besoins » seront étendus aux 4e et aux 3e en septembre 2025. Ainsi Nicole Belloubet a préféré mettre en œuvre la mauvaise réforme initiée par Gabriel Attal (avec de possibles dérogations qui rendent le dispositif encore plus flou) plutôt que d’assumer clairement la prise en compte de l’extrême hétérogénéité des collégiens par de vraies classes de niveaux.

Une faute politique grave de MM. Macron et Attal.

Après avoir confié l’Education Nationale à un idéologue woke (Pap Ndiaye) pendant 14 mois(2) le couple exécutif a sciemment fait le choix d’une ministre fantoche (dont on peine encore à connaître le projet pour l’Ecole). Le résultat est sans appel : ce ministère-clé, qui devrait pourtant résoudre les problèmes de l’institution scolaire, a perdu 6 mois. Ces 6 mois perdus sont d’autant plus cruels que Gabriel Attal avait promis de prolonger la dynamique qu’il avait initiée lorsqu’il était lui-même ministre de l’Education Nationale. Le 9 janvier il avait même indiqué «J’emmène avec moi, ici à Matignon, la cause de l’école. Je réaffirme l’école comme étant la mère de nos batailles, celle qui doit être au cœur de nos priorités et à qui je donnerai, comme premier ministre, tous les moyens d’action nécessaires pour sa réussite. Elle sera une de mes priorités absolues dans mon action à la tête du gouvernement. Il y aura de ce point de vue une forme de continuité». 

MM. Macron et Attal sont donc les vrais responsables de ces 6 mois perdus pour l’Ecole. En choisissant Mme Belloubet (pour son CV très marqué à gauche et sa discrétion), tout en réduisant les crédits de 700 millions d’euros, ils ont invisibilisé ce ministère pourtant essentiel: quel contraste avec la période Blanquer! 

Alors que la rentrée scolaire approche à grands pas, nous espérons qu’Emmanuel Macron sortira l’Education Nationale de cette ornière en la dotant d’un véritable ministre qui saura remettre l’Ecole au cœur des préoccupations gouvernementales et du débat médiatique.

(1) Après le fiasco AOC, quelles sont les perspectives pour le ministère de l’Education Nationale? – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(2) Au bout d’un an, le bilan déjà catastrophique de Pap Ndiaye – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

Macron aux 80 ans du débarquement en Provence : une récupération politique



C’est plus fort que lui. En déplacement dans le Var a l’occasion des 80 ans du Débarquement des alliés en Provence, Emmanuel Macron n'a pas pu s’empêcher d’y prononcer un discours très politique, riche d’allusions à ses marottes idéologiques. Il en a donc profité pour vanter les beautés de la France plurielle et multi-ethnique, et pour en remettre une couche sur la dette qu’aurait notre pays envers ses anciennes colonies. « C’était l’armée la plus bigarrée et la plus fervente », a déclaré le chef de l’État, au sujet des troupes qui ont participé au Débarquement. Un éloge qui ne pouvait que plaire aux franges racialistes de la gauche. Ravi, Libération a ainsi félicité le président d’avoir rappelé « à l’extrême droite que la France avait été libérée en 1944 par des soldats africains ».

Notre pays aurait été sauvé des mains de l’occupant nazi par des combattants africains ? On finirait par le croire, tant les hommages qui leur sont rendus ces dernières années semblent se multiplier.

Une réécriture historique

Cette folle propagande avait connu un pic en 2006 avec la sortie du film Indigènes. L’acteur vedette, Jamel Debbouze, se répandait alors dans les médias pour en développer l'argument : « C’est l’histoire de tirailleurs qui se sont battus pour la mère patrie mais qui, le jour de la victoire, n’ont pas eu le droit de défiler sur les Champs-Élysées parce qu’ils étaient arabes ou noirs ». C’est parfaitement faux. Les troupes coloniales ont défilé sur les Champs-Élysées avec le reste de l’armée française le 11 novembre 1944, le 8 mai 1945 et le 14 juillet 1945, mais l’occasion de se poser en victimes et faire pleurer dans les cités HLM était trop belle.

Il faut dire qu'un an plus tôt, en 2005, des émeutes avaient mis les banlieues françaises à feu et à sac, faisant trembler un pouvoir qui découvrait, effaré, l’échec cuisant de la France « black-blanc-beur » qu’il avait applaudie quelques années plus tôt. Il ne fallait donc pas lésiner sur les moyens - ni se soucier de l’exactitude historique - pour faire passer les pères et grands-pères des « enfants de l’immigration » pour des héros qui avaient libéré la France. Tant pis si ces Africains n’avaient en réalité été ni seuls, ni décisifs. Tant pis si les pieds-noirs (français !) avaient été au moins aussi nombreux dans l’armée d’Afrique que leurs frères d’armes maghrébins et africains. L’histoire officielle ne devait retenir que le sacrifice des combattants non-blancs.

Une récupération immigrationniste

Le discours prononcé par Emmanuel Macron à Saint-Raphaël le 15 août comporte cette autre phrase problématique : « Tous ceux qui se reconnaissent comme Français ont vocation à être ensemble ». Qu’entend-il par là ? Que tous ceux qui se sentent Français ont le droit de vivre en France ? Que tous ceux qui partagent les très vaporeuses « valeurs de la République » méritent de recevoir un titre de séjour ? Pardon de ne pas partager cette conception de la nationalité. De la même manière qu’il ne suffit pas de s’identifier comme femme pour être une femme, il ne suffit pas de « se reconnaître comme Français » pour le devenir. Être Français, c’est d’abord appartenir à un peuple, être l’héritier d’une longue lignée, s’inscrire dans une continuité.

À défaut d’être un Français « de souche », on peut certes être un Français « de branche », c’est à dire un enfant adopté par la famille France à la suite d’un long et ardu processus d’assimilation. Mais, ce procédé a été copieusement calomnié par la gauche avant d’être totalement abandonné devant l’impossibilité d’acculturer des populations si nombreuses et venant de civilisations si éloignées, voire opposées à la nôtre. Il n’est d’ailleurs même plus question d’ « assimilation », ni même d'« intégration » mais d’ « inclusion » des immigrés. C’est aux Français de s’adapter et de se sacrifier afin d’accueillir au mieux « celles et ceux » qui ont le désir de vivre chez eux...

L’administration a donc décerné la nationalité française à tour de bras et distribué des papiers d’identité comme des cadeaux Bonux, mais ce n’est toujours pas assez. Encore trop excluante, la citoyenneté doit être bradée, mise en libre accès et offerte à ceux qui « se reconnaissent comme Français », selon Macron. Autant dire que les flux entrants ne sont pas prêts de se tarir. Nos élites fêtent la libération du territoire... mais organisent son invasion.

Par Jean Kast le 15 août 2024

Boulevard Voltaire